Dim 21 Avr - 21:15
Siobhan
Xandrie / Vagabond
- Un peu plus de 20 ans
- Humaine / F
- Inconnu
- Hétérosexuelle
- Artiste itinérante
- Ichinose Shiki - Idolmaster
Description
Siobhan est un petit bout de femme au physique gracile. Elle aurait pu être une belle femme si elle avait eu les moyens d’entretenir son apparence. D’aucuns la trouvent néanmoins mignonne, pour une vagabonde. Puis, en plus d’avoir un joli sourire, elle joue de la musique, chante et, à l’occasion, danse. Elle sait plaire quand elle le veut.“Ne pas faire de vagues” sont les mots auxquels elle obéit. Afin d’éviter de se mettre des gens à dos, elle aura tendance à rester évasive dans ses discours et à fuir la confrontation. Cela la rend difficile à cerner et la manière dont elle garde toujours ses distances rend toute réelle connexion avec elle laborieuse. Ironique, puisqu’au fond, Siobhan est quelqu’un qui se sent profondément seule.
Sa politique de prudence la rend indécise, voire carrément attentiste, sa décision finale étant bien souvent un compromis à faire entre l’option la moins risquée et celle susceptible de remplir sa bourse. Elle n’en est pas à sa première opportunité manquée avec ce comportement.
Habiletés, pouvoirs et possessions
Siobhan ne possède qu'un sac de voyage contenant l'intégralité de ses possessions, à savoir :- Ses vêtements
- Sa mandoline et sa flute
- Quelques couteaux et balles pour jongler
- Un peigne et de quoi se rendre présentable
- Des babioles accumulées au cours des années
- Un carnet dans lequel elle écrit régulièrement
Biographie
Le POP d’un bouchon en liège qui saute se fit entendre. Dans cette clairière à distance raisonnable de la civilisation, Siobhan se tenait seule, une bouteille de cidre à la main, face à une butte de terre herbue modestement décorée d’un piquet en bois, semblable à ceux délimitant un pâturage. Si l’on y prêtait attention, les lettres “KEZ” y étaient lisibles. Elle les avait gravées à la pointe du couteau il y a de cela un an. Un an déjà…Elle se servit un verre et versa le reste de la bouteille sur la tombe avant de s’asseoir à-même le sol pour trinquer avec un compagnon qui n’était plus là et prendre une première gorgée. L’année écoulée avait été riche en événements. Après tout, c’était la première fois de sa vie qu’elle avait dû se débrouiller seule. Se tenir ici était l’occasion pour Siobhan de ressasser une époque pas si malheureuse et de faire le point sur sa vie actuelle.
Aussi loin que remontent ses souvenirs, Kez avait toujours été présent dans sa vie. En l’absence de parents, il était ce qui se rapprochait le plus d’une figure paternelle pour l’orpheline qu’elle était. Une vieille crapule qui, après une journée de dur labeur, s’affairait à tout flamber au troquet du coin, autant en alcool qu’en jeux d’argent. Un homme peu recommandable mais sans lui, Siobhan ne serait pas la même femme. Il lui avait appris tout ce qu’elle savait aujourd’hui. Ou presque. Si elle était capable de lire, écrire et compter, c’était grâce à lui et il avait grandement contribué à son éducation dans tous les autres domaines. Il n’était bien entendu pas seul. Kez était entouré du reste de la Troupe du Printemps et si beaucoup de leurs membres avaient à leur façon veillé sur Siobhan quand elle était enfant, il était celui qui s’était le plus apparenté à un père adoptif pour elle.
Dans la Troupe, ceux qui ne travaillaient pas ne mangeaient pas. Même s’il s’agissait d’une bande de vagabonds qui s'entraidaient, ils étaient unis autour d’un objectif simple : survivre. Les poids morts ne faisaient pas long feu mais Siobhan était une enfant pleine d’énergie pour qui le chant et la danse ressemblaient davantage à des jeux qu’à une corvée. Elle avait vite appris à se rendre utile, que ce soit en assistant ses aînés dans leur représentation, en faisant l’un ou l’autre tour de passe-passe ou même en délestant un quidam distrait de sa bourse. Ça aussi elle savait le faire. Elle restait une enfant de la rue, après tout. Souvenirs, souvenirs. La gamine s’était même fait prendre plus d’une fois et si elle était toujours parvenue à s’en sortir, elle avait un jour fini par être traînée dans une allée déserte pour être ruée de coups jusqu’à en perdre connaissance. Autant dire que cela l’avait découragée car, à moins que cela ne devienne une nécessité absolue, Siobhan avait depuis lors essayé de garder ses mains dans ses propres poches. Capter l’attention de son audience en la divertissant, bien que pas toujours lucratif, demeurait moins dangereux. La vie quotidienne parmi la Troupe du Printemps n’était pas toujours synonyme de facilité mais, en regardant derrière elle, Siobhan avait eu une enfance et une adolescence heureuses. Nombreux étaient les orphelins qui n’avaient pas eu la même chance qu’elle… mais toutes les bonnes choses ont une fin.
Tout s’était déroulé très vite. Une descente aux aurores des autorités opalines sur leur campement. Suspectée de tremper dans un trafic de contrebande, la Troupe devait répondre de ces accusations, que tous les membres savaient justifiées. Peu étaient dans la confidence mais tous se doutaient que les meneurs de la troupe étaient impliqués dans des affaires bien plus graves que quelques vols à l’étalage. Tombés entre les mains des autorités, Siobhan ne revit plus jamais les coupables et ce ne fut qu’une question de jours avant que des querelles éclatent parmi ceux qui restaient. Incapables de s’accorder, les potentiels futurs leaders passaient davantage de temps à se crêper le chignon qu’à planifier les suites des opérations. Sans compter qu’il valait mieux ne pas clamer trop fort être affilié à la Troupe du Printemps. Sans réel meneur pour unifier les nomades, la dissolution s’imposa comme une évidence. Un triste jour. Certains avaient formé des petits groupes, d’autres avaient décidé de tenter leur chance en solo pour faire fortune. Parmi ceux que Siobhan avait eu la chance de revoir plus tard, aucun n’avait réussi.
Cet événement marqua le début de sa vie avec Kez. Il n’était plus tout jeune et il avait ses défauts mais, étant la principale figure parentale dans sa vie, elle avait décidé de rester avec lui. A deux et en se serrant les coudes, ils avaient plus de chance de s’en sortir. Puis, il avait encore tout un tas de choses à lui apprendre. Il n’était plus question de compter sur un autre troupier plus talentueux qu’elle pour compenser ses points faibles lors d’une représentation et personne n’était là pour décider de l’itinéraire à prendre. Kez s’attela dans les années qui suivirent à lui transmettre tout ce qu’il savait. Il lui rappelait régulièrement qu’il ne serait un jour plus là pour l’aider et qu’elle devait apprendre à se débrouiller seule. Siobhan détestait entendre ce sermon, parce qu’il avait raison. Ses cheveux désormais blancs et ses plaintes toujours plus nombreuses à propos de ses genoux qui lui menaient la vie dure étaient un rappel qu’en effet, il ne serait un jour plus là. Ce fut finalement la maladie qui l’emporta. Le premier jour du printemps, après un hiver trop rude pour son corps vieillissant.
Depuis lors, la jeune femme continuait son aventure seule. Elle avait toutes les cordes nécessaires à son arc pour s’en sortir et bien qu’elle n’ait jamais roulé sur l’or, elle ne pouvait pas se plaindre de ses conditions de vie. Chaque soir ou presque, elle avait un toit sur la tête et l’estomac rempli. Pour une personne comme elle, sans rêves démesurés et sans grandes ambitions, c’était suffisant.
Son cidre terminé, Siobhan décida qu’elle avait assez ressassé le passé. Elle n’était pas du genre à s’apitoyer sur son sort, surtout qu’elle ne considérait pas mener une existence misérable, mais elle trouvait que se remémorer les jours où Kez était encore à ses côtés était de circonstance. Au moins une fois par an, devant sa dernière demeure de fortune. Après lui avoir promis de revenir l’année prochaine, elle se releva et quitta la clairière sans plus de cérémonie. Après tout, ils se retrouveraient au prochain printemps, n’est-ce pas ?
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