Light
Dark
Bas/Haut

Fiche de lieu : La Crevasse

Fiche de lieu : La Crevasse Brandw10
Ven 21 Oct - 12:54

La Crevasse

Héritage de Padra

Ce qui est communément surnommé la Crevasse par ses habitants est en réalité le point le plus bas du canyon de Padra, cisaillant les terres désertiques qui l'entourent et servant de lieu de villégiature aux Saraphs. Si c'est à présent dans les profondeurs que la vie fourmille, jadis un fleuve abreuvait les terres alentours, apportant fertilité et abondance aux Alrunes qui y vivaient. Pour cette raison, de nombreuses ruines peuvent être explorées à la surface, situées des deux côtés du gouffre et vestiges de l'antique cité fortifiée de Padra. La température y régnant étant à présent invivable, les terres de Padra constituent un désert où les Saraphs règnent en maîtres, dispersés en tribus occupant l'intégralité du sous-continent. Toutefois c'est toujours en contrebas de la cité forfitiée, dans la Crevasse, que se trouve leur capitale, centre névralgique de la culture saraph et lieu hautement spirituel où les clans se réunissent plusieurs fois dans l'année.

Qu'il s'agisse des souterrains comme de la surface, la Crevasse s'étend sur une distance impressionnante et ses nombreux boyaux permettent d'accéder à des lieux cachés, voire même de rejoindre des ruines par le biais de chemins souterrains oubliés. Des arches aussi bien naturelles que conçues de la main des Alrunes, au même titre que des chefs d'oeuvre d'architecture antique, constituent le paysage troglodyte dans lequel évoluent les Saraphs. Ceux-ci s’accommodant de peu, ils n'ont jamais cherché à détruire ni à construire par-dessus l'héritage des anciens habitants de la région, préférant au contraire rénover et réhabiliter les vestiges pour en faire leurs nouvelles demeures. L'apparence du lieu est donc singulière, donnant l'impression pour les rares visiteurs de voyager dans un livre d'Histoire où chaque pavé, chaque brique fait partie du patrimoine de la région, voire même du monde.

Les ruines de Padra

Croc perçant l'horizon, la cité fortifiée de Padra devient la carcasse d'un monstre gigantesque à mesure que l'on s'en approche. Aussi impressionnante par sa hauteur que par sa superficie, l'ancienne ville alrune faisait partie des plus grandes de ce monde avant d'être délaissée par ses habitants pour des raisons obscures. Pratiquement intacte malgré les millénaires, bien qu’érodée et partiellement écroulée, la merveille apparaît à ceux qui la parcourent comme un labyrinthe d'édifices et de rues droites que les sables charriés par le vent ont progressivement recouverts. Bien que sa taille surprenne, notamment par le gouffre autour duquel elle a été construit, on suspecte de nombreux quartiers ensevelis au-delà des remparts, si bien que certains parlent de Padra comme de « l'antique capitale alrune ». Peu d'éléments permettent toutefois d'infirmer ou de confirmer cette théorie, les alrunes n'étant pas reconnus pour leur capacité à consigner leur Histoire, laissant les rêveurs libres d'imaginer la vie qui devait auparavant animer l'agglomération, en faisant un carrefour commercial pour tout le continent de Svartheim.

Les Seconds-qui-vinrent

Au cœur de ce qui pourrait être comparé à un temple ancestral, cinq immenses statues se dressent majestueusement, adossées à la pierre. Sous la lumière tamisée qui s'infiltre à travers les murs fissurés, elles semblent s'animer, frappantes de réalisme. Ces sculptures évoquent avec finesse cinq des Seconds-qui-vinrent, figures importantes de la mythologie Alrune. Créées avec une maîtrise artistique sans égale, le passage du temps n'a pu complètement effacer les nombreux détails de leurs visages. Présentant des traits fins et altiers, ils émergent de la pierre avec une élégance saisissante. Les contours délicats de leur corps suggèrent une harmonie parfaite, tandis que leurs oreilles pointues et leurs yeux perçants, d'une expressivité inégalée, confèrent à ces sculptures une aura de beauté envoûtante et de puissance incomparable. Les statues, gardiennes silencieuses de cette histoire oubliée, incarnent la connexion intemporelle entre les racines des Alrunes et la diversité des êtres qui peuplent aujourd'hui Astrebrume.

Les temples des profondeurs

Aussi vieux que le reste des ruines de Padra, les temples des profondeurs n'en partagent pourtant pas l'architecture ni les éléments de langage que l'on peut retrouver sur les frises décolorées par le temps qu'ils arborent. Héritages d'une civilisation oubliée, communiquant à travers des idéogrammes, ces structures peuvent être trouvées au plus profond du canyon, dans des grottes réputées difficiles d'accès que les Saraphs évitent généralement, car l'on dit que les Rémanences y apparaissent régulièrement. Au sein des édifices, l'on trouve généralement des statues érodées par le temps mais dont on devine encore la taille d'origine. Etrangement, les proportions desdites figures rappellent celles des Saaraphs. Ce qui ne fait aucun sens du point de vue historique lorsque l'on sait que l'espèce est initialement endémique des Monts de Bomhor...

Les Rémanences

Rémanences, résidus, esprits... il existe de nombreux noms pour qualifier ce qui n'est pas vivant et qui hante les ruines de Padra. Depuis longtemps, les Saraphs les ont intégré à leur folklore, conférant tantôt aux Rémanences un côté féérique, tantôt une volonté malveillante. Pourtant elles ne sont pratiquement jamais la cause directe d'une mort ou d'une blessure, mais plutôt perçues comme des malédictions ambulantes et peuvent, de facto, justifier à peu près toutes les infortunes possibles. En vérité, personne ne sait réellement ce que sont les Rémanences ni ce qu'elles veulent ; elles effraient et fascinent sans prêter à penser qu'elles sont la finalité inexpugnable de l'après-vie. On les trouve bien souvent observatrices depuis le bas-côté des routes souterraines, les endroits mal éclairés des grottes ou les ruines des temples et, plus rarement, en surface.

Évènements

An XXX avant l'Empire - La cité de Padra  

Comme beaucoup d'éléments historiques alrunes, peu de choses sont connues à propos de Padra. Des archéologues situent toutefois sa fondation à l'Orzadéen. A cette époque, la région était traversée par un bras de mer dans le prolongement de la Baie de Qenig et le canyon était sous les eaux ; le fleuve actuel du Padra s'y jetait plus au sud, irriguant les terres alentours.

An XXX avant l'Empire - Les invasions ixtebhes

Peu d'éléments sont répertoriés au sujet des « invasions ixtebhes », toutefois on sait que celles-ci auraient provoqué la destruction de nombreuses cités alrunes sur le continent de Svartheim et notamment Padra. En ancien alrune « Ixtebhe » signifierait « Outre-Monde » et, selon les légendes, ceux-ci auraient d'ailleurs émergé des entrailles de la terre. Après être ressortis vainqueurs du conflit, les Alrunes décident d'exploiter les ixtebhes faits prisonniers pour reconstruire leurs cités. Le métissage des Ixthebes et des Alrunes crée une nouvelle espèce endémique au continent de Svartheim : les Ayllus.

An XXX avant l'Empire - La désertification

C'est vers le milieu de l'Orzadéen qu'un phénomène mystérieux cause la désertification progressive de la région de Padra et l'assèchement du canyon. Détourné loin vers le Nord, le fleuve Padra n'apporte plus l'eau nécessaire à la vie et la ville est progressivement abandonnée.

An 1521 avant l'Empire - L'exode vers la Crevasse

Contraints de quitter les Monts de Bomhor, les Saraphs menés par l'illustre Enek Ishtem décident d'explorer les contrées australes de Svartheim dans l'espoir d'y trouver leur terre promise. C'est au plus profond du canyon de Padra, à proximité de la cité éponyme, qu'ils finissent par élire domicile, bien loin de leurs ennemis jurés Ayllus. Ils décident alors de nommer leur nouvelle cité « la Crevasse ».

An impérial 1122 - La sépération de Bomhor

Il aura fallu pratiquement deux siècles de luttes intestines entre les cités ayllus pour que le Royaume de Bomhor finisse par éclater. De nouveau indépendantes, les villes de Qenigstad et d'Elfenbein forment les Cité-États de Qenig et décident de pallier à la chute de leur économie en allant chercher de la main d’œuvre gratuite au sein de la Crevasse. Les raids récurrents obligent les Saraphs à prendre les armes pour défendre leur foyer tandis que certaines tribus décident de s'installer à d'autres endroits de la région.

An impérial 2034 - La fin des guerres saraphiques

Près de mille ans se sont écoulés depuis les premières incursions ayllus dans Padra, découlant sur un nombre mitigé de victoires des Cité-États de Qenig. Alors qu'une guerre civile fait rage au sein de Qenigstadt, le peuple Saraph parvient à se ragaillardir sous la direction de Logadheikhan et mène un assaut sur deux fronts, effaçant Qenigstadt de la carte et faisant tomber les têtes des oligarques d'Elfenbein. Malgré les mises en garde des tribus de la Crevasse, certains chefs saraphs décident de faire de la cité portuaire leur nouveau fief et réduisent la population locale en esclavage.