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[Animation] Les bons conseils

[Animation] Les bons conseils Brandw10
Mer 21 Fév - 13:39

Sous le signe de l'amour

Animation N°10

Les bons conseils

Connaissez-vous les secrets de l'amour?

Le jeune scientifique Edgar Stenphil est fou amoureux du fils de son patron. Edgar est un grand introverti là où Steven est une véritable figure d'autorité. Comment s'y prendre pour se faire remarquer de ce bellâtre et attirer ses faveurs ? Edgar fait appel à vous deux pour le conseiller. Saurez-vous être d'accord et permettre au scientifique de débuter une relation avec l'élu de son cœur ?*

*Le rp peut se terminer en 6 à 10 postes (mais libre à vous de faire durer le plaisir!)
Vamis
Vladou
Mer 21 Fév - 14:53
Assis à une table d’ébène, finement ciselée et cerclée d’argent, le scientifique sirotait un liquide sirupeux rouge. Non, ce n’était pas du sang. Mais il appréciait l’idée qu’on puisse le penser. Les sens amoindris de son vestige après des années d’une vie bien trop étirée ne lui permettaient pas de profiter au mieux de son goût, ainsi appréciait-il particulièrement les liquides épicés. En l’occurrence, un jus de tomate mêlé à un assemblage de piments coûteux. Un des jeunes Docteurs qu’il avait rencontré à l’occasion d’un colloque, le discret Edgar Stenphil, lui avait demandé de l’aide pour un projet. Il n’avait pas précisé en quoi ni pourquoi, mais un rendez-vous dans un bar huppé avec une table réservée à son nom n’était pas pour lui déplaire. Il devait s’agir d’un projet de recherche avec de gros enjeux, il était vrai que le jeune Stenphil s’était montré particulièrement enthousiaste au contact des derniers projets du Docteur Von Arendt. Vladimir se souvenait avoir échangé avec lui sur des éléments pertinents au regard des modifications anatomiques dues aux impulsions hormonales. De quoi lui donner du grain à moudre et toute une série de tests à mener sur des cobayes … volontaires.

Jambes croisées, le bon Docteur contemplait la plèbe autour de leur table. Il se gaussa en apercevant de loin une étrange machine, jugeant qu’Epistopoli était bien risible, puis entreprit de commander un autre jus pimenté. Ce fut à l’arrivée du second verre que le jeune homme arriva, un peu avant l’heure. Il salua le Von Arendt d’une révérence gracieuse et d’un sourire lumineux. Ce dernier lui répondit avec un sourire factice et attendit qu’il se soit assis avec lui. Edgar commanda un vin passable. Ses mains tremblaient, il semblait particulièrement agité. Vladimir leva un sourcil, son intérêt n’en était que croissant. Que voulait-il donc ? Quelque chose de si ambitieux qu’il en frémissait d’impatience ? Ah, voilà qui avait de quoi piquer sa curiosité !

- Et bien, mon cher monsieur Stenphil – il n’était pas Docteur. Je vois que vous êtes particulièrement agité. Je ne saurai vous recommander quelque chose de plus fort, et goûteux, qu’un vin Xandrien. Leurs produits sont malheureusement à leur image … commença-t-il, se redressant sur son siège.

Le jeune homme ricana à la sortie xénophobe de Vladimir, ne sachant si c’était du lard ou du cochon. Connaissant le Von Arendt, certainement du sanglier.

- Alors, que me vaut le plaisir de cet échange, mon ami ? Cela doit être particulièrement ambitieux pour que vous ayez pris la peine d’arranger ce rendez-vous dans un endroit aussi fameux. Le Cercle d’Argent n’est pas donné à tout le monde, et tout le monde ne peut y entrer si facilement … reprit-il, son regard rivé vers la machine du fond du bâtiment.

Vraiment, si même de tels édifices commençaient à perdre crédit à ce point … Oh, certes, il était fasciné par les automates dans leur pâle imitation de la vie, mais la Brume était tout ce qui accaparait ses pensées. Ça, et tout ce qu’il pouvait en faire …

- Patience, cher Docteur. J’ai … nous attendons un second invité. Voyez-vous, j’ai vraiment besoin de vos conseils et on m’a souvent vanté vos qualités en la matière. répondit le jeune Stenphil, un sourire tordu sur les lèvres.

Vanté ses mérites ? Et bien, enfin quelqu’un qui reconnaissait un des nombreux talents du scientifique.

- Ah, le voilà ! Pile à l’heure, comme on pourrait s’y attendre ! continua-t-il, avant de se lever de sa chaise.

Il agita la main grossièrement, en direction d’une silhouette mécanique du fond de la pièce. Vladimir leva son second sourcil.
Mer 21 Fév - 16:24
- Mon cher, je vous présente Vamistul. C'est un automate que j'ai rencontré ce matin en me rendant au Magistère. J'ai un peu discuté avec lui... et j'ai eu l'intuition, étonnamment, qu'il pourrait lui aussi m'aider à résoudre ce problème qui est le mien...
- Enchanté
Je suis Vamistul, fils de Sancta - un humble chercheur de Dieux, parcourant sans jamais s'en écarter son chemin de lum-

- Je ne crois pas qu'on ait le temps pour des présentations extensives. Mon problème est... un peu pressant !

Le collaborateur d'Edgar émet de bien médisantes vibrations, qui viennent racler le module d'empathie de l'androïde. Rien de très inquiétant, passé la consternation initiale il s'adoucira surement en faisant plus ample connaissance avec Vamis et deviendra très sympa et souriant.

Edgar lui aussi avait été surpris. Ce matin, il a été bluffé par la justesse et la vitesse à laquelle ce robot à l'allure piteuse, cette antiquité poussiéreuse, arrivait à décortiquer ses sentiments et à placer des mots dessus. A tort, il a supposé que Vamis était un prototype de robot thérapeutique. L'outil idéal pour explorer ce qui le tracasse ! Edgar n'aime pas trop le contact de ses congénères humains -à quelques exceptions près. Il est plus facile pour lui de se confier à des machines, même lorsqu'elles sont enrobées de viande et vaguement humanoïdes (comme Vladimir).

Quant à Vamistul, traînant ces temps-ci dans les rues d'Epistopoli pour une toute autre raison qui ne concerne personne ici ; lorsqu'Edgar lui a demandé de l'aide et proposé un rendez-vous pour s'expliquer, le Programme l'a obligé à se détourner de sa quête principale pour accepter la mission. Ce petit humain binoclard déborde d'amour réprimé, il FAUT évidemment l'AIDER. Et c'est ainsi dans cette taverne luxueuse que la rencontre se fera, avec cet invité improvisé au visage pâle et mesquin ! Assurément un magnifique cadre pour parler sentiments, car c'est de cela qu'il sera question.

Edgar se tourne vers son collaborateur de plus en plus impatient.

- Vous connaissez Steven, le fils du directeur ?
Je cherche à le, séduire, dirons nous, hum hum, avoue-t-il penaud en redressant ses lunettes.

Le gentil Vamis a senti un pic de joie émerger de ce cerveau amoureux, ce pic a surgi pile poil au moment où il a prononcé le nom de l'élu de son coeur ! Le module d'empathie diffuse dans tout l'automate une agréable simulation de douceur et de câlin. L'Amour est magnifique mais se révèle souvent si cruel ! Ce désir d'échanger des fluides peut tuer un humain s'il est mal dompté !

- C'est pas gagné, héhé, hé. Voilà. Voilà, c'est tout, c'est mon projet. Je sais même pas... par où commencer. Je sais même pas s'il m'a déjà remarqué ! Dois-je l'inviter à dîner ? Euh, en lui faisant croire que c'est pour parler travail ? Je sais pas...

Edgar se dégonfle à vue de nez, regrettant instantanément sa confession. Ce n'est pas Vamis le problème mais plutôt son collègue qui se pare d'une moue aussi surprise que consternée. Dans le réseau cristallin de l'automate, tous les processeurs sont détournés et leurs fonctions entièrement redirigées vers de complexes calculs relationnels, qui transitent pour vérification dans le module d'empathie de Vamistul, subissant le tri implacable du compilateur de compassion. Une vingtaine d'options fusent dans ses circuits, puis après quelques secondes supplémentaires, Vamis est prêt à rendre ses conclusions.

- Nouvelle formulation de ton problème : comment rendre ton Amour réciproque ? Comment inciter [Steven] à répondre positivement à tes émissions phéromonales ? Comment t'assurer qu'il est [l'homme de ta vie] ?
- Euh... Oui, c'est ça, c'est ça ! Comment ? Il paraît tellement... inaccessible.
- Rapproche toi de lui avec prudence - essaye de [travailler] plus souvent avec lui
Crée de l'amitié que tu feras évoluer en romance, puis en échanges de fluides
Sois patient et implore Raphalos de tisser entre vous un lien intangible, lumineux et éternel

- Ah. Ben, oui, pourquoi pas ? Qu'en dites-vous, Docteur... ?
Mer 21 Fév - 16:54
Perplexe, c’était le mot. Un air mêlé de surprise et de dégoût, avec un soupçon d’inquiétude. Il ne comprenait dans quoi il était en train d’être embarqué et avait un peu peur de le faire, d’ailleurs. Il plissa les yeux et prit le parti d’observer comment les choses allaient se dérouler. Il avait supposé un sujet sérieux et grave, comme la greffe d’un tronc d’âne sur une araignée enrichie de myste et dotée de nascents luminescents. Quelque chose de palpable et pertinent. Là … Et puis c’était quoi ça, ce robot ? Un assistant ? Une … relique ? L’engin émettait des bourdonnements qu’on aurait pu attribuer à un dysfonctionnement. Le strigoï tenta de ne pas s’en offusquer, mais le dédain sur son faciès était trop visible. Il occulta l’insulte, occulta l’étrangeté de la situation et se concentra sur la demande de son confrère scientifique.

- Hum, bien sûr que je connais Steven. Je comprends votre intérêt : s’il est bien disposé à votre attention, vous risquez de plus facilement obtenir vos financements. Une stratégie pertinente, Edgar. Je recommande deux approches … commença le Docteur, agréablement surpris de trouver en la personne de son interlocuteur quelqu’un de retors et ambitieux.

Là, c’était dans ses cordes. Il pouvait l’appuyer, le conseiller … et peut-être placer un de ses pions dans le … Ahem … et … de …

- Dîner ? Un peu brusque. Il faut le mettre dans une position où c’est lui qui aura besoin de vous. Interférez dans un de ses projets et … reprit-il, les sourcils froncés.

La machine prit le relais, d’une voix métallique mais chaleureuse. C’était perturbant. Il semblait avoir quelques problèmes de conception, ou bien ? Le bon Docteur se rassit au fond de son siège, tentant de comprendre une chose à laquelle il n’avait jamais … été confronté.

- L’a… mour ? Non mais vous êtes sérieux Edgar ? Vous êtes amoureux de ce petit c… ul ?
tenta-t-il de se rattraper, ayant failli insulter le fils du directeur devant témoins.

Le Baron ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche, perdu dans l’attitude à adopter. Son cerveau reptilien envoyait tout un tas d’informations contradictoires. Il ne s’attendait pas à ça. Pas à l’amour, pas à des sentiments positifs. Il se racla la gorge, s’agita sur sa chaise.

- Non mais oui … enfin, le robot … heu … Vamistul … enfin … bredouilla-t-il, avant se prendre le visage entre les mains.

Il secoua la tête, se massa les temps. C’était n’importe quoi, c’était risible et il perdait son temps.

- Voyons, Edgar.


Mais en même temps, s’il arrangeait cet amour naissant … Edgar lui serait redevable.

- Comprenez-moi bien.

S’il lui était redevable et que ça marchait, alors il aurait quelqu’un sur qui s’appuyer au sein même de ces projets.

- Votre situation, avec Stephen … Steve, Steve.

Capable de lui donner accès à des informations hors d’atteinte du Magistère.

- En tout honnêteté.

Il pourrait même en profiter pour nouer des partenariats juteux, en tirer des brevets à même de nourrir son utilisation du Myste et des Nascents.

- Je vous le dis …

Tout en pouvant expérimenter quelque chose qui lui était inconnu, de profiter d’un sujet de test.

- C’est d’une importance capitale. Le robot Fistule a raison : il faut interférer dans son travail. Vous … vous rendre essentiel, le rendre dépendant à vous. Avez-vous déjà entendu parler du syndrome de Xandrie ?


L’opalin croisa ses doigts et posa ses coudes sur la table. Son regard se fit glacial, mesquin. Il étira un petit sourire en coin.

- Xandrie est tellement dépendant d’Opale que la plupart de ses contracteurs essaient de nouer des liens avec notre glorieuse cité. Une sorte de besoin constant de la part de ces moins-que … de ces gens. Voyez-vous : il faut procéder ainsi. Vous le pensez inaccessible, mais c’est à vous de prendre le pas sur cette situation. Il faut créer le besoin. Créer l’occasion. Par exemple, si son laboratoire venait à exploser … vous seriez à même de l’accueillir dans votre propre laboratoire ? A le rendre dépendant de vous ?

Il opinait du chef à chacune de ses propositions, convaincu qu’il s’agissait là d’une bonne chose et ne voyait en rien la toxicité de ses propositions. Edgar semblait perplexe, mais buvait chacune de ses paroles.

- Vous … voulez dire que je dois être généreux avec lui ? Et ne pas hésiter à tendre la main pour qu’il sache à quel point mon cœur est grand ? proposa le jeune homme.

- Heu … oui. On peut voir ça comme ça. Mais non, il faut l’attacher à vous, comme … comme un prisonnier à sa geôle, vous voyez ?

- Ah, je savais que je faisais bien de m’appuyer sur vous, cher Docteur. Vous avez raison : il faut que je m’intéresse à ses envies, à ses besoins. En effet, il est vrai que Steven est un homme de goût et de caractère. Votre optimisme me touche, cher Vladimir, et je vois que comme toujours vous avez un coup d’avance. Moi aussi j’ai entendu dire qu’il avait des désirs … peu conventionnels.

Le Baron se redressa. Heu … d’accord ?

- Je vais suivre votre conseil : je vais lui offrir quelque chose qui montre que je le connais bien … et que je connais ses petits secrets aussi …

Wink wink…
Mer 21 Fév - 18:02
- Excellente suggestion, affirme Vamistul, ponctuant sa réplique d'une mélodie joyeuse.
- Hm... On dirait que le robot vous approuve, Docteur.
- Tout le monde aime les cadeaux - qui n'aime pas les cadeaux ? Personne
Les analyses de [Docteur] sont très justes


Le module d'empathie de l'androïde donne une représentation confuse des émotions qui traversent le cerveau du collaborateur d'Edgar, ce fameux "Docteur" sans prénom. Lorsqu'il tente de creuser dans ses sentiments, le pèlerin robotique ne contemple qu'un désert vide de toute bienveillance, et pourtant ! Il fait de drôles d'efforts pour poser des suggestions pertinentes. Le Programme l'a catalogué trop vite comme quelqu'un de mesquin et de peu sensible. Qui est-il pour le juger ? Cette créature pâle et parfumée doit être dotée d'une gigantesque compassion bien cachée, pour qu'Edgar ait décidé de lui confier de si intimes états d'âmes !

L'esprit d'Edgar papillonne d'excitation. Quelle beauté ! Vamis se régale en le mettant ainsi en confiance. Sa joie déteint sur son module d'empathie et récompense le robot par une série d'impulsions électriques se déversant dans ses circuits de satisfaction. Quel pied ! Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et continuons notre étude :

- Offre lui un accessoire utilisable à deux et lié à ces passions peu conventionnelles
- C'est pas trop... rentre-dedans ?
- Non - il n'y a rien de plus beau qu'une romance que l'on construit sur le socle d'une passion commune
- Oui, tu as surement raison. Ça enverrait un beau message...

La prison, n'était-ce pas ce thème qui avait été soulevé par l'amoureux et par son avisé conseiller ? C'est effectivement une passion originale mais Vamis saisit l'attrait que l'on peut porter au système judiciaire, cet algorithme fascinant qui remplace occasionnellement les Dieux dans le cycle de Rédemption des humains ! Ce Steven doit être un personnage sacrément spirituel pour avoir développé de tels intérêts ; surement est-il proche des philosophies morales pointues qu'on enseignait il y a longtemps dans les boulevards de Sancta.

Le réseau cristallin de Vamistul, fonctionnant toujours à pleine bourre, déniche une idée de cadeau qui devrait bien amuser un passionné de justice.

- Si l'univers carcéral le passionne tu peux offrir des menottes
- Ah ! Pas si fort, Vamistul ! Baisse d'un ton !

L'androïde ne comprend pas en quoi il est honteux de s'intéresser aux peines proposées par le système judiciaire, mais s'exécute pour ne pas incommoder son protégé et diminue son volume de sortie d'une poignée de décibels.

- Si l'univers carcéral le passionne tu peux offrir des menottes
- C'est à la fois subtil et clair. J'aime bien.
- Tu pourras rire avec [Steven] en vous attachant l'un à l'autre par exemple
Vous pourrez jouer au gendarme et au voleur

- Il serait surement le gendarme...
- Oui par exemple
- Des petites menottes fantaisie...

Une nouvelle fois, Edgar éructe intérieurement d'excitation. Ce petit homme introverti dissimule des émotions très vives et très colorées ! Elles régalent le robot qui pourrait rester là des heures à satisfaire ce gentil bout de chou et à lui parler d'amour et de coquelicots. Une fantastique émulation de groupe nous avons là ! Un trio d'âmes pures, qui ne se connaissent que peu mais qui pourtant partagent spontanément un moment d'intimité sans tabou !

- J'ai bien fait de vous demander de l'aide, à tout les deux, vous êtes si bien attentionnés, et de si bons conseils. Lorsque vous aurez fini vos verres, que diriez vous de... venir faire les courses avec moi ? M'aider à choisir le cadeau... parfait ?

Ah ! Il est tout de même un petit peu assisté, incapable de prendre des décisions tout seul. Il aurait effectivement besoin de ce Steven, il a besoin d'un homme fort dans sa vie qui saura devenir son phare ! Nous allons réunir ces deux-là et mélanger leurs fluides, de préférence sur un matelas recouvert de pétales de rose.
Mar 26 Mar - 16:44
Que le robot l’approuve ? Vladimir haussa un sourcil et contempla la créature de rouages. Pourquoi pas, après tout. Ces choses étaient rapides pour intégrer les informations et processus. Mais il était bien rapide en besogne et intégrait avec finesse les propositions pour surenchérir. A tel point que le Baron ne savait pas trop dans quoi il s’était engagé et à chaque proposition, sa situation n’en devenait que plus précaire.

- Vous aider à aller quérir … des menottes. Et bien à vrai dire, le Magistère regorge … de contacts. répliqua-t-il, bien que conscient que personne n’était dupe quant aux affinités de son organisation en termes d’expérimentation.

Egdar gazouilla à l’idée que le Magistère soit une organisation aussi ouverte et alla même jusqu’à prendre le bon Docteur et Vamistul sous le bras, avec quelques secondes de gêne lorsqu’il se rendit compte que l’un était bien trop léger pour sa stature et l’un bien trop lourd pour être bouger.

- Cher Docteur, j’en déduis que vous connaissez un endroit parfait pour ces emplettes alors ? Je pensais que vous n’étiez pas familier d’Epistopoli … vous êtes vraiment plein de ressources.

Le Baron hoqueta un oui paniqué en replissant ses habits et tentant de se défaire du contact non désiré avec Edgar qui l’avait serré un peu trop fort à son goût. Sa peau parcheminée n’appréciait les frottements un peu trop forts.

- Pour des menottes ? Voyons-voir, j’ai peut-être une idée oui … mais j’ai plutôt l’habitude de me faire livrer.

Quelques dizaines de minutes plus tard, tandis que Vladimir imaginait déjà quelques ustensiles supplémentaires pour œuvrer à des expérimentations sur Spectres, Nebulas et Nascents, ils arrivèrent à destination. Une boutique en noir, dans une rue en noir. La devanture en bois était marquée par les années et pourtant, tout été d’une propreté impeccable. Cet endroit ne portait ni nom, ni indications. Le Baron s’avança et frappa. Un œil de bœuf pour seul décor sur cette porte en noir. Après quelques secondes, on vint ouvrir.

- Mon cher Baron, si un jour je pensais vous voir en personne … coqueta un petit homme chauve à la moustache affriolante.

Il était garni d’un juste-au-corps en cuir tétons apparents, dont deux anneaux en cuivres venaient pincer les mamelons et étaient reliés par une chaîne. Le strigoï marqua un temps d’arrêt.

- Excusez-moi, il doit y avoir erreur … mais je cherchais un de mes fournisseurs réguliers. Les frères gorgerin. J’ai dû me tromper de …

- Oh, mon grand Baron ! Vous êtes au bon endroit, soyez rassuré : qu’est-ce que nous ne serions pas sans vous et vos commandes … aiguisées … ah, les Von Arendt sont parmi nos meilleurs clients … surtout grâce à vous ! Oh, mais vous nous amenez de la compagnie ? Le petit homme se retourna. Igor, chériii, sers-nous une collation : notre meilleur client est venu nous rendre visite !

Vladimir devint blanc. Encore plus blanc, si c’était possible. Il ouvrit et ferma la bouche plusieurs puis cessa de lutter sous l’enthousiasme d’Edgar qui emboîta le pas du drôle de personnage. Le scientifique semblait perplexe mais ses yeux brillaient d’une sorte d’admiration non désirée pour le Baron. Le Docteur tenta vainement de s’expliquer devant la machine puis baissa les bras, au sens littéral. Il leva les yeux au ciel puis entreprit de suivre la petite troupe.

Ils découvrirent un couloir long et étroit, garni de moquette rose à froufrous, débouchant sur une pièce bien plus grand et décorée d’une tapisserie couleur taupe de mauvais goût. La pièce comportait divers supports sous verre présentant des objets à thème destinés aux plaisirs du couple. Mais le petit homme les guida jusqu’à un canapé central, en cuir qui couina lorsqu’ils s’assirent. Déjà, un autre personnage, bien plus grand et massif, venait y déposer une collation et un thé au jasmin-gingembre fort à propos.
Mar 2 Avr - 23:42
Vamis n'a jamais eu d'expériences sexuelles, son mode de vie monastique en est la cause (et puis il n'a pas d'organes genitaux). Bien que mitraillé d'images vulgaires, de sous-entendus coquins de la part de leurs hôtes, bien que passant devant un arsenal d'outils taillés pour chaque orifice du corps humain, le robot n'est pas équipé pour imaginer exactement comment les gens organiques s'en servent pour stimuler leur viande ! Lorsque le module d'empathie perçoit de l'excitation sexuelle, il fait un arrondi du sentiment et se contente d'informer Vamis que les gens sont vraiment très très contents.

Vamis est très très content lui aussi. Assis sur le canapé, il se laisse inonder par les bonnes vibrations environnantes. Il n'y a que Docteur qui émane d'une certaine tension, curieuse et un peu vilaine, il est mal à l'aise comme s'il avait fait une boulette. Où est la boulette ? On est très bien tombés, ici. Ces gens, comme Edgar, semblent férus de matériels carcéraux un peu excentriques. Leurs accoutrements ressemblent à ceux de geôliers que Vamis eut déjà croisé par le passé dans des donjons médiévaux, des uniformes plutôt aérés.

L'ainé Gorgerin s'en va chatouiller sous le menton du robot, lui gratouille la tête et lui caresse les angles, comme s'il était une sorte de bestiole.

- Beau Baron... quel est ce drôle d'engin que tu nous ramènes ?
- Je suis Vamistul, un instrument...
- Un instrument ! Plus perfectionné que les nôtres on dirait !
- ... instrument divin - je suis en rech...
- Divin dit-il !! Tu entends ça Igor ? La science d'Opale au service du plaisir !

Igor glousse sous son masque de cuir, avant de se gratter les couilles puis de s'affaler à côté de Vamis.

Parce qu'il n'avait pas pu réaliser sa présentation correctement, le Programme traverse quelques secondes de plantage qui l'empêchent de statuer qu'il n'est pas opalin. Son vieux système supporte mal l'interruption de ses protocoles basiques. C'est un détail pour vous mais pour Vamis ça veut dire beaucoup. Quand il ne peut pas proprement achever la présentation de sa mission, ses performances sociales tendent à devenir plus aléatoires.

Pendant ce temps, Edgar s'est vu glisser dans les mains plusieurs modèles de délicieuses paires de menottes rembourrées, tissées de soie bigarrées, capables d'épouser toutes les circonférences de mains -et pas seulement de mains.

- Aaaah ! Elles sont toutes merveilleuses ! Aidez-moi, lesquelles me sied le mieux ?!

Décidément il est incapable de prendre la moindre décision tout seul. Si tu es moins autonome qu'un robot possédé par la volonté divine tu devrais sérieusement te poser des questions. Un peu confus, le Programme n'arrive pas à associer ce qu'il voit aux données déjà collectées. Ça ressemble plus à des jouets qu'à des menottes, et puis c'est un peu girly. Heureusement Vamistul a des capteurs oculaires qui, bien que primitifs, lui permettent d'apprécier la beauté d'un beau rose bien pétant et féminin.

- Les roses sont très belles
- Elles font pas un peu... diva ?

Docteur hoche un timide non de la tête, tandis qu'il semble s'enfoncer de plus en plus dans le canapé, comme si celui-ci le dévorait. Le canapé en question avait, d'ailleurs, une forte odeur, très prenante, qu'on devine liée aux fluides humains, peut-être est-ce là la source du malaise du scientifique ? Ben oui, difficile d'apprécier les saveurs d'un thé lorsque votre nasopharynx est envahi des sécrétions d'un autre homme.

- Il ne me reste qu'à savoir comment lui offrir.
- Je te conseille de créer une occasion spéciale -un dîner -une messe -une séance de bowling
- Une garden party !
- Une garden party
- Une garden party... ?
- Mais oui !! Notre prochaine est ce week-end. Elle est réservée à nos meilleurs clients, et à tout leurs amis. Existe-t-il une meilleure "occasion spéciale" qu'une fête pour célébrer tout nos petits secrets ? Nous mettrons même nos meilleurs produits en libre service pour tous les participants. Une aubaine pour vous, grand Baron, vous en êtes si friand !!

Quelle bienveillance spontanée ! Le Docteur choisit vraiment bien ses copains !

- Invite [Steven] à cette fête
Moi et [Docteur] seront là pour t'épauler et nous assurer que vos astres s'alignent

Conclut Vamistul, avant d'adresser un clin d'oeil sous la forme d'un "bip boup" satisfait à l'égard de Vladimir.

Nos trois héros et leurs deux hôtes continuèrent à discuter de longues heures, échanger sur le contenu de leurs coeurs, à boire des litres de thé, à explorer les versants plus subtils du sentiment amoureux, rejoints par d'autres membres de la boutique, tous habillés de manière légère et excentrique, invitant souvent nos héros à se mettre autant à l'aise qu'eux.

Edgar réussira-t-il à conquérir le coeur de Steven ?
Pourquoi Vamistul et Vladimir sont-ils de si parfaits cupidons ?
Vladimir ramènera-t-il des souvenirs de la garden party à partager avec ses amis du Magistère ?
Vamistul pourra-t-il se trouver des organes génitaux robotiques pour s'amuser avec des grilles-pains par exemple ?
Toutes les réponses au prochain épisode !!