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Fiche de lieu : Dunes de Saleek

Fiche de lieu : Dunes de Saleek Brandw10
Sam 18 Mar - 2:17

Les Dunes de Saleek

Sables aux reflets dorés

Immensité d’ocre et de couleurs pastel, les Dunes de Saleek sont symboliques du paysage aramilan : des dunes de sable chaud, aux reflets d'or et de platine, creusées par des tourbillons de poussière sous un ciel bleu immuable et un soleil de plomb. Composant la majeure partie du territoire, la région est marquante par ses nombreuses contradictions : un véritable désert humain où survivent des communautés rodées par les éléments, un paysage sauvage et hostile parcouru de routes marchandes, des dunes sans le moindre intérêt dissimulant des ruines antédiluviennes et bordant des pyramides mystérieuses... Seul règne généralement le silence, présent au quotidien dans le désert et caractérisant bien le mutisme légendaire des nomades, dont les mythes prétendent qu'ils en savent toujours bien plus qu'il n'y paraîtrait.

Parmi les vestiges de temps anciens, on ne peut parler des Dunes de Saleek sans citer ses fabuleuses pyramides, mais aussi ses Obélisques : colonnes fendues, écroulées ou rarement debout qui parsèment le désert et constituent des points de repère indispensables aux guides. On y trouve aussi des statues en grand nombre, le plus souvent enterrées, polies par le temps et le sable ; défigurées, leurs traits grossiers laissent deviner d’étranges visages dont on ne peut qu'imaginer les modèles de jadis. Malgré ces mystères et les nombreuses découvertes archéologiques qu'il est possible de réaliser dans la région, peu nombreux sont les scientifiques et aventuriers prêts à braver la chaleur étouffante de Saleek qui, à certains endroits, est réputée capable de faire bouillir le sang dans les veines des plus téméraires. À l’inverse, passer la nuit dans le désert revient à s'exposer aux vents glaciaux qui le sillonnent. Malgré cela, nul autre endroit ne permet autant d’apprécier la beauté de la voute céleste dont les couleurs et la prestance sont y sans commune mesure.

Faisant montre de l'aridité de Saleek, les sources d'eau y sont rares, mais souvent imposantes lorsqu'elles se dévoilent à l'horizon. Si la majorité du temps il s'agit de mirages, il existe des oasis de grandes tailles autours desquelles sont le plus souvent installées des agglomérations de tentes, fiefs des tribus nomades. On y trouve souvent aussi du gibier et des insectes, particulièrement des moustiques, véritable fléau de ceux qui font la traversée. Aussi, il n'est pas toujours bon de faire confiance aveuglément aux autochtones, certains n'hésitant pas à détrousser les voyageurs sur les routes ensablées et à revendre près des points d'eau leurs butins à bon prix, au risque de faire des acheteurs les complices de leurs crimes.

Lieu d’inspiration et de défi, les Dunes de Saleek rappellent sans cesse le miracle de la vie et les épreuves que ses habitants doivent traverser pour y survivre. Au bout de plusieurs jours de voyage, il est en effet difficile de regarder un bousier ou un fennec sans ressentir des émotions nouvelles et se sentir inspiré, preuves que le courage et la persévérance existent naturellement et qu'à force de patience on atteint toujours ses objectifs.

Le Bazar de Qadsak

Au nord des Dunes de Saleek se trouve une oasis parmi les plus grandes du désert, bordée de petite maisons à l'architecture élémentaire et de tentes aux couleurs bigarrées. Bien que l'endroit ne paye pas de mine, c'est bien là que l'on trouve le carrefour commercial le plus actif d'Aramila : le Bazar de Qadsak. La légende locale voudrait que l'on puisse y trouver tout ce que l'on cherche, souvent à mi-chemin entre légalité et illégalité. Chacun redouble d'effort pour faire la promotion de ses camelotes et, pour peu que l'on sache bien négocier, il est très souvent possible d'obtenir les marchandises à moitié prix, à savoir parfois le double de leur véritable prix et parfois une véritable aubaine. Nombreux sont les collectionneurs à faire le tour des étals, véritables hommes d'affaires et experts n'hésitant pas, non plus, à vendre leurs services aux acheteurs de passage. Un véritable brouhaha règne donc en permanence au sein du Bazar, ouvert jour et nuit et permettant au microcosme local de subsister, car la vie demeure très chère pour les peuples sédentaires dans le désert.
On pourrait croire que le Bazar constitue une halte indispensable pour ceux cherchant à traverser le désert, toutefois celui-ci se trouve à la limite d'une zone impraticable entre Katorrin et Aramila, à la fois en raison des fortes températures qui y règnent mais aussi des vents violents qui s'y déchainent et y dévoilent un sol irrégulier et rocailleux. Raison pour laquelle il n'existe aucune route au nord des Dunes de Saleek, bien que cela permettrait de gagner du temps sur la traversée. Malgré cela, des marchands des quatre coins d'Aramila n'hésitent pas à braver les éléments pour se rendre à Qadsak qui subsiste davantage par tradition que par réelle praticité. Ce sont véritablement les trouvailles les plus précieuses qui font vivre cette singularité au milieu des terres arides : souvent des tapis somptueux, des poteries antiques préservées des intempéries, des pierres précieuses et bijoux dénichés dans les nombreuses ruines. Mais surtout des témoignages et des artefacts qui y sont généralement vendus dans le plus grand des secrets. Car pour les connaisseurs, l'endroit possède un autre nom, expliquant bien des choses : le Marché Noir. 

Les Pyramides de Saleek

Ces imposants monuments en pierre et de forme pyramidale semblent avoir été construits dans des temps immémoriaux, alimentant les légendes aramilannes au cours des âges. Nul ne sait réellement à quoi elles servent ni que les a construites ; l’Église les a longtemps considérées comme des constructions païennes censées servir d'offense au panthéisme, par leur grandeur et leur singularité dans le paysage désertique. Leur emplacement stratégique, sur le bord de la route menant à Katorrin, en fait une étape obligatoire pour tous ceux cherchant à traverser le désert et les a donc rendues extrêmement populaires. Pourtant, peu nombreux sont ceux à avoir cherché de percer leurs mystères et la plupart des archéologues s'y étant essayés sont généralement considérés comme des fous ou des charlatans. Contrairement à ce qu'ont longtemps prétendu les panthéistes, on sait aujourd'hui grâce à la datation carbone du site que les pyramides précèdent la religion et n'ont pas été construites pour lui faire de l'ombre. Au nombre de cinq, elles ont pratiquement toutes été dépouillées de leurs trésors par les pillards de jadis, certaines s'étant même écroulées ou érodées au point de perdre leur forme caractéristique, toutefois la plus grande, la Pyramide de Rhilek, est la seule qui dissimule encore tous ses secrets, puisqu'il est tout simplement impossible d'y entrer.
Voilà quelques décennies seulement que le Concile Œcuménique a autorisé la réalisation de fouilles archéologiques dans les environs, toutefois aucune n'a encore réussi à percer les mystères de Rhilek. Compte tenu de l'ancienneté de la pyramide ainsi que de son caractère emblématique pour Aramila, les chercheurs chargés d'étudier l'édifice ne sont pas autorisés à en forcer l'entrée et ont pour la plupart fini par lâcher l'affaire. La seule preuve permettant aujourd'hui de penser qu'il est possible de pénétrer dans la Grande Pyramide est un manuscrit séculaire écrit par un inquisiteur de l’Église lors de l'Âge Noir, un certain Ader'rhazak, qui serait parvenu à entrer dans le monument et y aurait découvert les vestiges d'un lieu de culte à l'attention d'une divinité inconnue. Cet héritage fait polémique, puisqu'il est considéré comme fondateur par une branche désavouée de l’Église croyant en l'existence d'un dieu unique à l'origine des Esprits : le Cincum. Toutefois, si l'on en croit Ader'rhazak, Rhilek serait aussi défendue de l'intérieur par de nombreux pièges et mécanismes mortels, parachevant de décourager les archéologues qui souhaiteraient encore en trouver l'entrée.

Évènements

An 952 - La délégation d'Ader'rhazak

Au cour de l'Âge Noir, une expédition secrète de l'inquisition aurait été menée au sein des pyramides pour vérifier qu'il n'y résidait pas des vérités hérétiques susceptible de porter préjudice à la religion unique. Malgré les difficultés, les expéditionnaires seraient parvenus à trouver l'entrée de la Grande Pyramide mais auraient été dissuadés de poursuivre leurs recherches à cause des pièges s'y trouvant. Dans les faits, une délégation a bien été envoyée sur place et a constaté qu'il n'y avait rien de digne d'intérêt, bien que des hommes aient été portés disparus. Le reste de l'histoire est théorique et figure dans le texte fondateur du Cincum, écrit par un certain Ader'rhazak et considéré par beaucoup comme un tissu de mensonges.

An 1876 - Les fouilles archéologiques

Sous la houlette du Concile, de nombreuses fouilles sont autorisées et permettent de découvrir, aux quatre coins du désert, des ruines et des témoignages écrits dans une langue antique pratiquement indéchiffrable. Selon l'Eglise, il s'agit simplement de vestiges d'une civilisation pré-aramilanne qui aurait existé durant les premiers siècles de l'humanité, toutefois les datations carbone semblent indiquer une plus grande ancienneté. Peut-être même des ruines précédant la civilisation de celles découvertes dans la Mer de Brume.