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Savoir, pouvoir et avoir.

Savoir, pouvoir et avoir.  Brandw10
Mar 15 Aoû - 10:14

Elle entra dans le bar, comme un cheveux dans la soupe. Les conversations se stoppèrent, les verres reposés sur les tables, les mains sur les poignées des différentes armes dissimulées sous le manteau. Avançant nonchalamment jusqu'au bar, elle se commanda un alcool frelaté, le genre qui tabasse et vous brûle le gosier. Le monde se remit à tourner, comme il le fait toujours, après quelques secondes d'une intense tension. La population de la "Croix de fer", un bar d'épées à louer, avait décidé de l'intégrer ou tout du moins, cautionnaient-ils sa présence. Pour le moment . Elle ne se faisait pas d'illusion, la donne pouvait vite changer, à l'heure ou les casaques tournaient plus que les girouettes sur les toits des églises. Elle paya donc son verre rubis sur ongle, s'approchant du tableau qui trônait dans un recoin obscure de la pièce, esquivant les mains baladeuses sans s’offusquer-il ne s'agirait pas de vexé un quelconque capitaine de compagnies mercenaire, et les hommes sur son chemin, avec une étonnante facilité.

Elle regardait le tableau des primes, sans voir rien qui ne fut si intéressant, ou à sa portée. Au moment ou l'un des primes recherchées commençait à lui démanger le glaive, un homme arriva, galant et prévenant : Madame, auriez vous besoin d'aide ? Si vous avez une prime à déposer il faut voir directement avec le patron, pas besoin de vous abimer dans la contemplation de se tableau ... Elle haussa un sourcil. Il parlait bien. Mais "Madame" ? Sérieusement, avec ses bottes cloutées, son glaive rangé dans son étui, cette cicatrice sur sa joue ... Avait il une once de sens de l'observation ? Déjà je suis pas vot' dame mon petit, et je n'ai besoin de l'aider de personne ... Lâcha-t-elle en arrachant la prime qui l'intéressait. Elle dépassa le jeune damoiseau qui se sentit bien bête de lui avoir adressé la parole, mais vexé dans son égo, et pas assez courageux, il se contenta de maugréer dans sa barbe. Au moins savait-il reconnaître  quand lâcher l’affaire, et l’avait fait sans qu’elle lui botte le derrière.

- Patron, t’auras ta commission si je survis, sinon, tiens, je te laisse une avance pour le renseignement …. Dit-elle en déposant quelques pièces sur le comptoir.

Il ne fit pas l’étonné, et les astras disparurent vite sous le bar, dans le petit coffre qui lui servait de caisse. Un vieux de la vieille, le patron, pas encore rouillé, il n’avait pas besoin d’autre chose que sa réputation comme gage de la sécurité de sa caisse.

Elle repartit comme elle était arrivée, dans le silence religieux de la salle commune. Peut être qu’un jour elle gouterait la cuisine, autre chose que le tord boyau, spécialité de la maison. Le gosier et le ventre en feu, elle fit claquer sa langue pour en déguster les arômes de baies et fleurs qui se laissaient sentir après la brulure de la gnôle.

Déambulant dans la ville, elle se demandait par ou chercher. Ou irait-elle, si sa tête était mise à prix, et qu’il lui fallait rester discrète ? Elle connaissait pas mal Xandrie pour y avoir vécut des aventures rocambolesques, et pas des moindres.
Elle connaissait des bars clandestins, ou l’on servait des choses interdites ou bien si rares, que seul ceux qui côtoyaient le marché noir pouvait avoir. Elle allait commencer par là.

Faisant jouer sa lame dans son fourreau, elle vérifia chacune de ses armes… Sait-on jamais, cela pourrait être mon dernier contrat pour un autre que la guilde …

Aelis était une traqueuse.
Le spécimen J-31.9 était traqué.