Light
Dark
Bas/Haut

Le pire de l'humanité (Violette)

Le pire de l'humanité (Violette) Brandw10
Lun 28 Aoû - 13:59

Le pire de l'humanité

ft. Violette


Jusqu’à quand un corps demeure-t-il un corps ?  Question d’ordre anthropologique qui n’a jamais intéressé que les gros bonhommes barbus adeptes de réflexions masturbatoires. Ce qui est certain, c’est que Teddy Hall, cette nuit-là, n’avait plus de corps du tout. Du postulat qu’un corps se doit d’être une “structure organique”, ses tripes marmitant dans leur propre merde, son ventre évasé comme du cuir de daim et ses yeux exorbités de terreur témoignaient qu’il n’était plus rien, mais de la viande. Ce qu’on lui avait fait ne pouvait être divulgué sans rougir de honte. Son colon fracturé à de multiples endroits précisait avec quelle ardeur méthodique son assaillant s’y était pris pour faire de lui sa chose. L’odeur putride et doucereuse qui planait dans les airs avait fait vomir les premiers témoins. Ceci n’était plus un homme du tout; ni même un corps. Mais un récipient de protéines qui moisissait à l’air libre. Mais il avait eu un nom, autrefois. Des obédiences qui, elles, vivaient encore. C’est comme cela que les mauvaises histoires commencent, n’est-ce pas ? Quand on fait les mauvais choix.

Loin de ce corps, loin de ce monde, pissait gaiement par-dessus les balustrades du port un garçon de vingt-quatre ans. L’esprit léger, comme à chaque fois que la nuit vivifiait en lui de vieilles mélancolies, Morgan sentait son corps battre plein et l’impression, pour lui, d’être délicieusement réel. Il l’aimait, sa vie, même si elle était terne, même si elle concomitait avec toutes sortes d'événements troublants, l’enfant suicidaire d’autrefois semblait s’être tu pour un individu plus lucide. Avant, on l’aurait surpris en train de se jeter des falaises dans l’espoir de mettre fin à ses jours; ou dans une baignoire d’eau chaude, qu’une de ses amantes lui aurait fait couler, les veines tranchées. “J’veux crever”, avait-il dit. “J’veux en finir avec c’truc qui m’habite, pour de vrai.” Il n’avait jamais réussi; Calamité l’en avait toujours empêché. Et aujourd’hui, en perspective de sa propre noirceur, il s’était accoutumé au monstre. Il ne l’aimait pas, non, et aurait donné cher pour pouvoir lui faire sa peau, un de ces quatre. Calamité était un être répugnant; mais ce monde l’était aussi, à sa manière, et il fallait bien que quelqu’un l’aide à lui survivre.

Sa besogne achevée, il marchait d’un pas lent le long des avenues de vieilles baraques miteuses, d'entrepôts désaffectés. L’endroit puait la pisse et le plein air, et la mer, par cette saison, charriait des odeurs chaudes et indistinctes. Le poisson, oui. Le bois vermoulu, pourri, et le parfum que prend la toile quand elle moisit. Le parfum avec lequel il avait grandi, toute son existence, - ça et les fragrances bon marché des femmes d’Epistopoli.

Ce qu’il faisait de sa soirée, il ne le savait pas vraiment. C’est ainsi que l’on vit sa mélancolie, n’est-ce pas ? on se perd dans ses pensées, le temps s’écoule et on ne sait jamais vraiment comment cela va se terminer. Peut-être finira-t-il dans le lit d’une femme; ou la joue appesantie sur le zinc d’un comptoir. Une bagarre de rue, des histoires de règlements de compte… ?

Il n’avait que des souvenirs diffus de ce que son hôte pouvait faire, quand il le contrôlait. Il se rappelait des cris. Du rouge. Beaucoup de rouge. Le goût ferreux de sang. Mais ses victimes n’avaient pas de visage. Il avait beau supplier le monstre d’arrêter, jamais il ne l’écoutait. Quel était ce vieux proverbe qu’il avait lu, une fois, en bas d’un livre ? “Regarde les ténèbres, et les ténèbres te regarderont.” Calamité avait-il fini par le vaincre ? sa noirceur corrompait-elle l’âme du garçon ?

Qu’ai-je à foutre, de c’ machin-là…”, se prit-il dire, à voix haute, avant de jeter une pierre au-loin, qui retentit dans un “plouf” éloquent. Oui, c’était une de ces nuits que l’on appréciait.


Dernière édition par Morgan Law le Mer 30 Aoû - 15:13, édité 3 fois
Mar 29 Aoû - 9:30

Une histoire de vendetta

Ft. Morgan


Xandrie, il y a 3 semaines.

Dans un des repères du Cartel Xandrien, la portebrume prostrée sur une chaise, les jambes sur la table observe à travers la lumière du jour passant par l'interstice de la fenêtre son nouvel achat. Ce n’était pas n’importe quel objet qu’elle avait réussi à obtenir en payait de ses propres sous le marché noir de sa propre organisation. Non, il s’agissait d’un cristal doté de la capacité de camouflage, faisant d’elle désormais un caméléon sur patte.

Lors de son combat contre une escouade du Magistère Opalin, elle avait réalisé ses propres limites et ses failles. C’était la première fois qu’elle autant mise en difficulté depuis sa transformation en portebrume il y a deux ans. Face aux capacités physiques absolus et aux surnombres pour peu que ses adversaires soient capables d’utiliser leurs cerveaux pour ne pas lui foncer stupidement dessus pour tomber dans les pièges de la fortune, elle était diminuée.

A mesure que son pouvoir de chance se développait, elle avait besoin d’une capacité secondaire pour l’appuyer dans ses faiblesses. Après mainte réflexion sur ce qu’elle devait faire à l’avenir, son dévolu était tombé sur le pouvoir de camouflage. Pratique mais encore faible aujourd’hui. Quand elle parviendrait à le vivifier voir à la purifier… Sa fortune deviendrait de plus en plus terrible face aux monstres physiques…

Certes sa défaite fut contre les services spéciaux du magistère. Des gens contre lesquels peu de personnes pouvaient ne serait-ce qu'imaginer gagner. Mais la porte brume avait horreur de la défaite. Tout du moins, même en étant réaliste, elle ne tolérerait pas de perdre deux fois de la même façon.

Tandis qu’elle observait la couleur et la bonté de ce qu’elle imaginait comme son avenir en tant que portebrume et combattante, on toqua à la porte. Camouflant vite le collier qui liait le cristal à sa personne sous sa chemise, elle se retourna alors qu’un camarade du cartel entrait l’air et le ton grave.

Ted’ vient de crever.

Violette se retourna, surprise par la nouvelle, le regard presque herberlué.

Hein ?



L’homme ne répondait pas, le regard fermait, serrant les poings, il n’osait même pas regarder la portebrume dans les yeux. Pour cause, s’il était allé lui annoncer la nouvelle ce n’était pas pour rien. Teddy Hall, ce n’était pas juste un collègue du Cartel. Comme pour beaucoup de gens ici, c’était un enfant du quartier. Elle le connaissait depuis qu’elle était gosse, l’inverse était vrai. C’était un ami, une personne avec qui elle avait grandi, avec qui elle avait beaucoup partagé. Même si sa transformation en portebrume et le poids du pouvoir de la fortune qui était lié l’avait séparé de ceux qu’elle aimait, famille comme ami. Il en restait que dans son cœur, les liens restaient intacts malgré la distance et le silence, seule lueur de soleil dans sa vie de triste solitude.

Posant les pieds au sol en se relevant, le regard sombre s’endurcissant à chaque seconde, Violette se tourna pleinement vers l’âme.

Il est mort comment ?

L’index tapant contre la table signe de son énervement.

Il s’est fait descendre par un fils de pute ?

C’est… J’pense que c’est mieux que tu vois par toi-même. On a rapatrié le corps... Ce qu’il en reste du moins... Il aurait aimé être enterré à Xandrie. C’est la moindre des choses qu’on peut faire.

Montre-moi.


Le ton tout aussi sac que le visage et le regard, l’ancienne mercenaire suivait son camarade dans une morgue officieuse du Cartel servant tout étant à cacher leurs mots du Guet le temps de les honorer qu’à faire les préparations propres à ce qui touchait au trafic d’organe, de cadavre et d’être vivant.

Une fois qu’elle fut devant le cadavre, elle comprit. Effectivement, ce n’était pas beau à voir. Malgré l’aspect et l’odeur, Violette s’approcha jusqu’à poser ses deux mots sur la table où étaient les restes pour regarder le corps avec une grande attention. Son regard montrait des émotions compliquées. Difficile de dire précisément ce qu’il se passait dans sa tête à ce moment-là. La peine. La nostalgie. Le Regret. La tristesse. La Haine. La Vengeance. La colère. Beaucoup d'émotions se succédaient dans son crâne. Des émotions si fortes que ce qui était le cadavre ne la dégoûtait même plus, trop habitué à la mort par son passif d’enfant de la rue, de mercenaire et de criminel. Trop focalisé sur autre chose que les nuisances visuelles et odorantes par la haine naissante et le désir profond de vengeance qui naissait dans son âme. Le tout renforcé et encouragé par la voix insidieuse de la nébula qui parasitait son corps et son esprit depuis sa dernière rencontre avec la brume. Une petite voix vicieuse qui se réveillait toujours dès lors que Violette avait profondément envie de tuer quelqu’un.

De la torture, des sévices. La mort était douloureuse. Il n’y avait aucun commentaire à faire dessus. Sans rien demander de plus, la portebrume recula de quelqu’un.

J’vais y aller. Ce fils de pute ne restera pas impuni. J’vais le tuer.

Tu veux pas assister à l’enterrement ?

Se retournant, elle s’approcha de la porte et de l’homme.

Pas besoin.

Elle plaqua une boite de cigarette sur le torse de l’homme.

Donne lui ça pour moi. Il comprendra depuis l’autre monde. Et t’avises pas d’inviter sa femme et ses gosses vu son état.

Je suis pas assez malade pour faire ça. Il est mort rapidement et sans douleur en héros. Point.

L’homme laissa un silence.

Mais tu veux pas aller lui dire. C’est pas ta cousine sa femme ?

Le réconfort émotionnel c’est pas mon truc.


Espitopoli, Aujourd'hui.

L’enquête avait commencé pour trouver et tuer le coupable de la mort du pauvre Teddy. Il était inacceptable que le Cartel accepte ce qui s’était passé. Et avec le soutien de ses alliés dans la cité du savoir, une traque commençait. Rapidement à travers l’étude du cadavre, du terrain et des témoins, les traqueurs constatèrent que l’hypothèse du monstre était peu probable. Les monstres urbains pour survivre se devaient d’être subtil. C’était incompatible avec un tel massacre furieux.

L’hypothèse la plus probable était celle d’une capacité bestiale possiblement incontrôlable ou aléatoire. Ce qui réduisait dans ce cas-là, la liste des suspects à 4 possibilités.

- Un zoanthrope
- Un mutant
- Un Portebrume
- Un Saraph

La 4e solution étant peu problème, le Cartel et ses alliés epistotes s’attelaient désormais à lister tous les zoanthropes, mutant et portebrume étant passés dans le quartier du massacre.

Ainsi, les criminels faisaient leurs affaires dans les quartiers, Violette y compris.

Alors que la nuit tombait sur la cité du savoir et qu’avec d’autres la portebrume marchait tranquillement dans des rues délaissées à cause des violences de la pègre envers le tout-venant, un bruit se faisait entendre. Un plouf. Quelqu’un s’amusait de toute évidence à jouer dans l’eau. C’était si peu discret de traîner en faisait de bruit seul dans la nuit dans des quartiers contrôlés par des bandits capable de te planter pour tout et n’importe quoi que c’était intrigant.

S’approchant dans son dos, le regard toujours sec à cause du deuil, l’ancienne mercenaire s’adressa à lui.

Tu fous quoi ici toi ? C’est pas un endroit où on doit venir la nuit ici.

Surtout au port. C’était la nuit qu’on chargeait dans les cales, ce qui ne devait pas se voir. A moins de vouloir devenir un témoin géant d'affaires impliquant des millions et des millions d’Astras, il n’était pas dans son intérêt de s’afficher.
Mar 29 Aoû - 15:28

Le pire de l'humanité

ft. Violette


C’est une femme qui vint l’interrompre. Une femme, et tout ce que cela impliquait à une telle heure de la soirée… Les chaumières dormaient, pour la plupart, et on avait éteint les lumières au moment même où les coyotes se mirent à rôder dans les rues. Morgan n’y trouvait rien à y redire : on lui fichait la paix, parce qu’on le connaissait depuis l’enfance, - vous savez, les liens qui peuvent se créer, avec le temps… Parce qu’il connaissait Hyatt, aussi, et que Hyatt était quelqu’un. L’homme, qui l’avait choisi comme une sorte de petit-frère de substitution, veillait sur lui, et il se disait que chacune de ses vengeances était pontifiée avec une extrême cruauté. C’était bien Hyatt, non, qui dépiautait ses créanciers avec une lame vingt-deux, tout en prenant soin de leur retourner les rotules ? bien Hyatt, dont les victimes étaient méconnaissables ? Sans doute, oui. Ca ne pouvait que être lui, car Morgan, tout bon combattant qu’il était, n’avait aucun atome de méchanceté en lui. C’était le bon gamin, vous savez, celui qui vous tape sur l’épaule et murmure à l’oreille des femmes comme on l’eut fait des chevaux. Le pote de beuverie, le loyal petit garçon… La simple idée qu’il puisse commettre des actes aussi obscènes… !

J’ pourrais te r’tourner la question. Qu’est-ce que fait une jeune femme à l’heure où l’ danger s’épaissit ? En quête de sensations fortes ?” Il haussa un bref sourcil, reluquant sur sa tenue, sur les armes qui devaient, - ou pas - lui pendre aux hanches. Sur sa bouille, aussi, arrogante, fiévreuse, et il se prit à sourire. On le voit se pencher, de nouveau, pour jeter un caillou au-loin. “J’habite ici d’puis l’enfance. Ces rues m’ connaissent. Me d’mander ce que j’ fabrique dans l’ coin r’vient à d’mander à un paysan c’ qu’y fout dans ses champs.” Ses phrases ne mentaient pas, et moins encore la façon qu’il avait de les articuler, comme un manouche. On disait le garçon capable d’alterner entre différentes voix, différentes stratégies. Ici, la gourme d’un noble avec tout l’arsenal d’Epistopoli dans le rectum. Là, la gouaille fraîche et coupante d’un campagnard des hautes plaines. Et même, quand il était môme, la minauderie d’une authentique petite fille…

Oui, enfin ça, c’était pour peu que l’on connaisse son identité. Avec ses airs jouasses et ses yeux du plus beau bleu, Morgan Law apparaissait comme n’importe quel soudard du secteur. Pas plus grand, ni plus épais. Plus beau, admettons… et cette manie qu’il avait d’observer son interlocutrice trahissait à l’envi son goût prononcé pour les femmes. “J’ peux p’t-être te renseigner ? Qu’est-ce que tu cherches, au juste ?“ Charmant, mais pas stupide non plus, vous ne pouviez espérer survivre aux bas-quartiers d’Epistopoli avec une aussi jolie frange, sans prendre le risque de vous faire violer. Il devait s’agir d’une fille de, peut-être l’amante d’un gangster, sa concubine préférée, ou une de ses mômes. Mais même ainsi… La nuit était un monde d’hommes. De brutes. Une femme, seule, cela n’existait pas. On avait dû l’accompagner; peut-être une battue à travers les faubourgs, en quête d’un créancier en mal de paiement ? “On peut toujours en discuter autour d’un verre, si ça t’ chante.” Et de nouveau, il se penche. De nouveau, il jette un caillou au-loin. “Un visage comme le tien, j’ m’en serais souv’nu. Tu nous viens d’où, Xandrie ? Opale ? j’ dirais Opale. Tu t’habilles chiquement. Alors ?

Lui laissant le soin de répondre, pressant une main au creux de sa propre hanche. Il n’y avait rien d’autre à dire. Peut-être voulait-elle se faire besogner à l’abri des regards; vous savez, les filles de riche, ce que ça cherche comme scénario… ! Ou alors, elle bossait. Raison de plus pour accepter un coup de main ?


Dernière édition par Morgan Law le Mer 30 Aoû - 15:15, édité 6 fois
Mer 30 Aoû - 1:59

Une histoire de vendetta

Ft. Morgan


Si Morgan cherchait à provoquer et à vexer son interlocutrice, et bien, il avait parfaitement réussi. Ce n’était pas tant la réponse à sa question qui énervait la portebrume mais plutôt ses derniers propos où il venait littéralement involontairement ou implicitement d’insulter Xandrie et les Xandriens. Certes, vis à vis de ses deux voisines, Xandrie n’était pas le couteau le plus affûté du tiroir mais tout de même. Toute personne ayant un minimum d’ego et de considération vis à vis de ses terres d’origine ne pouvait décemment accepter que l’on rabaisse son pays comme ça on insultait ses habitants de pouilleux sans aucun goût vestimentaire.

Et puis Xandrie avait beaucoup être plus pauvre qu’Epistopoli, les bidonvilles restaient toutefois bien plus proches que ceux d’ici camouflés par le smog et noirci par la suie.

Avec une expression faciale qui exprimait ostensiblement une vexation et un énervement évoluant proportionnellement au sourire du tueur, Violette lui répondait d’un ton particulièrement sec et cassant.

C’que j’suis ou ce que j’fais. Crois-moi que c’est pas des choses qui te regarde.

De toute façon, s'il avait un peu voyagé ou rencontré des étrangers l’accent xandrien et quelques variantes dialectiques trahissait son origine pour ceux à l’oreille avertie.

Si t’habites en ville et pas perdue au milieu de la cambrousse isolée de tout, tu connais donc les règles. La curiosité n’est jamais une qualité.

Ce genre de réponse couplé au fait qu’elle ne l’appliquait pas pour elle était caractéristique de ceux qui étaient mouillés dans des affaires louches soit par un lien avec des organisations criminelles conséquentes, soit avec les services spéciaux des Etats dominant ce continent. Dans le cas de Violette c’étaient les deux, la demoiselle était à la fois mouillée jusqu’au cou dans les affaires du Cartel Xandrien et de alliés étrangers notamment dans la puissante pègre epistote, mais également avec les services secrets opalins.

Libre à Morgan de tenter de pleinement devenir ce qu’elle était. Mais à la manière du diable qui posait un œil sur toi lorsque tu commençais à l’apercevoir, il en était de même pour tous les réseaux occultes qui gravitaient autour de la portebrume.

Violette traînait, à l’interstice d’une ruelle un trio de criminels apparu, observant de loin ce que faisait l’ancienne mercenaire qui traînait un peu trop ici toute seule dans le port pour que ce soit normal. D’un signe de la main, elle leur fit signe que tout était normal pour l’instant et ils repartirent faire de leurs côtés leurs enquêtes en disparaissant derrière les pâtés de maison.

Cela avait au moins eu le mérite de lui rappeler pourquoi elle était. Peut-être que malgré le fait qu’il paraissait être une profonde raclure, il savait peut-être quelque chose.

Enfin… Si tu connais le coin, tu peux peut-être avoir un minimum d’utilité. Je cherche le nom de tous les portebrumes, zoan’ et mutants qui sont passés ici il y a un mois.

Elle éludait volontairement la proposition de Morgan de boire un verre. Il fallait dire que ses insultes envers Xandrie couplé à ses regards déplacés qu’elle faisait mine d’ignorer devant faire profil bas ne faisait à ses yeux que rendre le jeune homme plus méprisable. Elle n’avait ainsi aucune intention d’être gentille et sympathique avec lui.

On se vexait vite à Xandrie. Et on était très rancunier.
Mer 30 Aoû - 16:27

Le pire de l'humanité

ft. Violette


Il lit sur le visage des gens depuis l’enfance, et sait reconnaître une contrition quand il y en a une. Elle semble déçue, - peut-être agacée ? Ce n’est pas de la méta-analyse de binoclard au cheveu gras, mais le genre d’intuition que l’on se fait à force de côtoyer son monde. La remarque sur Opale, sans doute. “J’ t’ai vexée ? Navré, c’était pas l’ but.” Il le dit sincèrement. Ce qui ne l’empêche pas d’ajouter. “Reconnais quand-même qu’y a des endroits plus chics, pour passer ses vacances.” C’est pour cela que Morgan aimait les femmes; qu’il aimait ce monde. Ces plaisirs de tout instant, ces moments où on ne sait pas tout à fait où l’on va, où chaque individu, chaque “je” s’avère être une perspective infinie de possibilités. Peut-être ambitionnait-elle de le crever ? - ce ne serait pas la première. Une de ses amantes avait bien fini par lui planter une fourchette au plus près du coeur. A moins qu’elle ne cherchât à lui tirer les vers du nez ? Mais pourquoi ?

J’ suis une anomalie, à ma façon. Ma curiosité, à moi, ne m’a pas encore tué.” C’était sans prétention. Quand on est un homme de peu de choses, on n’a rien de mieux à donner que soi-même. Et soi-même, ça se résume à sa belle gueule, ses longues dents et sa filouterie sociale. Il mourra, oui, comme tout le monde. De six balles dans le buffet, ou d’un couteau planté dans le dos; à moins qu’il ne finisse noyé pendant un naufrage ? ou que Calamité ne lui joue un sale tour ? Il avait accepté cet état de fait; avait appris à mourir. Cela le rendait plus… léger. “Remarque, t’es armée. C’est p’t-être toi qui mettra un terme à tout ça ?

Il leva la tête à l’approche des trois gaillards. Il n’y avait pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui se passait. Une histoire de vendetta, comme il y en avait des dizaines par semaine. Qui était la victime ? Quelqu’un de vraisemblablement assez important pour rameuter autant de monde, dont une pouliche fardée du plus beau noir, et d’une bouche purpurine, - cette bouche qui magnétisait les yeux du jeune homme, depuis tout à l’heure. “J’ me doutais bien que ça sentait les embrouilles, tout ça. Les Portebrumes, les Zoan’ et tout l’ chapiteau, ça m’ dérangerait pas de m’alléger de quelques noms. Pis, dans le lot, y en a que j’apprécie pas beaucoup, mais… qu’est-ce que j’y gagne ?” Il s’appesantit contre la balustrade, bras clos, ses yeux verrouillés dans ceux de la demoiselle. Il avait repris de son sérieux. “Vous avez beau être une dizaine, z’ êtes pas assez, - et vous l’ savez - pour jouer les cow-boys à Epistopoli. J’imagine qu’ vous espérez tomber sur l’ coupable en catimini, une escarmouche rapide, discrète… Kidnapping, p’t-être, pis, on r’part chez soi ? Ca m’ va, comme scénario. Et j’ peux t’y aider. Mais j’ vais pas l’ faire pour rien. Si on apprend que j’ai balancé quelqu’un d’important, les ennuis vont commencer… Et j’en ai marre d’ faire du mouron à Hyatt…

Il leva les mains, en guise d’assentiment. Et qu’espérait-elle, au juste ? que le premier venu lui balance tous les coupe-jarrets du quartier comme une liste de courses ? Lavoisier était clair, pourtant, là-dessus : rien ne se perd, tout se transforme. Service pour service, on le prit à mordre le creux de sa joue, avant de lever ses yeux vers les bâtiments. “Tu dis vrai, en partie. La curiosité, c’est souvent fatal. Mais j’ai d’autres qualités. J’ tiens toujours ma parole. J’ veux que tu m’ dises qui tu es. C’ qui peut pousser des types de Xandrie à s’ ramener dans l’ bas-fond de not’ ville pour y foutre le zouk. Si tes infos sont claires, aucun doute, ton gars, j’ te le r’trouverai en deux minutes, montre-sur-poignet. Si tu m’ mens, bonne chance pour ta battue. Faudrait une vingtaine d’Saint-Hubert pour pister un homme dans ces taudis. Et tes loubards, là, sans offense, y z’ ont les neurones dans les bras.
Ven 1 Sep - 5:39

Une histoire de vendetta

Ft. Morgan


Une chose était certaine, ce type ne se prenait pas pour de la merde. Tout le monde avait un ego dans ce monde certes et il n’y avait rien de plus banal que de se considérer soi-même comme exceptionnel. Mais même en prenant cela en compte, le zoan avait l’air d’en tenir une sacrée couche. Il lui donnait presque l’impression qu’il se prenait pour le héros d’une histoire dans laquelle il serait le personnage principal d’une aventure dont personne n’aurait jamais rien à faire.

Dans un premier temps Morgan cherchait à se revenir en partie sur ses propos sur Xandrie en commençant à parler de vacances on ne savait trop pourquoi. Néanmoins la réaction de la portebrume n’en fut qu'ostensiblement dédaigneuse.

Peuh, c’est certain que c’est pire qu’Epis et ses murs plein de suie ou Opale et sa xénophobie permanente.

Elle n’avait pas de base une excellente appréciation des habitudes culturelles de ses deux cités. Donc il ne fallait pas trop pousser pour qu’elle accepte qu’elles pouvaient être plus agréables à vivre que Xandrie.

Rapidement, l’espitote enchaînait sur un autre cherchant, parlant de lui-même, de sa curiosité, de sa nature et du fait qu’il mourrait peut-être pour mettre à terme à ses problèmes. Dans une autre situation, sans doute que la criminelle du cartel aurait pu porter attention à son discours. Mais dans la profondeur de la nuit à plus de trois heures du matin alors que son esprit était consumé par un désir de vengeance et de haine, le fait d’écouter les pérégrinations existentielles d’un individu qu’elle ne connaissait ni d’Adam et ni d’Eve ne l'intéressait pas. Surtout au vu des premières discussions ne lui inspirait pas grand-chose. Tout juste notait elle sans grande empathie que Morgan se considérait comme une anomalie au point de devoir en mourir. Oui, ça elle l’enregistrait très bien car c’était drôle mais le terme anomalie était surtout celui qui désignait fort bien les portebrumes, les zoanthropes et les mutants. Elle n’avait encore jamais vu un humain ou une race naturelle se considérer comme cela.

C’est sans doute à cause de ça qu’elle ne l’interrompit pas pour se plaindre et lui dire de fermer sa gueule. Ce qu’elle aurait fait sans aucune hésitation normalement. Elle le laissa ainsi continuer et aller jusqu’au bout de son raisonnement.

Il dessina alors à sa manière les contours d’une proposition à la criminelle, un échange de services pour que les deux puissent collaborer. Néanmoins la manière dont cela était fait irritait sérieusement Violette. En soit, le fait qu’il tente de négocier quelque chose n’était pas étonnant, c’était même normal. Néanmoins l’importance qu’il se donnait au point de croire d’être en position de force pour négocier avec une des plus grandes organisations criminelles du continent était inacceptable. Commencer à baisser les yeux pour si peu n’était clairement pas dans les habitudes du Cartel Xandrien. Tout comme le fait de commencer à raconter sa vie à des étrangers, la puissance du Guet obligeant l’organisation à cultiver avec beaucoup de sérieux la culture du secret.

Ainsi autant dire que lorsque Morgan s’amusait presque à menacer la portebrume si jamais elle venait à lui mentir ou pire de dire ouvertement qu’il était le seul espoir pour le cartel de trouver la cible de sa vengeance, ses propos étaient tout sauf bien reçus. Une provocation de plus à mettre à son actif.

La réponse en fut ainsi particulièrement acerbe au départ.

Deux choses l’une. Tu vas commencer par baisser d’un ton par contre. J’suis pas ta pute, alors ne crois pas que tu peux me prendre de haut comme ça sans conséquence à te croire indispensable mes couilles ou intouchables.

Elle allait finir par vraiment le planter à force de l’entendre faire le coq.

Ensuite, si tu veux pas le faire gratuitement, libre à toi, tu auras la même contrepartie que tout le monde dans ton cas. pécuniaire ou en nature en fonction des infos c’est tout. Commence pas à croire que tu peux tout obtenir pour quelque chose d’aussi ridicule.

Jamais le cartel ne lui donnerait gracieusement la moindre information sur ses tribulations internes. Plus largement, personne dans le monde du crime ne faisait ça. L’information avait plus de valeur que tout autre chose. Pour la sécurité de tous, il valait mieux toujours en dire le moins possible. Alors si jamais pour le crime s’amusait à donner des explications pour quelque chose d’aussi banal que la vengeance, qu’est ce que serait une fuite d’information vis à vis d’une opération d’espionnage ?

Oui il pouvait obtenir quelque chose, Violette n’ayant pas fermé la porte à ce procédé, mais l’epistote avait besoin de se rappeler de ce qu’était sa place et de cesser d’exiger des choses irréalistes ou qu’il ne pouvait pas obtenir de sa position. A lui de voir désormais ce qu’il voulait faire, néanmoins vu ce qu’il venait de dire même s’il voulait reculer et renoncer Violette ne le lâcherai pas. S’il refusait de parler à l’amiable, il y aurait d’autres procédés plus douloureux pour faire parler quelqu’un ? Mais nous n’en étions pas là non ?

Et pourquoi j’devrais croire en ton utilité d’abord ? On se connait pas et la seule chose que j’vois ici c’est un clampin qui s’amuse à balancer des pierres dans la flotte à 3h du matin. En quoi ce genre de personne aurait un talent pour le pistage ? On est dans le siège des chasseurs de primes locaux ?

C’était la principale question qui la turlupinait. Il avait l’air si certain de lui que cela en était anormal. C'était peut être en rapport avec le fait qu'il était une anomalie...
Ven 1 Sep - 16:16

Le pire de l'humanité

ft. Violette


Morgan était un homme de peu de choses; et parmi ces choses, courir dans les rues avec les copains, lutiner avec les filles et jouer avec les mots, les métaphores. Parce que Hyatt lui avait appris à lire, très jeune. C’était sans doute pour cela qu’il s’était désigné comme une “anomalie”. Tout comme d’autres prétendaient avoir la force d’un lion, ou la ruse d’un renard… Ce n’était pas aussi sérieux qu’on voulait l’entendre. Nul doute que la demoiselle avec qui il avait affaire le comprenait, et qu’elle n’était pas suffisamment stupide pour penser que le garçon trahirait sa nature de Zoanthrope de lui-même.

Elle semblait réfléchir, intensément. La mafia, les organisations criminelles, ce n’était jamais qu’une question de relations et de pots-de-vin. Vous ne pouviez espérer survivre en ne comptant que sur la force, parce que ce monde était grand; que vous tombiez nécessairement sur plus fort que vous. Morgan était un bon gamin, ça signifiait qu’il préférait toujours garder le bon soupçon au sujet de ses interlocuteurs. Il aurait aussi bien pu sauter à la gorge de la demoiselle, l’envoyer par le fond d’une balle dans la tête; laisser libre cours aux pulsions de Calamité et faire en sorte que les Xandriens galochent Teddy Hall dans l’au-delà. Mais l’humain était une bestiole fascinante, et même quand sa propre noirceur lui montait jusqu’aux cuisses, il gardait l’espoir d’une vie meilleure. Il ne voulait ni prendre le risque de mourir ici, ni épaissir de quelque façon son casier judiciaire.

Mais lui laissait-on seulement le choix ?

Elle se mit à le menacer, lui parler avec autant de volupté qu’une poissonnière d’Aramilla. Il haussa lèvres et sourcils… avant de s’esclaffer. On le vit basculer sa tête en arrière et aboyer un rire sonore, les yeux humides. “Eh ben ! t’as du caractère, toi… T’es nouveau, dans l’ milieu ? Tu sais, j’ pourrais être l’ chef d’un gang, l’ fils d’un artisto’ ou même un d’ tes patrons, sans qu’ tu le saches… Tu f’ras pas d’ vieux os, si tu continues d’ parler à ton monde comme de la merde. Les mafieux, y s’ servent de ça, trésor…” Il se tapota la tête. “Plus que de tout l’ reste.

Peut-être une nouvelle génération de francs tireurs, qui ne connaissaient pas encore les risques du métier. A Epistopoli, pour la moitié du quart de ces propos, vous pouviez finir cadenassée dans un coffre fort et jeté en pleine mer. Ou dépecé, vivant; ou violé, jusqu’au sang, selon la sanité mentale de la personne en face de vous. Xandrie devait être une espèce de jungle à ciel ouvert pour que l’on se permette d’aboyer sans risques. Mais ici, la jungle était urbaine. Vous deviez faire attention à ce que vous disiez; à qui vous le disiez.

Il finit par hausser les épaules, s’en retournant à la mer.

Parce que tu crois qu’y font quoi, les mafieux, d’ordinaire ? Y dépècent leurs victimes à la pleine lune en écoutant du Rachmaninov ? Y font des orgies cannibales ? J’ jette des cailloux parce que ça m’ plaît. J’ te parle à toi parce que ça m’ plaît. J’ai pas b’soin d’ me justifier. Si tu m’ prends pour un pégu, alors va interroger un aut’ type. C’est pas une menace, c’est un constat : sans infos, vous allez tourner en rond pour l’ reste de la soirée. pis, bonjour la catastrophe.
Ven 1 Sep - 19:16

Une discussion difficile

Ft. Morgan


Bah écoute. Libre à toi de penser ce que tu veux. J’vais même pas essayer de te contredire. Tu veux pas te justifier pour quoi que ce soit, l’inverse est également réciproque. Sache juste une chose, qui que tu sois, ça changera rien à mes propos. Si tu me parles comme une chienne je te parlerais comme un chien. Si tu parles normal, je parles normal. Si tu veux être une serpillière de service parce que t’as peur d’identité inconnue, ça te regarde toi.

En vérité le discours était hypocrite de sa part, elle-même le savait fort bien. Chose qu’elle ne dirait pas d'elle-même toutefois.

De même la différence de perception entre les deux étaient de son côté parfaitement compréhensible. Les deux avaient beau venir chacun de la rue, Xandrie et Epistopoli avaient une structure criminelle radicalement différente à laquelle on pouvait inclure celle d’Opale. Les trois nations formant un curseur allant d’une organisation chaotique au monopole d’un groupe. Les deux cités scientifiques se trouvant de chaque côté du spectre, Xandrie au milieu.

Là où Epistopoli souffrait d’une criminalité chaotique, éclatée. Les quartiers étaient subdivisés en des multitudes de groupes et de gangs indépendants, la criminalité opaline était de son côté celle d’une seule organisation en situation de quasi-monopole, celle des Cassandres. Xandrie, sans tomber dans le monopole était elle dans l’oligopole le marché étant dominé par des grandes guildes noires, chacune centrée dans leur domaine respectif où ils étaient les premiers incontestables, que ce soit l’information pour les messagers, la mort pour les assassins ou le marché noir et la drogue pour le Cartel.

Autant dire que là où effectivement Morgan avait parfaitement raison dessus, la situation epistote appelait à la prudence par peur de tomber contre plus fort que soi. De leur côté, les xandriens et les opalins dès lors que l’on excluait tout ce qui relevait d’organisations gouvernementales et militaires, n’étaient absolument pas habitués à tomber sur plus fort qu’eux. Si bien même qu’il ne pensait même pas cela possible, tant cela faisait des décennies voir des siècles pour les plus anciens groupes que ce n’était pas arrivé.

Des groupes de puissances équivalentes capables de durement les touchés, de les pousser dans leurs retranchements, ça il y en avait. A Xandrie comme à Epistopoli. Mais nettement plus puissant qu’eux, cela semblait à leurs yeux possibilités si infimes qu’elle en était impossible.

Une attitude qui se retrouvait également dans leurs affaires à l’étranger. Si le Cartel Xandrien ne cherchait aucunement initialement à prendre de haut même les gangs les plus faibles à cause de la réaction que cela causerait chez les barons epistotes. Il ne voyait ces dirigeants dans le pire des cas que comme des égaux. D’où l’absence de crainte de l’identité de Morgan.

Bon, il y avait toujours l’exception à la règle si jamais il se disait proche du gouvernement et du régent, le Cartel ayant l’habitude de bégayer dès que le Guet et le Magistère s’approchent trop de lui. Mais en dehors de ces pouvoirs pour le coup nettement supérieurs, tout le reste était acceptable.

Parfait exemple de relativisme culturel que cette petite discussion.

Dans mon cas, ce sera toujours de la pure réciprocité. Si tu veux pas qu’on te prenne pour ce que t’es pas, ne nous prends pas pour ce qu’on est pas.

Volontairement, elle ne répondait pas à la partie sur la soi disante battue hasardeuse du cartel. A vrai dire le plan était bien différent et c’était plutôt le fait de le croiser lui qui était hasardeux, mais elle estimait n’avoir rien à lui prouver et surtout rien à lui dire. D’autant que contredire, restait une réponse en soi. Quand on voulait garder un secret, il était préférable de rester silencieux quitte à passer pour des cons.

Néanmoins, malgré tout cela, la portebrume n’avait pas semblé outre-mesure dérangée par les propos du jeune homme. Malgré tout ce qu’il disait, il avait à aux yeux de Violette, dosé sa verve et ses propos. La réponse était acerbe certes, mais elle restait bien plus acceptable de la part des oligarques xandriens que celle de tout à l’heure il essayait de se donner une importance que nul ne pouvait avoir à leurs yeux.

C’était sans doute pour ça que la criminelle n’avait pas coupé court aux choses. Le Cartel pouvait discuter mais à moins d’être un policier ou un chef d’Etat, ce ne serait jamais au prix de sa déférence.

S’avançant à son tour quelque peu vers l’océan pour prendre un caillou qu’elle examinait entre ses doigts, elle continuait.

Pour le reste. Comme dit, tu peux pas t’expliquer si tu veux. Mais comme tu l’as dit toi-même, je sais pas qui t’es. Donc pourquoi je devrais te faire confiance pour parler de mes affaires et te mettre au jus de quoi que ce soit ? C’est quoi tes compétences exactement ? Parce que c’est bien sympa de dire “j’ai des infos, je peux vous aider” mais si ton plan c’est de dire X ou Y est passé à 2h ou encore je connais le tavernier du coin, ça tout le monde peut le faire. Qu’est ce que t’as qu’on peut pas avoir. Et qui mérite qu’on te paye et qu’on passe outre le fait que tu peux trop parler ensuite ? T’as quoi ? Un réseau particulier ? Un pouvoir de traque et de pistage ?