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We need skills & loyalty

We need skills & loyalty Brandw10
Ven 6 Oct - 15:42

We need skills and loyalty

starring Jane Kaldwin & Asha Pryce

Le ménage au sein du personnel de la guilde se poursuivait. Voilà un mois que j'étais aux commandes et on en finissait pas. Je trouvais que Heather avait été un brin trop permissive sur le recrutement car un nombre non négligeable de personnes ont été priées de partir, les plus importantes d'entre elles contraintes à devoir signer une clause de confidentialité sur les activités auxquelles elles avaient prise part. C'était ça et la promesse de ne jamais rien divulguer au risque de voir un opérateur de l'UOS débarquer. Beaucoup avaient obtempéré, quelques uns s'étaient rebellés et la force avait dû être employée. Pour des rares membres, le suicide avait été préférable. On les avait retrouvé la gorge tranchée ou une balle en pleine tête, sans totalement savoir ce qu'ils avaient dans l'esprit.

Pour les membres moins à risques voire ceux qu'on pensait garder avec mon Haut Cercle nouvellement formé, nous faisions passer des entretiens, individuellement mais sous haute surveillance. Un certain nombre sont passés dans mon bureau, notamment parmi les plus importants ou prometteurs, les autres sont allés voir le Roi de Cœur. Aujourd'hui je recevais un peu de monde.

Dans mon bureau, l'entretien était surveillé comme d'habitude. Outre ma surveillance et mon drone qui se trouvait avec moi, des agents, non présents dans la pièce, surveillaient ce qui se passait. À présent je recevais... une certaine Asha Pryce, nom de code "Jiya". Son dossier sous les yeux me donnait l'image d'une jeune femme. Plutôt jolie brune d'ailleurs... Hm, une strigoi, comme le dernier type que je viens de recevoir et comme lui aussi, une adepte de l'infiltration. Opalienne d'origine... Sa famille comptaient des membres parmi nous. Arrivée en même temps que Heather quelques années auparavant. Je tournai une page. Des états de service de très bonne qualité m'avait dit le Roi de Cœur, en effet, les missions s'alignaient sans le moindre commentaires de supérieurs, signe que les missions étaient bien remplies. Ah tout de même une remarque sur le fait qu'elle ait dû étancher une soif sur une victime... Hm, les suceurs de sang... Cela n'a en rien entaché le résultat de la mission en définitive.

Devons nous faire entrer mademoiselle Pryce, Courtière ? me demanda curieux, Bob, suspendu à hauteur de ma tête. Je ne répondis pas immédiatement, sirotant un verre en regardant le reste de son dossier. Pryce a fait ses preuves et on dirait qu'elle ne semble pas prête à décrocher. La compétence est une chose, la loyauté en est une autre. Oui vas-y. Mon petit drone regarda en direction de la porte et un instant plus tard, la porte s'ouvrit. Bob de ses grands yeux et moi regardions la nouvelle arrivante. C'est vrai qu'elle était belle... Je ne dis rien alors qu'elle s'approchait. Bob me regarda avant de regarder à nouveau Pryce, sans doute que mon mignon drone était préoccupé. Bonjour Pryce. Asseyez vous. Je l'avais attendu sans dire, mes bras sur les accoudoirs de mon siège. Je me penchai dès lors légèrement en avant et croisant mes mains en la regardant s'installer. je la regardai encore une poignée de secondes en silence. Pour une strigoi, elle était bien bronzée, voilà un détail étonnant. Voyant ses bras, je compris que j'avais affaire à quelqu'un qui s'entretenait, une marque de professionnalisme au vu des missions confiées.

Comme vous le savez sans doute, Heather Cinneadh a été assassinée, ainsi que les autres responsables à ses côtés. La guilde fait désormais face à une réorganisation. Nous souhaitons réévaluer le personnel de la guilde et aussi faire le ménage parmi les éléments défaillants, sans oublier... les traîtres qui on conduit à l'assassinat de Cinneadh. Je posai d'entrée le cadre et si Pryce était aussi maligne que je le pensais, elle savait qui elle avait en face d'elle. Je croisai mes jambes sous le bureau tandis que Bob ne faisait qu'observer la strigoi. Si vous êtes ici, c'est que vous avez passé avec succès les tests physiques et martiaux du personnel d'instruction. Notre entretien a pour but de savoir si vous êtes prête à continuer votre service parmi nous. J'ai ici le rapport d'expertise psychologique dressé par le médecin qui vous a examiné hier. Je tapotai son dossier devant moi de l'index, la main posée dessus. J'ai plutôt envie de savoir à qui j'ai affaire en face de moi puisque nous n'avons pas servi ensemble même si je connais vos états de service. Comment décririez vous votre temps au sein de la guilde depuis que vous êtes parmi nous ? Il y a des gens avec qui vous avez développé des liens, affinités ? Vous pensez avoir bien fait de venir ?
Dim 8 Oct - 17:43




Voilà maintenant un mois que ma vie est chamboulée. Il faut dire que depuis mon entrée à la Guilde, je n’ai vécu qu’une seule succession avec l’arrivée de Heather à la tête de notre organisation et là, quelqu’un a décidé que son temps était malheureusement était fini.
Du coup, on va dire qu’il y a de l’animation dans le coin surtout au siège de Xandrie. L’endroit où je me trouve présentement, je travaille quelques fois vers les ambassades d’Opale ou Epistopoli comme on dit par chez nous.  

De toute façon, je suis dans les petits papiers de personne, j’accomplis mes tâches, je rends compte et je m’en vais à mes occupations. Certains pourraient me penser non investi mais c’était tout le contraire, nous sommes des espions, pas un groupe de mercenaires dont on fait copain-copine avec tout le monde. Moins il y a de liens entre nous, moins notre organisation est vulnérable. Tous n’ont pas cette vision mais c’est celle que j’ai appris à mes dépens depuis ma tendre enfance. Mon clan, ma famille, s’occupe de former des jeunes à tout genre de situation. Pour faire simple, ils élèvent les mercenaires de demain ou tout autre produit militarisé. Jeune et innocente, je pensais que c’était un simple jeu, je voulais faire partir du Guet mais non, me voilà propulsé Opérateur à la Guilde des Espions. Mon désir de justice est passé aux oubliettes suite aux ordres de ma chère Grand-Mère. J’ai bien pensé à la désobéir mais ce qu’on raconte de ceux qui échappent à son contrôle est fort peu reluisant.
Alors j’accomplis ma mission, je suis espionne depuis maintenant cinquante sept ans. Belle carrière ? Assez pour voir les pièges ou autres arnaques qui se pointent devant mon nez et là, cette porte fermée en était une.

Pourquoi avoir peur de cette simple porte ? Bah il faut dire que les bruits couloirs, c’est un peu notre dada alors quand on sait que quelques membres de notre chère Guilde ont décidé que s’ouvrir la gorge était fun, on se pose des questions. Tout comme l’entretien avec le psy pour dresser mon profil ainsi que la centaine de pompes que j’ai fait tout en tapant la fameuse planche à grimper.
J’ai l’impression de retourner dans mon enfance où faire ce genre d’exercices était mon quotidien. Je parie que certains de nos camarades ont dû cracher leurs poumons après cette petite course de quelques kilomètres.

A ce moment-là, j’avais envie de leur dire qu’il fallait s’entraîner toute l’année bande de plouc mais je me retiens. Ici, entre ses murs, j’étais professionnelle, calme et aux services de mes officiers supérieurs. Je ne fais jamais rien de travers et malgré ma nature, j’essaye d’éviter le plus possible des esclandres de toutes sortes.

Bref j’étais un bon élément alors pourquoi cet entretien  ?

Je m’annonce, on me dit d’entrer et prends le masque impassible que je porte en tout temps. Il faut dire que je portais le même genre de tenue lors de nos épreuves physiques. Un pantalon cargo, une ceinture avec quelques pochettes avec des accessoires fort utile pour une balade en forêt, un haut sans manches avec une sorte de col roulé kaki. On me demandait d’aller chasser le puma, je pouvais partir sur le champ s' il le fallait.

D’ailleurs, je pensais que chasser le puma me semblait plus facile que d’affronter la femme devant moi.

J’entre dans la pièce d’un pas silencieux comme tout strigoi qui se respecte. Je fais un tour d’horizon. Cette femme assise sur sa chaise qui pourrait s’apparenter à un trône. Peut-être je me fais des idées et je ne connais pas la nouvelle organisation mais j’ai entendu des bruits et on m’a dit que la nouvelle Heather était une femme. Est-ce qu’elle survivra aussi longtemps que la précédente cheffe ? Seul le temps nous le dira mais je vois qu’elle a prévu une haute surveillance. Le drone était là pour assurer sa sécurité et je pense qu’il est armé. Je vois d’autres objets, peut-être une surveillance à distance… On voit que la confiance règne et c’est son droit.

Voyant ce siège libre, je suppose que je devais m'asseoir. Elle finit par m’inviter à rejoindre la place, ça sera toujours mieux de mettre en position d’attente devant elle, les bras derrière mon dos.

Je baisse la tête en guise de salut tout en retournant ses paroles.

- Bonjour Madame.

Je pris le temps de l’observer également. On semble avoir le même âge, du moins l’apparence que je me donne. Je ne devine pas si elle est d’une nature particulière, peut-être simplement humaine qui est tout aussi bien. Ça change des personnes qui restent des années au pouvoir et rien ne change.

Dos droit ne prenant pas appui sur le dossier, je garde une position professionnelle. Étant certainement la nouvelle chef ou un haut gradé, je ne pouvais pas m’avachir ou prendre une position trop relax. Un exercice comme un autre que j’ai pratiqué des centaines de fois alors je joue le jeu. Je la regarde dans les yeux et évite de m’égarer. J’ai eu le loisir de l’observer en entrant et c’était une jolie femme mais cette pensée s’est arrêtée à ça.

Elle prend la parole, elle ne se présente pas et évoque la situation actuelle de notre organisation. Je n’avais donc pas à savoir ce qui se passait dans les hautes sphères, le message était clair.

J’opine de la tête et elle pointe mon dossier avec mon nom écrit dessus. Certainement mes états de service, ma liste de mission et mes derniers examens. On n’avait pas une encyclopédie mais un simple dossier. J’apprends qu’elle fait partie aussi dans la guilde mais que nous n’avons pas jamais travaillé ensemble. Elle fait partie d’une autre ambassade ? Peut-être, je n’ai pas un dossier de tous mes camarades et nous ne sommes pas tant que ça qui ont une espérance de vie si longue.

Elle continue son long monologue d’ouverture d’entretien. Les tenants et aboutissants de cette entrevue. Toujours le même genre de question et surtout celle “ pourquoi la guilde ? “. Une question que j’ai dû répondre des dizaines de fois dont je racontais toujours le même mensonge. Il m’était totalement interdit d’annoncer que c’était un ordre direct de la matriarche de mon clan qui plaçait des jeunes dans chaque organisation possible dans Uhr. Non pas qu’elle voulait y faire quelque chose ou la moindre révolution. Je ne connaissais pas son grand plan mais un jour, peut-être, cela servira à quelque chose.

- Je vais commencer par répondre à la dernière question.

C’était un bon moyen de répondre à l’ensemble de ses questions dans un seul et même discours.

- Mon père était dans la guilde des Espions depuis sa création et je crois que même ma mère en faisait mais je n’ai aucune preuve sur ça.
Ils sont toujours très secrets sur leur activité, peut-être qu'ils travaillent encore ici mais j’ai des doutes. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours voulu faire comme papa depuis toute petite. Mon père avait sa manière à lui de m’éduquer. Des petits jeux, des traques, des histoires quand ils revenaient de missions. Je savais qu’il n’était pas militaire puis j’ai fini par grandir, apprendre ce qu’il se passe à Xandrie. Puis j’ai fait le lien, il n’a jamais confirmé car vous le savez, on n’a pas le droit de le dire. Alors dès que je l’ai pu, j’ai fais mon maximum pour rentrer ici avec entraînement et autres capacités bien utiles. Pour mes amis, je me préparais à rentrer au Guet mais non, c’était un tout autre objectif !


C’est sûr, la douche froide quand j’ai compris que mon rêve s’envolait au fur et à mesure que je m’approchais de la Guilde.

- Ayant vu mon père comme un homme taciturne, j’ai pris le pli également. Je pense dans mon fort intérieur que nous ne devons pas développer trop de liens entre nous ou cercle très restreint. Notre travail est de rechercher des informations, d'observer. Des gens peuvent faire la même chose que nous et faire le lien avec tout ça.

On m’a appris à me détacher de ma famille, de mon clan. Chose que je perdure  ici où la solitude est ma seule amie.

- Peut-être que j’ai tort mais j’ai peut-être quelques collègues que j’apprécie plus. Surtout des plus anciens car nous comprenons les enjeux pas comme le petit nouveau qui vient de débarquer et se sent indestructible. Généralement, ce sont ceux qui ne durent pas si longtemps !

Beaucoup se sont cassé les dents mais c’était le jeu.

- Alors je fais ce qu’on me demande, le mieux possible avec l'exigence voulue. Je fais tout simplement mon travail. Avant c’était pour l’Etoile et maintenant peut-être vous ou son remplaçant.

Je fais un léger sourire à son encontre. Peut-être j’avais tort mais je voulais lui montrer que je n’étais pas née de la dernière pluie. Je jette un coup d'œil au drone, il ne semble pas bouger, je soupire intérieurement...



Dim 22 Oct - 23:38

We need skills and loyalty

starring Jane Kaldwin & Asha Pryce


Pendant que Pryce me répondait, je me contentai de la fixer et de jeter un œil à son dossier que je rouvris dès qu'elle ouvrit la bouche. Bob quant à lui observait la jeune femme puis échangea un regard avec moi que je ne lui rendis pas. Mon petit drone frémit légèrement et je pense qu'il se serait caché s'il le pouvait...

Pryce me répondit un peu à côté selon moi. Elle ne faisait que me résumer son parcours, avec des détails de plus cela que ce qui se trouvait dans son dossier. Ses parents n'étaient plus en service chez nous, ils font partie de cette caste d'agents suffisamment âgés pour pouvoir prétendre à une retraite, alimentée par un fond spécial de la guilde. Bref, sans me le dire, Pryce me fit comprendre qu'on ne lui avait pas trop demandé son avis pour intégrer l'organisation et qu'on la destinait depuis son enfance à être une agente. En gros, ce n'était pas la peine de la questionner sur son ressenti, elle avait enfoui cela sous une masse de sérieux taciturne, comme son père visiblement. Elle n'avait que peu d'affinités ou de liens avec des collègues. D'entrée, je la rayai mentalement de la liste de potentiels candidats pour grimper les échelons. Je mis une mention sur un morceau de papier que je rattachai au dossier. Je refusai de promouvoir des gens solitaires et/ou qui refusaient ou ne préféraient pas nouer de liens, je considérai que si on n'avait pas développé son entregent même dans une organisation comme la nôtre, on n'était pas le plus compétent pour gérer du personnel. Tout le monde a son degré d'insouciance quand il intègre un groupe dont il sait qu'il a une place à jouer. Chez nous heureusement, il a déjà bien plus de chances de rester en vie qu'en allant chez les assassins.

Nous sommes cependant d'accords sur une chose, Pryce. Nous connaissons les enjeux. L'étoile n'est plus, ça vous le savez. J'attends donc le même investissement de votre part que lorsque vous la serviez. En ce qui me concerne, je n'ai pas trop... d'appréhension à ce sujet. Par cette déclaration, si elle en doutait encore, je lui confirmai de ma bouche que j'étais la Courtière, la nouvelle patronne de la boite. Cette information était la seule qu'elle pouvait savoir à son niveau. Du reste de l'organisation en haut de la guilde, ce n'était pas dans ses accréditations. Si mon interlocutrice n'était pas la plus sociable, c'était néanmoins l'une des agentes les plus compétentes que nous possédions. En faisant défiler quelques pages du dossier, je tombai sur les résultats d'une évaluation de terrain d'une douzaines d'opérateurs datant de l'année dernière. Pryce était la première classée. Je sentais bien le regard de mon petit automate, dans les airs à hauteur de ma tête avant qu'il ne bouge légèrement pour regarder à nouveau la femme. Je suivis le regard de mon drone. Je sais que vous êtes une strigoi. Je ne suis pas une raciste convaincue de la suprématie humaine, notre organisation compte nombre d'origines différentes aussi, je ne souhaite pas en parler davantage. Gardez seulement en tête de laisser vos collègues tranquille, je n'insisterai jamais assez là dessus en revanche. Je refis défiler des pages.

J'ai vu vos états de service, il y a des missions notables... Vous en tirez une certaine fierté ? Ou après une mission réussie vous passez à une autre sans vous soucier du reste ou même des collègues avec qui vous avez servi sur la mission ? Rappelez vous que désormais, le temps de l'agent de terrain seul face aux éléments est révolu. Vous devrez travailler en équipe. Les coudes posés sur mon bureau, je croisai mes doigts, le côté des mains posé sur le dossier ouvert devant moi. Au delà des compétences, je posai aussi une autre question au moins aussi importante. La loyauté est-elle une notion importante pour vous ? Je ne cherche pas à savoir comment votre famille vous aurait inculqué cette valeur, je souhaite savoir ce que la personne en face de moi en pense. Que pensez vous de la loyauté envers vos collègues, votre supérieur... votre guilde ? On était dans du plus concret, une des raisons majeures pour lesquelles je voulais voir Pryce dans mon bureau.
Mer 8 Nov - 11:19




-

Donc c’était donc bien elle, la nouvelle “ Etoile “. J’essayais de montrer aucun changement dans mon comportement, je m’en doutais un peu que j’avais un haut gradé devant moi mais la nouvelle cheffe ? Avant, il était rare d’avoir l’Etoile en face de soi après vu tout le bordel qu’il y a eu, autant s’assurer que ça ne se reproduise pas.

Bien entendu, je hoche la tête quand elle évoque le fait qu’on a un taux de survie plus important dans notre Guilde que chez les assassins. Tous les jours, je m’estime heureuse que la matriarche ait choisi pour moi l’espionnage et non l’autre organisation. Peut-être qu’elle choisit aussi par rapport à nos capacités et je lui en remercie.

Elle parle d’investissement, je suis surprise de cette question. Pour moi, rien ne change tant que l’organisation semble OK. Assouvir les désirs vengeurs d’un chef, c’était hors de question et quand on la regarde, ça ne semble pas du tout le cas.

- Oui, vous n’avez aucun souci sur mon investissement. Celui-ci restera identique.

Et c’était vrai, le boulot, c’est le boulot.

Évidemment, on parle de ma nature. Ca ne se voit pas de prime abord mais j’essaye de ne pas montrer les aléas de ma race. Je fais en sorte d’être discrète, pas d’esclandre sauf cas force majeure et là aussi, je ne suis pas là pour dire quelle caste est mieux que l’autre. On est ici pour vivre tous ensemble dans le meilleur des mondes. Oui, il m’arrive d’être idéaliste. Comme ne pas prendre mon déjeuner sur quelqu’un de ma Guilde. Mais la Courtière ne semble pas idiote et elle sait que je ne suis pas ce genre d’individu. Tant mieux.

On parle de choses plus personnelles. La partie que je n’aime vraiment pas. Comment je faisais mon boulot et le lien avec les autres. Je me remue légèrement sur ma chaise, j’étais mal à l’aise car comment expliquer ma vision d’une personne qui peut vivre plus longtemps que d’autres.
Bien entendu, le sujet de la loyauté revient sur le tapis, un manque de confiance ? Je ne pourrai pas le dire mais cette discussion risque de s’envenimer quand je vais ouvrir la bouche… Je détestais vraiment ça.

- Ma loyauté sera toujours à la Guilde si ses actions sont toujours nobles. Je sais que nous faisons des choses totalement illégales mais le génocide, je préfèrais m’en passer.

Avec le soulèvement qui se propage depuis quelques temps, il va bientôt se positionner. Pour ou contre cette révolution ? Je n’en savais rien du tout mais si on pouvait éviter de finir par un carnage d'innocents, ça serait bien.

- De plus, je travaille ici depuis plus de cinquante ans. J’ai noué quelques amitiés avec certains anciens mais comprenez que ma longévité me rend méfiante. Comme on dit, on n'apprend pas au vieux singe à faire des grimaces. Pour de jeunes humains, mon caractère asocial de prime abord ne facilite pas mon approche mais qu’est-ce pour moi d’attendre cinq ans que cette personne fasse ses preuves ? Donc oui, je fais souvent cavalier seule car certains n’ont pas passé cette première étape de reconnaissance. Peut-être suis-je exigeante ? Certainement mais nous sommes des espions et personne ne me dit qu’on ne joue pas à un double-jeu.

Moi la première mais je restais confiante, la matriarche du clan n’en a rien à faire des petites guéguerres entre organisations. Je me replace sur la chaise, jette un coup d’oeil au drône qui se trouve non loin. Est-ce que celui-ci est armé et peut me faire exploser le crâne d’un simple geste de sa propriétaire ? Cette arme était effrayante au fond… comme pointer un fusil d’assaut devant soi.

Enfin bon, j’ai un entretien de sauvegarde de travail à réussir.

- Donc oui, ma loyauté ira toujours aux autorités supérieures, je pars du principe que quand on atteint à un certain niveau dans l’organisation, c’est qu’on a fait ses preuves ou le chef a fait le nécessaire pour qu’il mérite son poste. Pour le nouvel arrivant ou d’autres, nous sommes des pions, tout le monde arrive par la petite porte et on doit progresser, faire un état de service irréprochable. Je fais quelques missions avec certains mais je n’ai jamais le détail de tout ce qu’il a pu faire puis en mission, nous n’avons pas forcément le temps de réciter notre CV.

Moi la première, je n’ai pas un cahier avec tous mes exploits. Je préfère garder ça dans ma tête.

- Alors si c’est ça ma prochaine tâche pour prouver ma loyauté envers vous. J’accepte cette nouvelle mission qui sera bien différente de toute celle que j’ai pu faire.

Peut-être la plus pénible…

- Sauf si ce n’est pas ça que vous attendez de moi et je ne sais pas ce que je peux faire de plus que mon travail bien fait.

Bon ça passe ou ça casse maintenant…





Ven 16 Fév - 23:40

We need skills and loyalty

starring Jane Kaldwin & Asha Pryce

Je laissai patiemment Pryce parler sans l'interrompre. C'était un entretien, pas un interrogatoire et si la strigoi avait des choses à dire, bien qu'elle ne fut pas si bavarde, je la laissai faire et je la regardai afin de montrer mon intérêt pendant notre discussion. Comme ses congénères, elle ne faisait pas du tout son âge et je fus tout de même un instant déstabilisée en apprenant qu'elle avait au moins une cinquantaine d'années. Même dans son dossier, il n'y avait pas de date de naissance précise, seule une estimation que je m'empressai de lire quand elle parlait... Oui voilà, sa fiche d'agente de la guilde indique une estimation entre les années 1823 et 1825. Autrement dit, elle avait plus d'expérience ici que moi je n'avais d'années de vie. J'avais envie de dire "mais vous avez plus de 70 barreaux ???" mais je serai passé pour une vraie pintade. Je gardai le silence.

Je ne répondis pas immédiatement, regardant d'abord Pryce puis une page de son dossier. C'était un rapport daté de l'année dernière ou plutôt une copie car je compris aussitôt qu'il était écrit de la main de Pryce. Elle avait réussi sa collecte de renseignements... Bob tourna légèrement son corps qui faisait aussi office de tête vers moi, le visage marquant une légère inquiétude. Quant à moi, j'avais besoin d'éclaircir un peu ma réflexion. Prenez vous du thé, Pryce ? demandai-je un peu de façon inattendue. Je me levai de mon siège, fit signe à mon automate d'aller chercher deux petites tasses -ou plutôt gobelets de porcelaine- typiquement xandriennes et de m'éloigner un instant vers un guéridon où fumait doucement une théière xandrienne. Bob avait posé les tasses tandis que je revins avec la théière encore chaude d'un thé au jasmin, cultivé au sud du pays. Je servis les tasses et je me rassis, posant la théière.

Vous avez les compétences, on ne fait pas au moins cinquante ans d'états de service comme les vôtres sans être doué pour ce que l'on fait. La loyauté... J'ai presque envie de dire la même chose. Je pourrai bien sûr arguer que vous pourriez être un agent double et travailler pour le compte de quelqu'un d'autre mais je n'ai rien pour étayer cela donc je me garderai bien de porter cette accusation. Je pris une gorgée de mon thé et la saveur florale et légèrement amère me fit un bien fou. Ça manquait de donut quand même... Je vous garde, Pryce. J'ai besoin d'éléments comme vous dans mon organisation. Je ne vous sens pas prête à raccrocher, auquel cas je vous aurai demandé si l'opportunité de devenir instructrice vous botterait bien mas je ne le ferai pas. Je jetai un dernier regard au dossier de l'opératrice puis je le refermai en me levant, reprenant une autre gorgée chaude.

Je fis le tour de mon bureau avant de m'appuyer contre ce dernier, fesses posées sur le rebord du bureau. Je reposai la tasse à côté de moi et je posai mes mains sur le rebord également. En accord avec le Haut Cercle, nous avons mis en place... disons une unité spéciale d'agents, présents dans tous les domaines et métiers présents dans notre guilde. Cette unité comporte parmi les meilleurs de nos agents et votre nom a été proposé pour faire partie de la liste des opérateurs. Je croisai les mains au dessus de mes cuisses. Bob se déplaça légèrement pour éloigner doucement la tasse de mon corps, par peur que je ne la casse ou ne la renverse dans un mouvement brusque. Concrètement pour vous, cela va changer certaines de vos prérogatives. Lorsque le Haut Cercle estimera que la situation l'exige, nous activerons cette liste courte. Peu importe la mission que vous serez en train de faire ou si vous êtes sur une période de repos ou de congés, vous DEVEZ arrêter ce que vous faites et rappliquer au plus vite.

Je cherchai dans mon dos la tasse et ne la trouvant pas, je me tournai pour voir Bob la pousser légèrement vers moi après l'avoir mise en sécurité. Mon drone se tourna ensuite vers Pryce. En faisant partie de cette liste, vous aurez préséance sur l'attribution des missions. Ces dernières vont faire l'objet d'une nouvelle classification, plus claire et concise que par le passé. En gros, les missions les mieux rémunérées, elles seront pour vous si vous le souhaitez, sans tenir compte de l'avis des autres, hormis le nôtre et si vous pensez avoir déjà de quoi faire, je vous rassure on ne prendra pas mal le fait de nous dire "c'est gentil pour l'appel mais j'ai déjà du boulot".

Mais retenez bien aussi deux choses, Pryce : la première c'est que peu importe vos prérogatives ou les missions que vous prendrez, travaillez en équipe. Vous aurez une nouvelle dotation de matériel notamment de communication et vous serez en permanence reliée à votre équipe. Vous n'aurez de toute façon pas le choix. Le temps des loups solitaires en mission est terminé.
Je finis ma tasse. La seconde chose, en mettant de côté la priorité des missions que vous aurez, gardez bien à l'esprit que si nous activons cette unité spéciale d'opérateurs, c'est que nous estimons que la guilde est dans une merde noire. Donc que la guilde elle même est en péril ou que nous faisons l'objet d'une menace sérieuse voire avérée. Je fis une moue, comme irritée par mes propres mots. Qu'en pensez vous ?

Ven 23 Fév - 16:15




J’observais tour à tour le drôle de binôme devant moi. Cet automate n’est pas simplement un simple robot, il semblait avoir une conscience ou du moins comprenait sa propriétaire quand on pouvait voir les quelques coups d'œil qui se passaient entre eux.

Je fais mine de pas trop m’y intéresser sans réveiller leur attention et continue ma tirade sur la loyauté. Après avoir dévoilé presque mon coeur, je m’attendais à plein de réponse sauf celle si je buvais de thé. Je doute que la question était dans le sens si même une strigoi buvait ça mais plus une marque de politesse.

je bafouille alors un simple

- Oui, volontiers.

Et regarde le manège de l’automate qui dresse la table. Maintenant, majordome celui-là ? Je constate que la vaisselle était typique d’ici. Peu s’imaginerait qu’une sorte de service à thé était présent dans le repaire des espions. Nous n’étions pas des barbares non plus…

Jane servit le thé, j’attrape ce gobelet et pouvait sentir les effluves de jasmin. Elle ne moquait pas de moi quand je bois la première gorgée, c' était délicieux. Je tenais ma tasse entre les mains et restais à son écoute.

Moi qui croyait que c’était un interrogatoire semble devenir un échange. Je restais sur la défensive, emmagasine les informations et ne bronche pas quand elle parle d’agent double. Est-ce que je pouvais être qualifiée comme telle ? C’est comme raconter des confidences sur l’oreiller, sauf que moi, je murmure des choses à la matriarche. Choses que je fais depuis ma plus tendre enfance donc je ne joue aucun rôle. Je m’y sens bien ici et je ne souhaitais pas y partir. Je rêverai de couper le cordon avec ma famille mais le clan est le clan… alors je reste enchaîné à celui-ci.


Le bruit de mon dossier qui se ferme sur mon bureau me surprend tout autant que le poste d'instructeur. Je me sentais pas assez vieille pour faire ça, je suis bien sur le terrain ! Risible quand je pense que je suis certainement une des plus vieilles de l’organisation.

La cheffe fait le tour de son bureau, tasse en main. Je restais attentive, je ne connaissais pas ses pouvoirs, ses capacités. Pouvait-elle faire apparaître une arme d’un simple mouvement, je n’ai jamais fouillé cette pièce, je ne connais pas les planques alors je reste tendue. Je détestais l’inconnu, tout devait être préparer à l’avance. Et même si elle me dit qu’elle me garde, je vois cette distance, elle s’approche.

La position était un peu infantilisante, moi assise, elle qui me surplombe, sa main positionnée de manière désinvolte sur le bureau. Elle était à l’aise, ça se voyait, moi non. J’étais son sbire mais je ne disais rien, je me contente de lever les yeux en reposant ma tasse.

Je m’égare rapidement sur sa silhouette. C’était une jolie femme mais là n’était pas la question. Je continue de l’écouter de parler du Haut-Cercle, nouveau nom des petits chefs mais c’est la suite qui m’intrigue. Agents spéciaux ? Des fois, c’était un nom de code, petit larbin qui va faire le travail disgracieux mais personne ne le sait. Mais non, ce n’était pas le but de cette unité. Non, c’était la force caché de l’organisation, un noyau loyal et fidèle qui fera tout le nécessaire pour que la guilde survive. Mais le mieux, c’est quand j’entends mieux payé. Mes yeux brillent un peu plus car quand on dit mieux payés, plus risqués mais certaines étaient vraiment mieux payés mais pas forcément les plus dangereuses et moi, je tenais à ma vie alors j’essayais d’obtenir un coefficient risque/prime relativement bon. Bref, elle prêche une convertie surtout nouveau matos que je ne devrais pas payer ! On signe où ? Bon, je ne suis pas malheureuse mais si je veux m’acheter des choses sympas, il faut bosser et ça, à part vendre mon corps, je n’ai pas d’autres solutions.

Le drône finit par regarder vers moi, je le regarde puis sa propriétaire puis de nouveau lui. J’ai raté un truc ? Est-ce un avertissement pour loup solitaire ? Peut-être, je devrais investir dans une monture alors, on ne dira plus que je suis une louve solitaire !

Mais les mots de Jane sont graves, comment peut-elle imaginer que la guilde puisse aller si mal ? Est-elle trop prévoyante ou justement, elle sent que ça tourne au boudin et doit préparer ses cartes.
En tout cas, sa tête confirme que c’est tout à fait possible.

Qu’est-ce que j’en pense ?

Je pense qu’il faut toujours avoir plusieurs coups en avance. Si un strigoi vit aussi longtemps, ce n’est pas seulement sa génétique qui aide mais aussi toutes les précautions qui prennent car je ne suis pas invincible ni immortelle, je tenais à la rappeler.

- J’accepte.

Pas besoin d’épiloguer mais je crois que cette simple réponse ne lui suffira pas alors je préfère continuer.

- Votre idée me plaît. Sérieusement.

Ce qui est la vérité, autre l’aspect pécunier, je ne ferais pas forcément ça pour l’argent mais cette estime qu’elle porte sur moi est gratifiante.

- Même si j’espère O grand jamais que la guilde arrive à cette situation, je ne souhaite pas qu’elle tombe. Je suis un loup solitaire certes mais je porte une certaine affection pour notre organisation. Je ne le montre pas mais je ne serais pas rester aussi longtemps ici si j’étais la plus malheureuse du monde.

Bon en vrai si, la matriarche m’aurait interdit de quitter ma mission mais il y avait toujours des moyens de disparaître mais j’ai fini par m’habituer à cet endroit.

- Puis après toutes ses années de service, il faut bien changer ? Comme je vous l’ai dit tout à l’heure. Si ma prochaine mission, c’est de travailler en équipe, alors je le ferai.

Dans la limite du raisonnable. Si on me donne tous les abrutis du coin, l’un de nous finira dans le caniveau, de la bave au coin de la bouche.

- J’avais tout de même une question, cette unité sera connue des autres ? Je connaîtrais mes autres camarades ?

Juste savoir le degré de confidentialité de ce groupe. veut-elle le cacher aux yeux de tous.

Mais bon, un peu joueuse, je finis tout de même à me dérider sachant que cet entrevue part sur une note plus positive.

- Une équipe de deux, ça sera bon pour enlever mon statut de loup solitaire ?

je me retiens de sourire mais il me restait plus qu’à trouver un camarade qui fasse l’affaire maintenant…