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[18+] Ryan

[18+] Ryan  Brandw10
Ven 21 Juil - 2:43
Ryan est complètement déglingué le pauvre vieux t'as pas idée. Son cerveau est satellisé, paumé dans un système solaire voisin et cuisiné en salade par des aliens. Ça fait longtemps en fait qu'il est déglingué mais là ça devient bizarre. Ça fait cinq heures qu'il s'est perdu dans le miroir sale de son squat, cinq heures qu'il y voit des formes colorées danser autour d'une fée.

Ryan est un type malin mais pour l'heure il est déglingué il fixe son miroir sale depuis cinq heures, c'est quoi ce loser ?

Ryan c'est pas sa gueule de con que lui présente son miroir. Son miroir lui présente un océan de couleurs, dans lequel danse un ange aux ailes de paon, profil équin, sculpté comme un demi-dieu. Ça danse en faisant fi de la physique, ça danse sur cinq dimensions spatiales et trois temporelles, ça danse en déclarant une guerre ouverte à la décence géométrique.

Une chimère sortie d'un rêve mouillé vivant. Cette chimère on aurait envie d'être pote et aussi on voudrait qu'il soit notre amant selon les goûts. La beauté subjuguante de cette créature rendrait gay n'importe quel homme ou n'importe quelle femme. Tu la regardes une seule fois dans les yeux et ça y est tu es gay, c'est juste trop bizarre ? Comment ça marche ? Une sorte de "radioactivité gay", peut-être ?

Ce truc-là parle en plus, c'est ça le pire en fait.

« Salut Ryan ! Quand est-ce que tu les libères ? »

Ce machin-là affiche un large sourire qui se propage jusqu'à derrière ses oreilles, dans un son croustillant. Il affiche d'épaisses dents chevalines, qui semblent ramper hors de ses gencives.

« Tu réponds pas ?
- Continue à danser pour moi, j'adore ça »

La chimère lève les bras et improvise une danse du ventre. Sous son torse parfaitement sculpté on distingue ses côtes qui ondulent comme si elles étaient vagues à la surface d'un océan de chair. L'esprit de Ryan plonge tête la première dans cet océan de chair, y exécute quelques brasses crawlées puis ensuite il remonte à la surface quand il commence à manquer d'oxygène.

« Il est bon de nager en toi »

Le miroir se fissure.

« T'as du boulot Ryan. Tu as pas que ça à faire de me mater. Ce soir nous nous marions
Les invités sont arrivés, ils attendent qu'on les régale »

Ryan se fissure.

« Je t'aime. Je suis tombé amoureux de toi, c'est pour ça. J'arrive pas à détacher mes yeux je. T'es beaucoup trop beau. Un rêve est descendu dans notre réalité pour s'y incarner et c'est toi. C'est toi »

Le miroir se fissure.

« Ryan, on est la même personne ! Moi aussi, je suis amoureux de toi, c'est normal. C'est normal de s'aimer à la folie. C'est sain de s'aimer. Y a que les dépressifs et les anxieux du bulbe qui ont pas envie de baiser leur propre reflet. Mais toi, heureusement, t'es sain, Ryan. Il te manque juste un petit truc. Il te manque des plumes dans le cul »

Ryan se fissure.

« Ce soir nous nous marions. Les invités sont arrivés, ils attendent qu'on les régale. »

Le miroir se brise.

Ryan, l'homme sain d'esprit, regarde ses poings transpirer de sang et de débris de verre. Ryan sent le plancher se défiler sous ses pieds nus, il se change en tourbillon. Il vole en direction de son laboratoire. Sur la route, les couleurs s'intensifient et lui râclent douloureusement la peau.


Du Temps s'égrène, rapprochant Ryan de sa fin programmée. Nous sommes tous impatients de le tuer.


Les machines émettent de délicats ronronnements dans la nuit, et bip-bipent d'impatience. Dans le labo y a trois odeurs que tu peux facilement distinguer :
- L'odeur de Myste
- L'odeur de cadavres
- L'odeur des rêves.
L'univers de Ryan.
- Des machines
- Des miroirs
- Des cadavres
Oh bah putain tout ces cadavres... sacrifiés sur l'autel de la Liberté. Si la police epistote faisait une descente ici t'imagines ? Le Ryan serait condamné à mort vingt fois, faudrait le ramener à la vie dix-neuf fois et le rebuter dix-neuf fois, pas arrangeant le mec.

Non sérieux, le type se rend coupable de quatorze crimes capitaux contre l'État chaque matin, il fait des expériences interdites dans sa cave. Des expériences graves avec du sang et tout et tout... Ça charcute et ça crie ici, mais ça se fait dans une ambiance vachement saine d'esprit, vachement open. Ryan n'est pas un savant fou, mais un idéaliste avide de beauté et de liberté. C'est un démon dont l'âme brille d'une lueur angélique.

La beauté, la liberté, la mort, la beauté, la liberté, la mort, toujours le même refrain dont on se lasse pas.

Ce soir, c'est au tour de Ryan de mourir. Il va perdre la vie et se réincarner en Ange. La cérémonie sera grâcieuse, exotique et insoutenable pour des yeux non initiés. On va pleurer et vomir, vomir et pleurer, saigner et hurler, hurler et saigner. Et à la fin, il ne restera que l'Ange, et tout l'Amour qu'il a à t'offrir, une chaleur douce et intense qui s'engouffre dans tes tripes.

Ryan a invité une assemblée de quinze de ses joyeux compères, présents pour assister à son élévation, assis dans les hauteurs du laboratoire. Ils ont supplié pour assister à cet évènement. Leurs tentacules oculaires gesticulent, leurs fourrures grasses frémissent d'anticipation. Certains bavent des torrents de sucs gastriques. D'autres, parés d'un demi-cerveau, ne comprennent même pas vraiment ce qui se passe et ne traversent qu'une succession d'émotions sommaires et pures.

Ils sont les plus hauts passionnés de Ryan. Son oeuvre résonne en eux à un niveau spirituel. Malaxés et cassés, ils ont offert corps et âme à Ryan afin de lui permettre d'affiner son Art. Maintenant, ils se chient dessus d'impatience : à quoi va ressembler l'Ange Liberté ?

« Messieurs dames ! Fêtons ma naissance ! » Ryan crie à l'assemblée enthousiaste.

Ryan rentre dans le compresseur de Brume, qui se met aussitôt en branle.

[18+]:

Salut l'artiste !


Dernière édition par Ratamahatta le Mar 15 Aoû - 20:21, édité 2 fois
Jeu 27 Juil - 23:35
La créature mijote deux heures et quarante minutes dans un bain de myste pur.

Ça te zigouille n'importe qui normalement, sauf si ton corps a été préalablement traité comme il se doit avec une combinaison d'espèces chimiques exotiques dont Ryan connaissait par coeur les mélanges c'est parce qu'il avait été initié par Naxist, son ami et maître, un suivant du Mandebrume, un génie, un malade mental, un connard, un amant passionné. Naxist est mort entre deux bennes dans une ruelle, bouffé jusqu'au trognon par ses mutations. Le corps est fini et décomposé mais l'esprit de Naxist s'est écoulé dans Ryan.

Ryan est monté à bord d'un bolide onirique qui va le conduire jusqu'à son rêve. Ryan, actuellement, est mort, mais il continue à conduire son bolide, il drifte, exécute des dérapages serrés à la vitesse de la lumière sur les autoroutes abstraites qui serpentent à travers les Limbes. Il voit l'espace noir, profond et vertigineux, arpenté par les dieux antiques assoiffés d'existence. Il voit les états réels de la matière observés objectivement par l'univers qui ne sont finalement rien de plus que des échanges d'énergie non quantifiables.

La créature mijote ensuite vingt-six minutes et vingt-deux secondes dans la cuve de post-processing.

C'est bien beau de vouloir des plumes dans le cul mais faut que ça tienne après. Cette partie du procédé aide à maintenir la cohésion entre les morceaux fracturés, déformés, mâchés et recrachés par le Myste. Sans ça tu te retrouverais avec une créature découpée en morceaux, un puzzle de chair pas vivante mais pas vraiment morte non plus. Un truc inexploitable en fait.

Mais là, déjà, ça devient bon, Ryan a déjà été remplacée par autre chose que Ryan mais pas vraiment différent non plus. La silhouette est équine, elle est dessinée par la lumière intense émise à l'intérieur de la cuve.

Le public est en transe, écrasés par le suspense insoutenable. Est-ce que la créature est née ? La métamorphose s'est-elle déroulée comme prévue selon les calculs de Ryan ? Ce Ryan, il se trompe jamais, faut dire, il a repompé tout les travaux de son ami, maître et amant Naxist, Naxist qui était un génie et aussi un énorme connard, ça il faut s'en souvenir.

La créature tombe dans le bac de liquide amniotique, au sein duquel elle pourra se stabiliser, puis tranquillement se réveiller.

L'assistance se lève et se précipite autour du nouveau-né pour mieux en apprécier les contours et les détails.

L'oeuvre est belle et complète. Ses muscles se déploient comme de petits canyons de chair. Son museau anormalement symétrique, on voudrait pouvoir y glisser ses doigts pour en tâter ces belles dents blanches et cette petite langue violette. Cette immense queue de paon aux couleurs chatoyantes, on voudrait l'attraper et se chatouiller le bas du menton avec.

On devient aussitôt jaloux d'un être aussi beau. On voudrait le dépecer et s'en faire un sac-à-main puis le montrer tout fier à ses potes de la haute-société.

Tout le monde attend impatiemment que le sac à main ouvre les yeux. Sera-t-il conscient ? Génial ? Bon ? Mystique ? Amusant ? Ou totalement attardé, genre gros débile ?
Lun 7 Aoû - 0:40
Il a écrit:Né dans une cuve mais avant c'était un type comme toi et moi. Normal le type, deux bras deux jambes, un cerveau défaillant mais assez malin quand même. Carrément normal, normalité maximale.

Enfin le sujet c'est pas Ryan.

Je veux te parler de Ratamahatta.

Cette chose est un bolide. Puissant, incontrôlable. Finement ciselé. Conçu pour les vitesses d'ordre cosmique.
Perché dans une synesthésie sans fin. Les lumières sont brûlantes, les sons se déhanchent.

Des réactions chimiques sorcières plongent sa cervelle dans un état de transe permanente. Il est ultraconscient.
Trois dimensions d'espace. Une de temps (à sens unique). Pas la place là-dedans pour Ratamahatta.
Il regarde l'univers s'effondrer une fois. Deux fois. Trois fois. Ensuite il cesse de compter.

Perd pied. Se noie dans un néant visqueux. Boit la tasse. Revient à la surface.

Une singularité. Vivre exempts des dimensions. Plusieurs éternités compactées dans un instant.
T'as beau avoir vécu une infinité de vies, au final, y a que celle-ci qui compte vraiment.

Va pas me dire que tout ça c'est compliqué. C'est de la branlette. Le passé c'est qu'une sangsue accrochée à ta cervelle de singe.

Le Temps c'est une construction sociale dont l'objectif est, comme toujours, l'oppression du prolétariat.

« Grand est le Mandebrume »

Ce sont les derniers mots prononcés par Naxist, le maître de Ryan et l'initiateur du Ratamahatta, nom donné par le 13ème Cercle à la créature qui émergera de la carcasse de Ryan.

Brisé par les mutations incontrôlables transformant son corps en un champ de bataille génétique, le rêve de Naxist était de trouver l'élève parfait, vulnérable et réceptif, celui qui reprendrait ses recherches au point même où il les avait arrêtées. Ryan était parfait.

Tout de suite après ces mots, le mec claque sa pipe entre deux bennes et son âme s'écroule dans les Limbes sous formes de giclées verdâtres.


Dernière édition par Ratamahatta le Mar 8 Aoû - 11:23, édité 1 fois
Mar 8 Aoû - 1:57
...

Oh ! T'es beau toi. On dirait un ange.

Secoues ton joli cul. Ouais, comme ça. Tu sais à quoi tu me fais penser ? A un ange sous stéroïdes. Un ange venu des enfers pour apporter au monde des Hommes un nouveau concept, celui de Beauté, jusque là ils avaient aucune idée de ce que c'était la Beauté et là voilà ils ont la définition en image qui s'affiche en haute définition dans mon miroir.

J'ai les yeux humides. C'est des larmes de joie, des larmes bien rouges. Je m'adore. Je voudrais pouvoir me cloner à l'infini puis procéder à une orgie infernale avec mes clones. Mon corps est une sculpture de viande qu'on touche et qu'on sent, qu'on goûte. Je suis une oeuvre vivante, je veux qu'après ma mort on m'empaille et qu'on dispatche mes organes dans des musées à travers le monde, un petit peu de Ratamahatta pour tout le monde.

Mes yeux me tuent de douleur je te jure. Je crois que c'est le cerveau il est pas capable d'assimiler ce niveau de perfection. J'ai forcé la Brume à me cracher un corps sur-mesure qui s'affranchit des carcans de la Nature.

« Tes yeux saignent, R. Ils pissent le sang »
« Tu devrais arrêter de mater ce miroir »

Ma vision se trouble et mon esprit s'en va. L'âme menace de s'éjecter du corps, trop parfait, incapable d'amarrer une âme aussi puante et souillée que la mienne,

Mon esprit s'en va,

« Pétez ces putains de miroirs »
« PÉTEZ TOUT CES PUTAINS DE MIROIRS »

Je tombe dans les bras de l'un de mes suivants, museau dans le cul. Parlons de mon cul, je dois mesurer sa circonférence au centimètre exact. Respecte-t-il les proportions du nombre d'or ?

« Non, R, tu peux pas te lever, insiste pas »
« Tu risques de te casser la gueule »

Ce museau respecte-t-il les proportions des étalons mystiques du Val d'Argent, telles que décrites dans les Couplets du Mandebrume ?

« Oh, R, tu es vraiment canon »
« TROP canon. Ne t'approche plus jamais d'un miroir, ça risque de te tuer »

Oh, dîtes moi, je DOIS savoir. Lorsque je remue le popotin, mes plumes de paon dessinent-t-elles des fractales ? Quel ratio appliquent-t-elles ? Le même que celles des courbes majestueuses peintes en 1249 par Vara Nozak le psychopompe dont le pinceau décrivait les trames secrètes de l'univers ?

« R. »
« R ! »

Décrivez moi. Passez votre vie à me décrire s'il le faut.
Je suis une galaxie à explorer.