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L'apothicaire et la Princesse [ Feat Duscisio ]

L'apothicaire et la Princesse [ Feat Duscisio ] Brandw10
Sam 25 Nov - 13:39

VAL DU MESNON / FORÊT

Pthelior 1989
Le garde du corps se tient encore plus droit que les arbres millénaires moussus composant cette forêt. Encore plus ancré dans le sol. Toujours aux aguets. Il fixe consciencieusement la Princesse de Jade qui ne semble, comme à ses habitudes, ne pas tenir compte des potentiels dangers. Elle n'est jamais venue à Doucerive, mais les abords de cette ville sont splendides et n'ont rien à envier à ceux de Lapis. Aucun regret quant à cette longue et épuisante route.

« Princesse, ne mettez pas vos mains de partout, s'il-vous-plait. » demande t-il. « Vous pourriez vous blesser, on ne sait pas ce qui se trouve dans ces bois. Soyez prudente. »

La jeune femme est vêtue d’une longue robe noire parsemée de nombreuses parures et pierres précieuses étincelantes. Ses cheveux impeccablement coiffés tiennent en place grâce à une broche transmise de génération en génération. Évidemment, sa manucure couleur émeraude est impeccable. Elle ne prend pas la peine de se retourner vers Argas.

« C’est tout le temps la même rengaine avec toi, Argas. Princesse, soyez prudente. Princesse, faites attention. Princesse, ne touchez pas ça. Tu es payé pour me protéger, certes, mais ne va pas croire que tu peux me garder en cage. J’ai assez donné avec les barreaux. » réplique t-elle, un peu plus sèchement qu’elle ne le veut. « Dénonce-moi une bonne fois pour toute à mon Père, qu’on passe à autre chose. »

Argas, à l’image de tous les autres soldats, a été entraîné et formé l'un des quatre piliers de Lapis : la famille Ira•Seol. Ils mettent un point d’honneur à respecter et à honorer leurs missions, quelles qu’elles soient. Argas n’échappe pas à la règle, il fait tout depuis des années pour protéger Neela. Il ne change pas de posture, son attention est toujours focalisée sur son objectif. Neela ferme les yeux un instant. Elle se sent coupable de réagir comme ça. Comme une fille pourrie gâtée qui se plaint de choses futiles. Elle n'est pas légitime de le faire, elle est privilégiée.

« Argas, je suis désolée. Je sais ce que tu fais pour moi, c'est juste que...» Commence t-elle à expliquer.

Pas le temps pour les excuses. Le garde est silencieux, crispé et semble... Ailleurs. Il est accroupi dans un lit de mousse, sourire rayonnant et éclatant jusqu'aux oreilles. La princesse se rapproche lentement vers lui.


« Argas, qu'est-ce que tu... »

Quelque chose ne tourne pas rond. Il n'a jamais été aussi détendu, aussi calme et serein. Pas une seule fois. Son corps également semble se relâcher et se détendre. Argas plante ses ongles dans le tapis moussu en se mordant la lèvre inférieure.

« Argas ! » Crie t-elle.



Dernière édition par Neela Deshmukh le Sam 25 Nov - 16:58, édité 1 fois
Sam 25 Nov - 16:36



Val du Mesnon / Forêt

Pthelior 1989



Les dernières neiges ne sont plus depuis un mois… voire deux.
Le froid n’est plus qu’un lointain souvenir et la végétation a déjà bien profité du redoux pour s’investir de sa plus belle des parures. Des fleurs, des fruits, des feuilles, des aiguilles. La variété des plantes locales suffit à beaucoup de créatures pour subvenir à leur besoin.
Ce calme qui profite à qui le veut bien est loin d’être parfait, mais reste tout de même limité par quelques sons. De légers mouvements dans les branches, en plus de quelques cliquetis métalliques propres à un ciseau et tous autres outils manuels d’un être humain accroupis entre deux arbres.
Il est habillé comme n’importe quel homme qui parcourt la forêt, si ce n’est qu’une forte ressemblance avec une robe de mage verte, rien chez lui n’est ordinaire. La sacoche qui lui sert à y ranger ses outils laisse dépasser quelques plantes et quelques outils dans certaines poches prévus pour être facile d’accès. L’un d’entre eux manque bien sûr dans les rangements puisqu’il se trouve dans les doigts du cueilleur. Si la route n’est pas loin, sa charrette non plus. Cela n’empêche point l’aventurier d’être à deux heures de chez lui, à Doucerive pour se balader loin de sa propriété mobile comme les passages sont peu courants. La montagne des trois sœurs borde le sud de cette petite parcelle de forêt et le Mont Adrianne est celle que l’on aperçoit au sud qui arrête les courants trop chauds pour le plus grand bonheur du promeneur. La cape va jusqu’à recouvrir sa tête bien que personne ne puisse le remarquer ici, simple camouflage pour une apparence que beaucoup remarqueraient d’un simple regard.

Le silence se rompt par une discussion lointaine.
Pas un mot, plus un geste. L’oreille tendue pour en chercher la source en même temps que reprendre appuie sur ses deux jambes. Méfiance, tel est le maître mot ici pour se cacher de la première hostilité. Si les voix se rapprochent, elle pousse à l’être des bois de rester discret, surtout à l’écoute qui se veut qu’une dispute semble avoir lieu puisque qu’une voix féminine hausse le ton. La curiosité prend un peu plus le dessus, mais la prudence reste de rigueur quand l’autre voix fini par ne plus émettre le moindre son.
Sous sa capuche, l’être mystère s’approche de la source qui ne se trouve qu’à une dizaine de mètres de lui. Il la voit et paraît presque émerveillé jusqu’à qu'elle hausse à nouveau la voix avant qu’elle ne se rapproche du nommé Argas qui montre une attitude étrange. Identifier son environnement pour comprendre et intervenir.
Qui sait ce qu’il se trouve dans la forêt non loin de Doucerive que celui qui la parcours de long en large depuis des années. Aussi silencieux que la forêt elle-même, une lourde intonation derrière elle surprendrait la plus sauvage des créatures.

- Éloignez-vous de lui, jeune fille…

La voix n’est autre qu’un homme qui semble âgé entre vingt et trente ans. Il passe à côté sans la regarder, concentré sur le soldat au milieu d’un tapis de Mousse Caline. Son expertise est formelle et sa présence pourrait très bien sauver la vie du garde.
La jeune femme n’eut le temps que d’apercevoir le visage fin et calme de cet homme de providence avant de ne pouvoir qu’observer une multitude de roses blanches dans une chevelure argentée alors qu’il retire sa capuche, trahissant ainsi sa nature surnaturelle : un élémentaire.

Le contact du soldat est ressenti, avec un peu de chance, l’addiction ne sera que très limitée.
Restant devant d’elle, le bras tendu dans une manche bien amble pour la tenir à l’écart, l’autre bras se dirige vers Argas qui montre de plus l’envie d’avaler la mousse sous ses pieds.
Le bras qui se voulait humain se métamorphose en un entrelacs de ronces qui s’étend pour entraver le haut du corps de la victime avant qu’elle ne saisisse le moindre gramme de mousse. Bien sûr qu’il ne se laissera pas faire. L’élémentaire n’a manqué aucun détail le concernant, à commencer par les armes accrochées à sa ceinture. Électrique ou non, il ne fallait pas faire aucune manière pour lui sauver une vie de l’addiction mortelle que la Mousse Caline engendre.
Ce sont de longues secondes qui passent pour l’éloigner de la parcelle toxique, qui a pour effet de laisser le soldat dans un état second avant de lui laisser cette agréable sensation de fausse allégresse par un grand malheur.

- Donnez-lui ça…

L’herboriste reste parfaitement calme en sortant une fiole minuscule dont le contenu est caché par le verre opaque et un bouchon de liège.

- Ce n’est qu’expérimentale… Mais ça devrait alléger les effets….

Il ne manquera plus qu’à observer attentivement le résultat tout en confirmant qu’aucune mousse ne s’est posé sur sa peau…

Sam 25 Nov - 17:38

VAL DU MESNON / FORÊT

Pthelior 1989
Les pensées de la Princesse se mélangent pour ne former qu'un amas d'hypothèses et de probabilités. Elle ne connaît pas suffisamment les plantes et les champignons qui peuplent le monde et ne peut donc pas prendre une décision rapide et mesurée. En plus de ça, elle ne s'occupe pas fréquemment de ce genre de problème, bien au contraire. D'habitude, ce sont les humains qu'elle doit gérer et contrôler. Heureusement pour les deux compères, un ange rôdait dans les environs et il n'est pas décidé à laisser mourir le garde. Le jeune homme s'avance sans aucune hésitation vers Argas en sachant exactement quoi faire. Une aubaine pour Neela qui, par la force des choses, ne doute pas de ses intentions. Que peut-elle faire de mieux de toute manière ? Au contraire, elle n'est pas seule ce qui reste extrêmement rassurant. Elle s'écarte en arrière et laisse le champ libre à l'inconnu qui n'est d'ailleurs pas humain. Autrefois, elle aurait été surprise, mais plus maintenant. Ce n'est pas la première fois qu'elle rencontre une singulière personne. Cet élémentaire lui semble par exemple bien plus normal que Tlaxlheel, le Saraph, lui ayant laissé dans l'esprit un souvenir amer et perturbant.

« Vous êtes médecin ? » demande t-elle.

Argas, désormais maîtrisé, n'a plus accès à son épée et n'est donc plus une menace pour autrui. Pour lui non plus, d'ailleurs. La Princesse se rapproche sans hésitation de l'inconnu et attrape la fiole qu'il tend. Son regard se dirige ensuite vers son garde. Il n'a plus du tout la même expression, bien au contraire. Il semble tout avoir perdu. Le manque et la frustration se lisent sur son visage déformé par une vie qui lui semble bien lisse et fade.

« Argas, avale ça. » Demande t-elle.

Elle vient d'user de sa capacité de persuasion pour suggérer à son garde d'avaler le contenu de la potion. Heureusement pour elle, il n'est pas contre cette idée et se laisse donc faire. Elle lui ouvre la bouche et verse le contenu à l'intérieur. Sans surprise, il ne rechigne pas et déglutit immédiatement. Neela ne s'éloigne pas et attend de pied ferme que les résultats soient visibles.

« Qu'est-ce que c'est ? »

Elle parle à l'inconnu et fait bien évidemment allusion à l'étrange mousse qui les entoure. Elle comprend que le problème vient de là en voyant l'homme agir méticuleusement, éloignant son garde du verdoyant tapis.

« Qu'est-ce que je viens de lui donner ? » Poursuit-elle.

En espérant que ce n'est pas du poison, qu'ils ne vont pas se faire torturer de longues heures dans les bois sans jamais avoir l'occasion de retourner à Lapis. Après tout, qu'est-ce qui pourrait l'empêcher de le faire ? Sûrement pas une faible Princesse, encore moins un garde drogué et pris au piège dans des lianes.
Sam 25 Nov - 21:26



Val du Mesnon / Forêt

Pthelior 1989


S’il savait comment faire, c’est que les plantes n’ont visiblement aucun secret pour lui.
Ce n’est qu’à moitié vrai. S’il a voyagé durant son jeune âge, il n’en est pas moins un sédentaire réfugié dans un petit village entre un minima de technologie et une pleine nature qui lui rappelle le lac et la forêt qui l’a vu naître.
Rien ne laissait croire que cet homme, enfin ce qui semble être un homme, ne soit mauvais pour vouloir extraire le suivant de la jeune femme trop bien habillée pour être de la région qui voulait à savoir s’il était médecin…

- Non.

Sans donner plus de détails, la fiole à la main est gracieusement offerte pour espérer avoir l’effet désiré. Aucun risque de poison puisqu’il l’a déjà bu de lui-même pour savoir s’il allait avoir un effet indésirable quelconque – oui, c’est assez radical… qui lui a déjà valu plusieurs jours de convalescence plusieurs fois durant sa vie – et soulager un minimum les effets de la plante toxique.
Oui, il est au courant que cette plante est plus recherchée pour en faire une drogue. Mais l’herboriste pense qu’il est préférable de chercher à contrer la toxine. Il est attentif, surveille que le garde du corps ne fait aucun geste qui pourrait les blesser sans inclure dans l’équation puisqu’il prend lui-même le risque en entravant son corps de ronce sur toute sa longueur sans l’étouffer ni le piquer.
Ce qui pique la curiosité de l’inconnue, c'est pourquoi son compagnon est dans cet état. Oui, il est évident qu’il s’agit de la mousse qui s’est exposée ici et là en petite étendue, mais en détail…

- De la Mousse Câline… Une plante toxique et parasite qui se propage en donnant une impression d’euphorie à son hôte pour s’exporter.

En ce qui concerne le contenu de la fiole tout aussi mystérieux.

- Un concentré de plantes donc je vous épargnerai les noms. Idéalement, elle devrait diminuer les effets de la toxine. Malheureusement, ça ne remplacera pas une bonne cure pour les jours à venir.

L’élémentaire n’est pas très enjoué que son concentré ne marche pas comme il le voudrait. Il fallait s’y attendre, sans compter que les intoxiqués ne sont pas rares dans les environs. L’idée lui est venue il y a une dizaine d’années, mais il n’a pas encore suffisamment de connaissances pour en faire une solution miracle.
S’il fallait éviter de la toucher, cela n’empêche pas l’étranger de sortir un énorme bocal d’une seule main, de l’ouvrir avec un pouce avant de le poser juste à côté de l’amas végétal. Son but ? En récolter. Son objectif ? Continuer d’essayer d’isoler la toxine. Sa progression ? Nulle…
En avoir un peu plus est toujours utile, par contre le fait de le faire à une seule main lui complique si bien la tâche qu’il abandonne la récolte immédiate. Il range tout, toujours d’une seule main et conseil à la jeune femme de s’en éloigner, tirant par la même occasion l’intoxiqué à quelques mètres pour ne plus l’avoir dans leur champ de vision.

Si le silence domine, la jeune femme doit tout de même sentir un léger regard d’un élémentaire. Le seul qui soit visible ici est cet homme dont elle ne connaît rien et qui pourtant ne s’est pas laissé prier pour les aider. Plus il la regarde, plus il est sûr que cette jolie fleur n’est pas de la région. Elle est trop bien habillée et pour avoir un homme qui l’accompagne suffisamment armé de son épée, c'est qu’elle n’appartient pas à la citoyenneté locale. Autant lui demander.

- Que fait une si belle plante au milieu de la forêt ? Vous vous rendez à Doucerive ? Où vous en partez ?

Cela doit faire deux jours que l’intéressé a quitté la ville la plus proche pour la récolte d’ingrédients. S’ils en viennent, c’est que leur passage a été de courte durée.


Lun 27 Nov - 16:10



Val du Mesnon / Forêt

Pthelior 1989


L'inconnu n'est décidément pas très loquace, mais la Princesse n'est pas du genre à insister. Elle attendait clairement qu'il développe un peu plus sa réponse et qu'il lui donne quelques informations supplémentaires. Qu'elle ne soit pas dans le brouillard le plus complet le concernant. Soit. Il n'a probablement pas envie d'en dire plus et c'est son choix.

« De la mousse Câline ? » Répète Neela. « Je comprends mieux. »

Comment une mousse aussi banale peut elle s'avérer être aussi dangereuse ? Une chance que l'inconnu, qui semble malgré tout connaître les plantes comme sa poche, soit tombé sur les deux compères. Ce n'est pas si étonnant qu'un élémentaire maîtrise aussi bien ce sujet, d'après Neela en tout cas. L'apothicaire tire en arrière le garde du corps, histoire de le protéger au mieux. La Princesse fait de même et recule de quelques mètres. Autant faciliter le travail et ne pas prendre de risque inutile, sachant qu'elle n'est rien d'autre qu'un poids pour l'instant.

« Une cure ? Vous connaissez quelqu'un à qui je pourrais m'adresser ? » demande t-elle.

La Princesse n'est pas très à l'aise à l'idée de devoir se débrouiller seule. Elle ne connaît pas les environs, elle ne sait pas à qui s'adresser pour cette fameuse cure, elle ne sait même pas comment va évoluer l'état d'Argas. Qu'importe, la première étape est probablement de se rendre à Doucerive, quelqu'un pourra probablement l'aider là-bas. Mieux, l'inconnu pourra peut-être aussi apporter son aide, encore une fois. La Princesse ne réagit d'ailleurs pas au compliment et reste imperturbable. Elle est malheureusement habituée à ce genre de réflexion et de commentaire.

« Nous nous rendons à Doucerive. Comme vous pouvez le voir, nous avons eu un petit problème sur la route. »

Argas commence doucement à s'agiter et à reprendre ses esprits. Il n'a désormais qu'une idée en tête : goûter de nouveau au plaisir de cette singulière mousse.

« Lâche moi. » Exige le garde, fusillant du regard l'inconnu.

Tout à l'air de se mélanger dans sa tête : le manque, l'angoisse, l'impuissance, la colère. Ce n'est clairement pas habituel de voir Argas dans cet état, mais ce n'est pas non plus étonnant au vue de la situation. Tout s'est probablement déconnecté dans son esprit lorsqu'il s'est posé dans cette mousse. Il ne comprend pas la situation, qui est cet inconnu, pourquoi il est piégé, et lutte en parallèle contre son envie de revivre cette jouissance. La garde tente de saisir son épée, sans succès. Il manque de force et ne peut rien faire dans son état. La Princesse se baisse à son niveau et pose une main contre sa joue.

« Arrête, calme-toi Argas. Tu t'es posé dans un tapis de mousse Câline, c'est une plante toxique qui rend dépendant. Cet homme est venu nous aider. »

Le soldat arrête de gesticuler pour l'instant, tout en restant sur ses gardes. Son regard accusateur jongle entre l'apothicaire et la mousse.
Lun 27 Nov - 21:11



Val du Mesnon / Forêt

Pthelior 1989


Nommé la cause, puis la confirmer permet à la conversation de prendre un large sens et une facilité de compréhension dans la situation dans laquelle ils se trouvent.
Ainsi, l’unique solution est soumise à un soldat qui n’a spécifiquement rien demandé, mais qui va faillir à son devoir s’il n’est pas soigné. S’il est là pour protéger la jeune femme, alors c’est une bonne raison pour le remettre dans le droit chemin. Quant à la personne qui pourrait les aider.

- Je m’en occuperai…

C’est ce qu’il y a de mieux à faire.
À bien regarder, sa demeure n’est pas vraiment idéale. Il va réfléchir à ce problème en cours de route. Dans l’heure, retourné chez lui tout en maîtrisant le soldat pour qu’il ne s’enfuie pas à la recherche d’une nouvelle dose de mousse toxique. Il y a, dans tout ceci, une bonne nouvelle : ils se rendent à Doucerive.
Un regard le fusille. Heureusement, l’homme parfaitement attaché à l’aide du bras de ronce de l’élémentaire, il ne fera de mal à personne et surtout pas à lui-même.
Néanmoins, s’il demandait à être relâché. Ce n’est que par l’ignorance que l’apothicaire répond dans un premier temps. La belle lui rappelle de se calmer et répète ce qui lui a été dit plus tôt sur son intoxication.

- Je ne peux pas prendre le risque de vous libérer. Ajoute l’homme aux cheveux d’argent. Au temps pour vous que pour moi.

Pour eux, le soldat et la jeune femme comprise. Il pourrait très bien se retourner contre elle en voulant s’enfuir pour une nouvelle dose. Même s’il ne s’agit pas du premier cas qu’il intercepte, l’élémentaire préfère rester prudent. On est capable de tout pour avoir ce que l’on veut.
Son premier réflexe est de desserrer les ronces au niveau de la hanche pour le désarmer. Ce n’est pas très facile d’une seule main, mais avec un peu de doigté, il y arrive sans trop de peine. L’homme libère ses jambes pour qu’il puisse marcher avant de tendre l’épée vers la princesse de Jade et leur montre d’un coup de nez la direction à prendre dans l’immédiat.

- Allons à ma charrette. Je vous accompagne à Doucerive.

Le moyen de locomotion rudimentaire n’est pas plus très loin. Son propriétaire veille toujours à ne jamais s’en éloigner et après quelques minutes, les trios remarquent le cheval à l’avant en train de brouter une nourriture parfaitement saine. Quelques fougères, de l’herbe, rien qui ne risque de l’intoxiquer. Quand son propriétaire arrive à porter de vue, il lève la tête et hennit à la vue de sa nouvelle compagnie. L’apothicaire pose une main sur l’encolure pour rassurer.
Avant de les faire monter au milieu de ses ustensiles et récipients divers, l’herboriste se laissait porter par une dernière question.

- Qu’est-ce qui vous amène dans les environs ? Simple curiosité.

Le jeune élémentaire se garde de monter seul tout en gardant le soldat entravé de son bras de ronces. Il lui fallait une corde ou quelque chose pour le garder immobile le temps du voyage.


Mar 28 Nov - 12:08



Val du Mesnon / Forêt

Pthelior 1989



L'homme propose de s'occuper lui-même du garde du corps, sans grande surprise. Est-il piégé par la situation et fait-il ça par politesse ? En parallèle, il n'a pas l'air d'hésiter à aider les autres. Peut-être fait-il ça de bon cœur ? Qu'importe, la Princesse n'aura pas à trouver quelqu'un d'autre pour les aider.

« Merci. » Réplique t-elle. « Vous m'enlevez une énorme épine du pied. »

Le garde demeure extrêmement agité, ne comprenant pas tout ce qu'il se passe. Assisté par l'apothicaire et par la Princesse, il parvient tout de même à se déplacer jusqu'à la charrette de fortune, sans décoller ses yeux de la mousse. À priori, le groupe se dirige vers la demeure de l'inconnu. C'est le moment d'en apprendre un peu plus sur lui.


« Je m'appelle Neela Deshmukh. Je suis la plus jeune Princesse de Lapis, une ville au Sud du Rempart de Phylène. Cet homme est mon garde du corps, Argas Flitz. » Explique t-elle. « Nous sommes simplement en voyage en direction d'Opale. Doucerive est une étape sur la route. »

Pas besoin d'en dire plus sur les raisons de ce voyage pour l'instant. La Princesse se baisse et fouille la poche arrière du soldat pour en sortir une paire de menottes parsemée encore une fois d'émeraude. Elle lui attache ensuite les mains en arrière, non sans peine. D'après ses souvenirs, c'est la première fois qu'elle fait ça.

« À votre tour de répondre à mes questions. Quel est votre nom et que faites vous dans la vie ? Vous habitez à Doucerive j'imagine ? »

Elle décide alors de se calmer avec ses questions pour ne pas être trop excessive, surtout que l'inconnu n'est pas très bavard. Ce n'est pas la peine de lui faire regretter aussi vite son choix de les aider. Une fois le garde attaché, elle l'aide à monter à bord de la charrette. Elle reste d'ailleurs à côté de lui pour le surveiller de près. Le trio se met rapidement en route vers Doucerive. Il n'y a manifestement pas de temps à perdre.

« À quel prix d'élève cette cure ? » demande t-elle.

Les décisions et les choix sont toujours motivés par quelque chose. Autant tout mettre sur la table immédiatement.
Mar 28 Nov - 15:37



Val du Mesnon / Route

Pthelior 1989



Aimable, serviable, altruiste, bon samaritain, le cœur sur la main.
Nombre de qualités et de synonymes pouvant désigner l’homme qu’il est et qu’il sera peut-être tout au long de sa longue vie.
S’il devait assigner une raison pour laquelle il est aussi serviable ici, cela n’est que par intérêt et satisfaction personnelle. Si ses choix et ses peurs ont fait de lui un habitant très isolé, il en convient que certains plaisirs de courte durée font que cela en vaut la peine.
La charrette de fortune qu’ils ont rejointe est allégée pour le court voyage qui était prévu et rassemble presque tout ce dont il eut besoin pour quelques jours. Les multiples questions qui ont pu être posées changent de côté avant les fameuses présentations.
La surprise n’est qu’à moitié dissimulé lorsqu’elle donne son nom et surtout son statut. Une princesse. Cela expliquerait-il sa beauté naturelle sublimée à travers la robe et les bijoux sertis d’émeraude ? Possible. L’élémentaire ne saurait en jugé autrement, lui qui vit loin de tout depuis des années. Nombreux sont les contes pour enfant qui parle de princesse et se tenir à ses récits n’est qu’une petite fantaisie qu’il pourrait se permettre s’il ne se trouvait pas en face de l’une d’entre elle.
Le soldat est son garde du corps comme il l’avait bien deviné. Le lieu de départ et d’arrivée de leur voyage semble bien long pour avoir été fait simplement à pied. Pour ne point l’importuner, l’argenté se limite à garder un silence avant qu’elle ne pose à son tour question sur son identité après avoir menotté son garde afin qu’il évite la moindre folie. La charrette habillée d’une toile de tente sur des arceaux de métal suffira à ne pas le tenter dans une nouvelle chasse à la mousse. Espérons-le du moins.
Installé sur le bois, il pouvait relâcher ses ronces et reprendre tout de ses deux mains. L’élémentaire redescend pour faire le tour et prendre le banc à l’avant.

- Duscisio Balibe. Je suis apothicaire, j’étudie également la magie, la Brume et parfois la nature humaine.

Petit geste de galanterie tout de même, la main qui n’était que ronce il y a quelques instants est tendu vers la princesse de Lapis afin qu’elle puisse s’asseoir le temps du trajet sur un banc monté sur ressort.

- Vous avez sans doute relevé ma nature d’élémentaire, aussi jeune puis-je être.

Effectivement. Entre le fait de transformer sa main en ronce et les nombreuses roses blanches qui ornent sa chevelure d’argent, difficile de conclure du contraire. Quant à parler de jeunesse pour son espèce, elle relève plus du centenaire comparé à la jeune femme qui ne devait avoir qu’une vingtaine d’années. Ça oui, elle est très attirante. En tant que princesse, beaucoup de prétendant ont déjà dû lui dire par simple flatterie, mais en ce qui concerne Duscisio. C’est autre chose. Cela ne relève pas que de la flatterie, il le pense réellement. Neela est très attirante, cela ne fait aucun doute.
Préférant ne pas exprimer de trop son allégresse à l’idée de pouvoir observer une si belle créature, il passe à satisfaire sa curiosité une fois assisse.

- Effectivement, j’habite à Doucerive plus de la moitié de l’année, quand les températures ne sont pas trop basses.

Tiquant le cheval afin qu’il commence à avancer en direction de la ville, sortir de la forêt pour passer entre les quelques arbres qui les séparent de la route. Ce qui entraîne la question que tout le monde finit par poser, la question du prix.
Duscisio ne semble pas très réactif, il sourit légèrement et rien de malicieux n’envahit ses pensées. C’est alors qu’il répond :

- Plutôt que du prix, je préfère penser à votre sécurité. Si Argas est votre garde du corps, il est aussi là pour que vous puissiez voyager sans crainte.

Cela peut paraître très noble de sa part. La princesse se laisse, visiblement, sans défense tant que son garde du corps est dans cet état et la sécurité importe plus qu’un simple tas de pièces pourtant nécessaire.

- La cure prendra quelques jours. On passera en ville pour trouver un peu d’aide. On en parlera du prix quand il sera désintoxiqué. J’espère juste que vous n’êtes pas pressée.

Ils ont pour une demi-journée de voyage. Le manque va commencer à se manifester chez le soldat et ils devront soulager son angoisse avec le peu qu’ils ont. Espérons que cela ne soit pas trop difficile.

Mer 13 Déc - 11:28



Val du Mesnon / Route

Pthelior 1989



Malgré le fait que la présence de l'homme soit rassurance pour la Princesse, elle reste sur ses gardes et ne regarde rien d'autre que son garde du corps. Elle lève tout de même un sourcil en entendant la réponse de Duscisio. Un apothicaire ? Elle n'était pas si loin de la vérité en fin de compte. En retour, elle ne voit pas la réaction de son interlocuteur vis à vis de sa condition de vie. Tant mieux.

« Enchantée Duscisio. » Réplique t-elle. « Comment étudiez-vous la nature humaine ? »

Elle ne connait que très peu le sujet. Elle a étudié énormément de matières dans sa jeunesse : la littérature, la science, la psychologie, le savoir être. Pas à un niveau prodigieux, loin de là, mais tout de même de sorte à avoir les bases. Elle sourit à l'apothicaire face à son geste de galanterie. Le temps d'un instant, son regard glissera le long de la chevelure blanchâtre de l'homme.

« Le fait que les humains ne transforment pas leurs bras en ronce est effectivement un indice. » Répond t-elle. « Vos cheveux sont sublimes. Quelle couleur. »

Généralement, la Princesse n'a aucun mal à faire des compliments. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas toujours sincères : elle est constamment dans un jeu de séduction avec les autres pour, d'une certaine manière, se faire apprécier. Du moins, faire en sorte que l'interlocuteur apprécie sa famille. De manière simplifiée, elle plante constamment de petites graines pour se faire des alliés, comme lorsqu'on investit du temps sur une fragile pousse en attendant qu'elle devienne ensuite un arbre solide. Dans le cas présent, elle pense réellement ce qu'elle dit. Les cheveux de Duscisio sont sublimes.

« Nous prendrons le temps qu'il faudra pour qu'Argas soit de nouveau en pleine forme. »

Elle ne relève pas la question du prix. Elle compte bien lui offrir une large compensation pour son aide, mais cela ne semble effectivement pas être sa priorité. La jeune femme sort de sa poche une gourde parsemée d'émeraudes. Elle fait lentement boire Argas, qui ne résiste pas vraiment. Elle en profite pour éponger son front transpirant. Ce qu'il vit ne doit pas être agréable, désirer plus que tout au monde quelque chose qui nous entoure en quantité. Le garde se contente de fixer l'apothicaire, méfiant. Elle n'est pas en possession de tous ses moyens, mais n'est par ailleurs plus en transe. La cure sera plus simple ainsi.

« Pourquoi vous installer à Doucerive ? Vous une raison particulière ? » demande Neela. « Le reste du temps, où logez-vous ? »

Elle ne parle pas tous les jours à un élémentaire. Elle est curieuse d'en savoir plus sur sa vie et ses habitudes.
Mer 13 Déc - 14:10



Val du Mesnon / Route

Pthelior 1989



Les occupations premières de Duscisio sont on-peu plus hors du commun.
Cela dit, pour un jeune élémentaire qui n’est parmi les hommes que depuis quelques dizaines d’années, cela semble plutôt surprenant de sa part. Si étudier la brume et la magie n’est qu’une occupation commune au vu du quotidien, les deux éléments font partie de la vie de tous d’une manière ou d’une autre. Étudier la nature humaine est un peu vague. Ce corps est semblable à un humain, n’ayant que soixante ans pour en paraître vingt. Alors, expliquer comment ils sont étudiés…
Duscisio reste muet le temps d’une longue réflexion, c’est vrai qu’il ne s’est jamais posé la question de comment il procédait. La plupart du temps, ses échanges humains se limitent à l’observation de l’adaptabilité de cette espèce, l’échange de biens commerciaux pour l’échange de simple pièce de monnaie, jusqu’à l’observation de son occupation préférée, dont le fait d’avoir choisi un corps d’un jeune homme se rapprocherait à ce que l’humain appellerait la séduction. Ce qui n’explique toujours pas comment il l’étudiait…

- Par leur réaction suivant la situation, je dirai. Répond-il avec une certaine hésitation. Il y a un mot pour ça, je crois… Ataba… Adabti… Adaptabilité ?

La maîtrise du langage n’est pas encore parfaite. Malgré son éducation auprès de marchands ambulants, son vocabulaire est limité et certains mots compliqués et leur synonyme sont encore vagues dans son esprit embrumé.

Une fois installée, la jeune femme qui pourtant n’a pas spécifiquement réagi à son compliment ne l’empêche pas d’en faire un à son tour. Sa chevelure argentée attire bien des regards, mais, de là à ce qu’on le complimente ainsi, surprend l’élémentaire qui peine à montrer une réaction.
Il faut se l’avouer, cette chevelure est sa plus grande fierté, bien plus que le reste de sa présence pour être le plus séduisant possible, y ajouté des roses blanches se fait enfin remarqué.
Mais cela ne serait-ce pas qu’une simple formule de politesse comme elle a montré la neutralité d’en recevoir ? Quitte à apprécier ce compliment qui le fait tout de même réagir par un large sourire, celui-ci répond avec humour :

- Et c’est une couleur cent pour cent naturelle !

Rien à voir avec l’âge. On dit souvent que la couleur argentée va avec l’âge sauf que cette fois, elle est bel et bien dépourvue de coloration qui en augmenterait la brillance par exemple. Il en convient qu’il est assez difficile de coiffer de tels cheveux, alors que des ronces et roses envahissent une grande partie de ses mèches.
Ne s’attardant pas sur le coût ni le temps des soins à fournir pour Argas, le garde du corps, la jeune femme semble très intéressée par le mode de vie de l’élémentaire qui leur sert de guide.
S’il s’est introduit en vivant partiellement à Doucerive, qui plus est un sujet beaucoup plus intéressant qu’une cure.

- Doucerive a un bon compromis entre absence et présence de leur technologie. La présence d’électricité m’horripile, tout comme les machines.

Pour le moment, l’apothicaire est dans son état normal. Si cette fameuse technologie s’approche de lui, la princesse de Jade n’aura aucun mal à conclure que c’est plus de la phobie que de la haine. La chance qu’il possède actuellement est d’avoir sous les yeux, une jeune femme dépourvue de toute prothèse mécanique. La beauté naturelle dans tous ses états.

- Autrement, je loge à Kattorin avant les premières neiges. Jusqu’à maintenant, c’est le seul endroit ni trop chaud, ni trop froid qui me permet de vivre toute l’année de mon métier.

Il en fait une pause et à l’idée de croiser Neela qui est tout de même une demoiselle de la haute société, s’étonne de la voir si loin de sa demeure.

- Maintenant que j’y pense… Vous dites venir de Lapis. Si j’ai bonne mémoire, cela représente plusieurs milliers de kilomètres. Ce n’est pas un peu loin pour venir jusqu’ici à pied ? Avec un seul garde du corps, qui plus est.

Duscisio aussi s’intéresse à la beauté qui lui fait la conversation.
Il ne parle pas tous les jours à une princesse. Il est curieux d’en savoir plus sur sa vie et ses habitudes.