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[Event] La ville

[Event] La ville - Page 2 Brandw10
Mer 8 Fév - 11:43

POST MJ : LA VILLE



Vous avez nettoyé la cave de ses occupants, bien que la participation n'ait pas été équitable. Mais, nous n'attendions rien de moins d'Artémis.
Elizawelle, tu as beau être une habituée des incursions dans notre voile, ton séjour à Dainsbourg semble te troubler plus que nécessaire. Au vu de ton état, tu ne devrais plus venir nous importer à l'avenir. Mais… pour le moment tu es encore là et parmi tes compagnons il y en a que nous apprécions. Il ne manquerait plus que tes égarements provoquent le retour prématuré d'une de nos sœurs.
Ressaisis toi !
Notre soutien arrive à tes oreilles en résurgence d'une berceuse de ton enfance.  Tu entends la voix de ton père s’extirpant du passé. Si tu sembles fuir tes souvenirs, nous t'en imposons certains qui avaient don de d’apaiser.

Mental mis à part, vous n'êtes plus aussi fringant qu'à votre arrivé, mais faites bien mieux corps avec l'endroit. Des vêtements un peu plus en loques et un peu moins de chaleur et, bientôt, vous ferez illusion parmi nos habitants.

Pour le moment, grâce à votre bravoure, vous ne risquez plus de mauvaise surprise entre les murs de la chapelle. Du moins, pas tant que vous pouvez la garder sécurisée.
Vous en avez également profité pour récupérer l'ensemble des documents, même les plus illisibles, dans l'espoir de pouvoir en tirer quelque chose. Cependant, avant de penser à les vendre, vous y jetterez probablement un œil. Au milieu des estampes xandriennes grivoises, que recèle l'une des sacoches, et des dessins délavés par le temps, certaines pages retiendront probablement votre attention. Quels qu'aient été les motifs de ces investigations, vous avez mis la main sur les restes de plans annotés d'une partie des souterrains de Dainsbourg.
Les détails ne s'attardent guère sur les dédales qui, si vous en croyez les mots en marges, mènent vers la ''forge de mystification''. La concentration de point d'exclamation rouge triplement cerclé doit être un indice sur les raisons pour lesquels cette portion du plan est incomplète. La plus part des feuillets vous plongerons bien plus profondément dans les entrailles de la ville, dans une succession de galeries confuses, biscornues, à l'origine naturelle ou sauvage, semblant s'étendre même hors de l'enceinte fortifiée, à la recherche de… La question demeurera. Vous aurez beau retourner l'ensemble des pages intelligibles en tout sens, aucune mention claire de l'objectif finale. Peut-être les auteurs eux même n'en savaient rien.
Peut-être aurez-vous le temps de vous y attarder et d'en percer, si vous le pouvez, les mystères.

Dans cette chapelle abandonnée, vous pouvez reprendre votre souffle. Un souffle vacillant sous les psalmodies de râles plaintifs et de grattements implorants qui vous parviennent de derrière la grande porte d'entrée. Sinuant le long des pierres, un de ces serpents de viscères, que certains d'autres vous ont déjà pu constater à l'extérieur, tente de s'inviter, passant par un vitrail brisé. S'écorchant sur le passage de fer et de verre, il ne réussit qu'à couler de son sang coagulé le long du mur intérieur jusqu'à souiller le chœur de l'ancien sol consacré. Au milieu des bancs et des idoles saccagés, les derniers vitraux soudés laissent une douce lumière colorer l'endroit. Frêles touches irisées qui n'évoquent en rien la grandeur que les Dainsbourgois avaient façonné.
C'est ici que vous êtes réunis, ne manque qu'Asgrevain et Réno, mais peut-être ne sont-ils pas loin.

* * *

Il ne faut pas longtemps après qu'aient retenti ces hurlements pour que nous revenions à notre place, vous renveloppant tous tendrement dans notre linceul de grisaille. Cette chose ne peut nous tenir longtemps à distance, elle n'est qu'un simple désagrément dans nos rues. D'ailleurs… peut-être êtes vous là pour nous soulager de cette épine ? Cela pourrait nous faire changer d'avis sur certain d'entre vous.

Mais… pour le moment vous êtes raisonnable. À deux contre elle, qu'auriez-vous pu faire ?

Asgrevain, témoin de ta fuite, Réno se sent soulagé, ses traits bestiaux se résorbent légèrement, juste assez pour qu'il retrouve un contrôle suffisant sur ses instincts. Il profite d'être de nouveau sous notre protection, il sait que nous n'aimons pas le voir souffrir de ses métamorphoses.
Il te rattrape rapidement. Vous courez en direction de la chapelle. Derrière vous la créature ne se presse pas. Pourtant, par à-coups, sa présence insidieuse se fait sentir dans votre nuque en un souffle rauque porté par le vent. La distancez-vous ? Réno ne s'y risque pas. Et toi, Asgrevain ? Veux tu te rendre compte que votre vitesse de course ne change rien, que ce regard coulant te fixe de quelques mètres en arrière. Il parait calme… triste peut-être… et, pourtant, tu as ressenti autre chose.

Au loin, devant les portes principales de la chapelle, vous devinez une marée de corps indistincts. L'un de vos compagnons, au moins, doit avoir eu l'idée de barricader l’accès de leur refuge de l'intérieur.
Te tirant par le bras, Réno bifurque à une intersection, s'engouffrant dans les dédales d’artères d'un quartier tranquille. Les rares occupants que vous croisez semblent blasés dans leur mort.

- Hé ? Asgrevain ? T'es avec moi ? C'était le bon choix ! Espérons qu'il n'y ait pas foule sur la porte arrière de la chapelle… Sinon… boah, ça me déplairait pas. Tâchons juste d'être rapide !

Es-tu seulement en état de le comprendre ? Lui ne peut pas savoir ce que tu as éprouvé là-bas…
Il constate juste une anomalie dans ton fonctionnement habituel.
Une intersection plus loin, la porte se devine. Peu de goules ont eu la présence d'esprit de venir de ce côté, le passage devrait être aisé.
Peut-être bientôt serez-vous en sécurité ?
Cependant, alerté par le bruit lourd de votre course, un détachement de la masse attroupée sur la porte principale commence à venir vers vous.
Le rythme de Réno ne ralentit pas à l'approche de la porte, défonçant le crâne de deux corps au passage, son armure d'acier noir force un passage ; plus efficacement que n’importe-quel bélier, l’ursidé fait irruption parmi le reste de son escouade.
D'une main levée il espère calmer votre surprise ou simplement passer outre.

- Pas le temps de faire un point sur la situation. Trop de danger par ici, il faut partir, fissa !

De l'extérieur, déjà, des craquements d'écorce accompagnent des morceaux de chairs putréfiées qui voltent dans les airs. Réno jette un regard inquisiteur sur les documents que vous avez rassemblé. L'un de vous aura bien réussi à être synthétique dans ses explications. Oui, ce passage éboulé est probablement votre meilleur possibilité à l'heure actuelle. En espérant qu'il ne soit pas trop long à dégager. L'aide de Réno pourrait faire la différence.

Alors que vous vous apprêtez à descendre, un bruit retentit à la cave. Un roulis de pierre ? Une aide providentielle ?

Arrivé en bas vous pouvez en effet constater qu'un tunnel a prit forme au milieu même des gravats vous invitant à la descente. Vous enjambez les corps mutilés post-mortem par vos camarades et vous éloignez du vacarme de la surface.

Si vous en prenez le temps, peut-être remarquez vous la porte intérieur du clocher ouverte, ainsi que l'absence de son et de lumière provenant de l'étage.

- *reniflement sonore* Humm… Espérons que ces plans nous empêcheront de nous terrer dans une impasse. Vous avez eu le temps d'y voir un peu plus clair ? Si déjà les souterrains de la cathédrale sont labyrinthiques… ceux de la ville sont pires.

Le boyaux brut fait bien vite place à une pierre plus travaillée et un couloir élargi. Mais avant de vous engagez plus en profondeur, il vous faut vous préparer si vous ne voulez pas finir dans l’obscurité complète.
Durant cette courte pause, Réno n’arrêtera pas de guetter l'entrée des souterrains.
Jusqu'à présent, rien n'a l'air de vous avoir suivi.


Récap :
Ven 10 Fév - 11:38


Ces documents étaient bien trop abîmés. Il ne tenait même pas à l’exprimer oralement tant cela était évident. En marge des croquis, des éléments étaient notés, pas tous déchiffrables. Le vagabond repéra des bouts de plan, tous incomplets. Il étala subitement les feuilles au sol. Que tous les plans soient incomplets lui semblait étrange. Le regard analytique, ses mains se mouvèrent et, agenouillé au milieu de la chapelle, les feuilles bougèrent régulièrement. Plusieurs essais furent nécessaire. Au fur et à mesure, certaines des feuilles ne furent plus déplacées.

« C’est un puzzle. Je ne sais pas s’ils ont voulu nous savoir légitime à lire leur plan ou s’ils n’ont pas réussi à tout synthétiser sur une seule feuille. »

Après quelques instants, le Portebrume pensait avoir terminé. Chaque embouchure se croisait correctement. Néanmoins, malgré un long moment d’observation, le plan ne lui inspirait rien.

« Il faudrait déchiffrer les annotations. En l’état, impossible de savoir si c’est un plan des souterrains ou de la ville. Et pour quelles raisons ont-ils dessiné ces plans ? Trop d’inconnus pour s’appuyer dessus. Tentons quand même d’en retenir un maximum. »

Ce fut à cet instant que Reno et Asgrevain arrivèrent. Le premier ne prit pas le temps de faire des politesses, il entra immédiatement dans le vif du sujet. Artémis apprécia cette attitude. Ils descendirent immédiatement. Un léger roulis de pierre. Le vagabond aperçut de nouveau les cadavres de ses victimes, puis fut assez étonné de voir ce tunnel dont il ne se rappelait pas. Finalement, dans ces foutues ruines, le mieux était de ne pas réfléchir si l’on ne voulait pas tomber dans la folie. La fine équipe s’apprêtait maintenant à s’aventurer dans un tunnel obscur qui menait on ne savait où.

« Si tu veux avoir une chance de lire les plans et te repérer dans ce trou à rats, tu as plutôt intérêt à avoir une source de lumière. »

Lui-même, qui appréciait pourtant l’obscurité, préférait une petite lumière tamisée. Il saisit un bout de bois, déchira du tissu sur l’un des corps qu’il avait abattu plus tôt et alluma sa torche. Plus tard, j’investirai dans une lampe-torche, pensa-t-il, amusé par la situation. Reprenant son sérieux, il repensa au plan. Si le « D » représentait le départ, et donc la pièce dans laquelle ils avaient récupéré les documents, peut-être ce tunnel représentait la suite logique. Il aurait été intéressant de savoir ce qu’en pensait la zoanthrope. Elle semblait avoir un esprit éclairé, même si elle semblait plus rongé par la brume qu’autre chose depuis quelques temps.

« En continuant notre marche, environ deux cents mètres, nous devrions tomber sur un carrefour. Si tel est le cas, alors ce plan devrait nous mener vers un endroit précis. Je n’ai pas réussi à déterminer lequel ni la raison pour laquelle cet endroit a été choisi. »

Un vent chaud leur parvenait. Régulier et puant, accompagné d’un raclement. Par un réflexe, sans doute incompréhensible pour les autres, Artémis dégaina l’une de ses épées. Il s’agissait probablement de la chose qui avait neutralisé le pilier et réveillé les six cadavres ambulants. Qu’importait ce qu’elle pouvait être, c’était assurément une mauvaise chose. Ils se dirigeaient tout droit dans la gueule du loup, mais quelles autres options avaient-ils ? A la surface, à l’extérieur, la mort les attendait aussi. Ici, au moins, certaines étoiles s’étaient alignées. Loin de lui l’idée de sous-estimer ses compagnons d’arme. Ils étaient probablement capable de renverser une situation désespérée.

« Si nous survivons, je promets de prier un Dieu. », fit-il en esquissant un sourire. L’idée de croire à une entité supérieure le répugnait.


Dim 12 Fév - 22:07

LA POURSUITE DU
SECRET ORIGINEL

Première ligne - la ville


Un feulement traversa la barrière de ses dents. Elle se propulsait à travers le tunnel qui s’enfonçait sous le clocher, combattant avec force pour ne pas se laisser submerger. Le contrôle était pénible à conserver, beaucoup plus qu’à l’habitude. Elizawelle savait à quel point le fil qui la retenait à la réalité était mince. Si elle n’avait pas eu tant l’habitude de cohabiter avec le jaguar, si elle n’avait pas déjà été confrontée à ses instincts, au cœur de la Brume, sans doute aurait-elle déjà perdu tout repère. Seuls les Esprits, si seulement ils existaient, auraient alors pu prévoir ce qui lui serait arrivé.
Sauf qu’elle ne flancha pas.  
Elle sortirait d’ici, peu importe ce qui lui en coutait. Peu importe de quoi on pourrait la priver. Aussi expérimentée que son jeune âge le lui permettait, Elizawelle avait toujours eu une conscience vive du danger. Jamais elle n’avait sous-estimé la Brume. Pour se préparer, elle avait longuement étudié les pires situations auxquelles elle pouvait réfléchir.  

Elle tenait bon.  

Une douce mélodie résonnait à présent dans ses oreilles, et la zoan y avait ouvert son cœur. La Brume lui chantonnait une berceuse, mimant la voix de son père, faisant descendre dans son cœur une douce et rassurante nostalgie.
L’aventurière avait rarement été confrontée aux coups de pouce de la Brume. Celle-ci avait été, la plupart du temps, une présence inquiétante qui se muait à l’occasion en cauchemar.
Aujourd’hui, toutefois, la Brume semblait presque bienveillante, tel qu’elle l’avait parfois entendu décrire par certains privilégiés qui partageait avec Elle un fort lien. Suivant son instinct, l’orpheline se laissa envelopper dans les bras de son père.  

Son esprit s’ancrait à présent dans la réalité.  

Le tunnel n’était pas très long et son ouïe féline lui fit un compte rendu détaillé de ce qui se déroulait plus bas. Elle accéléra lorsque l’odeur du sang lui parvint. Elle déboucha dans la salle au moment où Artémis achevait le dernier mort-vivant. Horrifiée, elle le vit ployer le genou, lâchant son arme. Il était sans aucun doute gravement blessé. Après un rapide coup d’œil circulaire pour s’assurer qu’aucun ennemi n’allait se relever, Elizawelle reprit une forme un peu plus humaine.  
Elle secoua rapidement la tête pour répondre à Artémis.

– Laisse-moi t’aider, fit-elle d’une voix caverneuse causée par son hybridation.

Étonnée, elle se rendit compte en s’approchant que les plaies de l’homme n’étaient pas aussi graves qu’elle l’eut cru. En fait, elles semblaient même avoir été subites plusieurs heures auparavant, alors qu’Elizawelle venait tout juste de voir les macchabées entailler sa peau. Alors qu’elle avait saisi du bout des doigts le cristal d’absorption qu’elle avait dans sa poche, elle suspendit son geste. Elle aurait pu le guérir, mais visiblement, ce n’était pas nécessaire. Il valait alors mieux qu’elle ne gaspille pas son énergie.  
Elle lui jeta un regard, mais ne posa aucune question, de la même manière qu’Artémis ne passa aucun commentaire sur ce qui venait de se passer. La zoan se détourna rapidement, faisant glisser son sac sur le sol. Comme demandé, elle rangea son fusil qu’elle avait abandonné là et récupéra les parchemins et autres documents qui trainaient. Elle évalua l’état de ses vêtements, réajusta les sangles de son sac et releva la tête vers le vagabond, qui semblait déjà en bien meilleur état. Surprenant.  

Dans cet espace restreint, elle avait préféré son pistolet à son fusil. Elle suivit Artémis, qui passa devant pour retourner vers la chapelle. Dans ses oreilles, la voix de son père s’était tue, mais elle n’en avait plus besoin. Elle avait retrouvé son aplomb et lorsqu’ils débouchèrent dans la chapelle, elle put même répondre au sourire d’Artémis. Ils étaient encore vivants, après tout !  
Avec intérêt, elle se pencha au-dessus de l’épaule de l’homme alors qu’il étalait les feuilles qu’ils avaient trouvées sur le sol. Ils constatèrent qu’il s’agissait certainement d’un plan et Liz se pencha sur le problème, apportant son aide pour résoudre le puzzle.  
Le plan ne semblait pas avoir de fin. S’ils évaluaient correctement ses dimensions, les tunnels semblaient mener à l’extérieur de la ville. Toutefois, les pages qu’ils avaient amenées ne répondirent pas à leurs questions.
Cependant, leur objectif n’était pas de comprendre les recherches de ceux qui avaient conçu ces plans. Non, leur but était de trouver l’origine du tremblement de terre qui avait ébranlé Dainsbourg, voir même, avec un peu de chance, de comprendre ce qui avait provoqué sa chute. Et pour ça...

– Peu importe ce que nous cherchons, c’est probablement ici, dit-elle en pointant la zone avec les points d’exclamation.  

C’est à cet instant que Réno et Asgrevain firent irruption dans la chapelle, perturbant la relative tranquillité et permettant un œil sur l’extérieur. Eliza réagit rapidement et aida Artémis à rassembler les parchemins avant de faire face au reste de l’escouade, soulagé de les retrouver. Devant l’air éteint de son compagnon automate, Elizawelle s’approcha, posant une main sur le métal de l’imposant robot. Son regard, plein des ombres qui l’avaient assailli, trouva un écho chez l’automate, et elle eut l’impression qu’il avait lui aussi fait face à ses démons.  
Ils ne pouvaient toutefois pas rester là, et Réno les entraina rapidement vers les souterrains, seule issue possible au vu du chaos qui régnait à l’extérieur. Avec l’impression de marcher vers sa mort, Elizawelle leur emboita le pas, veillant d’un œil sur Asgrevain.  

Le tremblement qui suivit sembla lui donner raison. Derrière, des morceaux de chairs passaient par les vitraux détruits, les obligeant pourtant à avancer. Que trouveraient-ils en bas ? Eliza emprunta à nouveau le passage vers le clocher, nerveuse, mais l’esprit clair. Elle ne put s’empêcher de jeter un œil vers l’intérieur de la tour alors qu’ils passaient devant l’ouverture, mais elle avait pressenti ce qu’elle vit : rien. Rien ne s’y trouvait. Satisfaite, elle s’en détourna définitivement.  
En bas, le passage qui avait été obstrué par un éboulis s’était miraculeusement ouvert. Suivant l’exemple d’Artémis, Eliza se fabriqua elle aussi une torche improvisée. Ne pouvant pas compter sur ses armes à feu avec une torche dans les mains, elle transforma plutôt à nouveau sa main en une patte féline aux griffes acérées. Elle croisa le regard d’Artémis.  

– Nous ne serons pas tranquilles bien longtemps. Demeurons sur nos gardes.

Autour d’eux, les murs chuchotaient dans une surnaturelle manifestation. Les voix étaient incompréhensibles, mais alourdissaient l’ambiance déjà lugubre de l’endroit. Un souffle chaud, porteur d’une puanteur infecte, parvenait par vague à leur visage alors que la Brume flottait toujours, envahissant les tunnels sombres. Éclairés à la lueur vacillante du feu, ils tentèrent de suivre le plan.  
Est-ce que les autres ressentaient comme elle cette pression sur la nuque ? Avaient-ils conscience, chacun d’eux, qu’ils risquaient tous d’y laisser la vie ? Les indications de la carte ne présageaient rien de bon. Les griffes jaillirent silencieusement entre ses doigts et sa forme vacilla à nouveau, accentuant ses traits animaux. Elle devait être prête à tout.  


Résumé:
Sam 18 Fév - 11:55

Asgrevain n'aurait jamais cru cela possible, mais il fut soulagé que la Brume  l'enveloppe de nouveau et efface l'aura que faisait peser la créature sur lui. La question de Reno déclencha une réponse automatique.
« OAP ASGREVAIN. ANALYSE : CANON OBSTRUÉ. SYSTÈME COGNITIF PERTURBÉ.  PROCESSEUR ENDO-bzzt ! …oui, oui, je vais bien, désolé, juste un peu désorienté. »

Se concentrer sur le monde réel était difficile. Il était toujours en mode semi-automatique, spectateur lointain de ses propres mouvements. L'expérience avait secoué quelque chose en lui qu'il ne parvenait pas encore à identifier. Il sortit son épée sans même y penser pour aider son chef d'escouade à dégager le chemin jusqu'à la porte, en pleine introspection. Perdu en lui-même, il ne réalisa qu'ils étaient arrivés à la chapelle qu'au contact d'Elizawelle sur son acier froid. Le regard empreint de sollicitude de la zoan l'ému. Il se sentait coupable de sa faiblesse. Quoique cette triste manifestation de la nature ait pu lui faire vivre, il restait lui, Asgrevain, le Garde sacré, l'automate dans la chapelle abandonnée des Esprits, et non l'entité corrompue à leur suite. La Malice mettait tout le monde à rude épreuve, pourtant, tous, ils tenaient bon, il se devait de faire de même.
Il posa une main reconnaissante sur l'épaule de Liz. Il aurait voulu exprimer son soulagement de les revoir en vie, elle et Artémis, néanmoins ils ne pouvaient guère rester ici plus longtemps, aussi il suivit le reste du groupe sous terre.

Éclairés par les deux torches, ils marchaient à pas prudent. La tension ambiante était presque palpable. Asgrevain avait détaché les deux lames qui composait sa grosse épée pour en obtenir deux plus légères dans chaque mains.
Si le trait d'humour d'Artémis ne suffit pas à détendre l'atmosphère, il amusa tout de même l'automate dévot.
« Je me ferai un plaisir de te présenter les Esprits. »
Dim 19 Fév - 0:31

POST MJ : LA VILLE



Les hurlements improbables de la masse morte.
Dainsbourg souffre.
Nous le constatons de nouveau.
Mais vous laissez ce requiem s'épandre dans nos rues pour vous enterrer dessous.
Les cris résonnent à votre suite, par moment un chuintement d'écorce parvient aux senseurs d'Asgrevain, pourtant aucun bruit de pas ni de cliquetis osseux ne vous presse. Peut-être l'auriez vous préféré à ce qui suis. Alors que vos torches crépitent, dessinant des ombres fébriles sur les murs du tunnel, ces mêmes murs se mettent à trembler. Un vacarme s'en vient des profondeurs.
Un choc bref.
De nombreuses secousses qui lui font échos.
Le passage derrière vous n'y survit pas, quoi que ce soit qui en ait été à l'origine, il ne l'a pas fait pour qu'il soit durable. Pour ceux qui lèvent les yeux vers la surface, les dernières éclats de lumières naturelles disparaissent sous une chute de rocaille alors que l'œil noueux d'une créature pleure sa sève, frappé d'un adieux déchirant. Elle n'aime pas qu'on l'a fuit ainsi.

Le silence finit par revenir.

- Bien... aucun dieu ne nous a rappelé pour le moment, on a toujours tout le loisir de changer de foi. Tout le monde va bien ?

Réno vous inspecte sommairement suite à ce micro-séisme.

- Les souterrains de ville sont une véritable termitière, à croire qu'elle a été fondé sur un terrier gobelin ! On trouvera bien une autre sortie… Mais pour le moment, nous avons une nouvelle piste à suivre. Si on déniche véritablement de quoi satisfaire l'enquête de l'Alliance, il va falloir que j'offre bien plus que la tournée habituelle aux survivants !

L'aventurier en chef a immédiatement partagé les conclusions d'Elizawelle sur votre nouvel objectif.
Armés du plan que vous avez reclassé, guidé par l'inspiration d'Artémis, les lieux se présentent moins déroutants que vous auriez pu le craindre.
Vous voici donc à partir à l'exploration de nos entrailles, dont les odeurs chaudes semblent tant vous plaire. Ce n'est pas un renfermé habituel. Les parois en sont imprégnés profondément. À tout instant des membres décomposés pourraient s'en extraire sans qu'ils ne paraissent déplacés. Ce qu'ils font d'ailleurs par endroit. Ici, contrairement aux rues, les corps sont nombreux ; aux origines allant de diverses à purement in-identifiables. Ils sont tordus, réduits en amas putride et pourtant toujours dans un état de suspension des processus de décomposition que vous connaissez. Leurs identités sont des secrets que nous avons dérobés.
En leur compagnie, vous parcourez les tunnels, souvent contraint par des voies effondrées. Le plan que vous tenez n'a pas du prendre en compte les derniers changements que les lieux ont pu connaître. Après de longues minutes, et malgré quelques issues condamnées, vous finissez par arriver à un croisement.
Le tunnel gauche semble étrangement éclairé à son extrémité, si vous ne vous êtes pas trompé sur la lecture du plan, il devrait mener vers votre but. Mais c'est l'autre qui accapare votre attention. Des frétillements chitineux dans les recoins vous alertent immédiatement. Vous avez dérangé les habitants des lieux. Il vous semble entendre comme une trombe d'eau lointaine provenir de ce boyau et… une voix ? Des voix, peut-être ? Des anonymes eux aussi dont quelques bribes supplantent brièvement les stridulations croissantes.

- Aucune envie de tourner le dos à ces saloperies ! Héhé, Dainsbourg à l'air de s'inquiéter qu'on finisse courbaturé à crapahuter dans ces souterrains et nous offre un peu de variété !

Lame à la lueur des torches, Réno se tient prêt à l'accueil des abominables insectoïdes.
Mar 21 Fév - 0:19


Artémis se tourna en direction d’Asgrevain auprès duquel il envoya un fin sourire, en réponse à sa touche d’ironie. Heureusement, il existait encore des personnes capables de rire dans n’importe quelle situation. Dans ces tunnels, les murs crépitaient et donnaient à croire que l’ensemble pouvait ensevelir les aventuriers à tout moment. La bande continuait son avancée vers cet objectif inconnu. L’épéiste n’appréciait pas vraiment l’idée de se jeter, la tête la première, dans un potentiel piège des esprits du Dainsbourg. Après tout, ils étaient ici pour cette raison.

Des cadavres gisaient sur leur route. Des voies sans issues, condamnées, mais le vagabond n’était pas inquiet. Le carrefour se trouvait plus loin. Tous ces corps ne donnaient guère d’espoir à une balade sans danger. L’ennemi les avait déjà sentis. Tapis dans l’ombre, au fin fond d’une des nombreuses bifurcations, ils allaient surgir de nulle part pour définitivement les stopper. Il ne jugea pas essentiel d’en parler. Cette évidence, il en était certain, était acquise par l’ensemble de ses compagnons. Le retour en arrière n’était plus possible. Trop tard. Seule la vigilance pourrait encore les sauver.

Quand ils arrivèrent enfin à un carrefour, une lumière, probablement la cible, les attirait. Hélas, comme il fallait s’y attendre, un comité s’était invité à cette découverte. D’étranges bruits difficiles à discerner. De l’eau ? Et pourtant, des insectoïdes firent leur apparition. Le vagabond ne put s’empêcher d’arborer un sourire satisfait. Le Dainsbourg remplissait pleinement ses attentes. Des variétés inconnues à volonté. On était loin des espèces rares qu’ils traquaient à des fins culturels. Ici, c’était purement le massacre qui l’animait. Toute cette fougue, cette rage en lui, c’était le moment de la déchainer.  

« Tiens, ça faisait longtemps. », fit le Portebrume en dégainant l’une de ses lames. « Je suis d’accord avec le chef. Ces choses nous poursuivront jusqu’à la lumière, de l’autre côté. Autant les éliminer ici. Soit on les affronte tous ensemble au risque de tous y passer ; soit on se sépare pour confirmer que la lumière est bien celle que nous cherchons. Là encore, le risque est élevé. »

Bordel, ils sont sacrément nombreux, pesta intérieurement l’épéiste. La première « chose » arriva rapidement, la gueule grande ouverte, dans l’espoir de croquer de la bonne chaire humaine. Artémis pivota, passa sa lame au-dessus et lui trancha rapidement la tête. La « chose » sans vie tomba net, sans tête. Combattre avec une torche n’était pas chose aisée.

Dis, tu ne veux pas me dire ce que nous réserve tes sœurs ?
- Tu n’imagines même pas, pauvre humain. La seule chose que je peux te dire, c’est qu’à la fin de cette merveilleuse aventure, tu m’appartiendras. Ton âme aura été entièrement dévorée.
- T’es encore là-dessus ? Tu espères encore me posséder ?
- Ma patience sera récompensée.
- Oui, je confirme. Tu finiras par m’aimer et tu accepteras la situation.


Malgré cette réponse évasive, il fallait comprendre que le pire était encore à venir. Torche à la main, le Portebrume, partit au front, symbole de courage et de liberté.

Dim 26 Fév - 13:24

LA POURSUITE DU
SECRET ORIGINEL

Première ligne - la ville


Elizawelle aurait aimé mettre le plan d’Artémis à exécution, mais ils n’eurent pas plus de temps pour s’organiser : les insectes étaient déjà sur eux.  
Elle recula immédiatement derrière le groupe. Artémis, Réno et Asgrevain seraient bien mieux placés qu’elle en première ligne. D’ailleurs, ce dernier était sans doute le seul qui pourrait se frayer un chemin jusqu’à la lueur située à l’autre extrémité du couloir. Avec son corps métallique, il ne risquait pas de se faire dévorer.

Eli serra les dents pour reprendre une apparence quasi humaine : seule sa tête était toujours celle d’un félin, lui faisant profiter de sens exacerbés et d’une mâchoire puissante qui lui serait utile en cas de problème. Elle ne perdit pas une seconde de plus, continuant à bouger malgré la douleur atroce que lui causait la transformation. Sa torche improvisée remplaça rapidement celle, à moitié détruite, qui trônait encore sur le mur, libérant ses mains tout en continuant de diffuser sa lueur vacillante. À l’ombre des flammes, Eliza laissa tomber son sac, saisit son fusil et chargea l’arme.  
Les insectes étaient énormes et ce que les torches laissaient deviner de leur morphologie était plus qu’effrayant. Cependant, jamais depuis le début de cette expédition Elizawelle n’avait eu l’esprit aussi clair. Face à l’ennemi, galvanisé par l’adrénaline, guidé par son expérience, la jeune femme n’avait plus peur, et son esprit était clair comme de l’eau de roche.

Déjà, les insectes avaient atteint Artémis, qui découpa sans problème les premiers spécimens. Quelques secondes plus tard, un premier coup de feu retentit : l’arme en joue, l’aventurière naviguait de son mieux entre les ombres de ses camarades et celles des insectes, couvrant les arrières de ses compagnons, visant efficacement malgré la pénombre et l’étroitesse du couloir qui compliquait sa précision. Aidée par ses sens félins, tuant parfois plus d’un insecte par balle, elle tirait à un rythme constant. Elle dut s’interrompre quelques fois pour recharger son arme, avertissant systématiquement ses compagnons d’armes pour qu’ils la couvrent quelques secondes.

Elle gardait dans la main son cristal. Avec un peu de chance, elle pourrait drainer l’énergie de ces insectes si certains survivaient, peut-être même la distribuer à Réno et Artémis. Ses multiples transformations l’avaient bien fatigué, et l’aventurière était persuadée que Dainsbourg cachait encore bien des secrets. Et il leur faudrait ensuite retourner vers Oman, ce qui ne serait surement pas de tout repos non plus.

– Si quelques-uns survivent, lança-t-elle entre deux tirs, ils pourraient m’être utiles !

Était-ce bien des silhouettes humaines qui se dessinaient dans la lueur qui leur parvenait de l’autre côté du couloir ? Des alliés ? Une autre engeance de la Brume ?  


Résumé:
Dim 26 Fév - 14:17
Même s’ils avaient laissé la Créature derrière l’éboulement, l’automate avait la dérangeante impression de la sentir tout prêt. Son système inventait des sons subreptices qui le tendaient et lui faisaient régulièrement tourner la tête. Il avait hâte de quitter ces souterrains, cette ville, ce brouillard. Mais si les suppositions d’Elizawelle étaient fondées, alors ils ne pouvaient pas partir, pas maintenant. Il avait le sentiment qu’ils étaient plus proches que jamais de comprendre comment la Malice avait pu pénétrer Uhr.

Ses réflexions furent interrompues par l’apparition de créatures grouillantes et pleines de pattes. Il considéra un instant la suggestion d’Artémis. Certes la lumière était intrigante, mais il rechignait à l’idée de laisser les autres combattre seul.

« Je crois… des voix ? Les entendez-vous aussi ? Ou suis-je en proie à une nouvelle ruse de la Malice ? »

Après qu’Artémis ait promptement découpé le premier de leur troupe,  Asgrevain brandit ses deux épées dans l’intention de les assister, lui et Réno, mais il vit alors un groupe de ces espèces de fourmies descendre du plafond dans leur dos, bloquant l’accès au couloir de lumière et menaçant la zoan aventurière, dont le bruit des tirs assourdissant résonnaient contre les parois du tunnel. Avec un cri de guerre synthétique, il fit demi-tour et chargea ceux qui tentaient de les encercler. Décrivant en arc avec son épée gauche, il trancha net une patte d’un insecte encore sur le mur tandis qu’il abattit son épée droite, qu’il alourdit considérablement grâce au pouvoir de son nascent, entre les mandibules d’une autre bête qui lui faisait face, allant jusqu’à briser sa carapace de chitine en écrasant sa tête au sol.

Ces actions firent de lui la cible principale des insectes au mur et au plafond. Le robot décida de profiter de la distraction qu’il représentait pour forcer le passage et courir vers la lumière, attirant dans son sillage les ennemis qu’il avait provoqué. Ainsi le reste du groupe n’aurait pas à craindre d’être débordé, quant à lui, il risquait moins de se faire mettre en pièce que ses amis à la chair si fragile. Si les voix qu’il avait entendues étaient bien réelles, alors il était probable qu’une autre escouade ne les rejoignent et prennent les insectes en tenaille. Ils auraient alors une bonne chance de s’en sortir.
Lun 6 Mar - 19:41

POST MJ : LA VILLE – CONCLUSION



Les échos de votre combat rythme vos cœurs ; ces sons brèves et grinçants de métal qui ricochent sur les carapaces chitineuses, les tirs de couvertures qui pleuvent bloquant la progression des scolopendres dans les tunnels ; vous êtes une escouade, une âme qui bat dans le feu des batailles.

Artémis et Réno à l'avant-garde tiennent bon, lorsqu'un de leur coup n'est pas suffisant pour venir à bout d'un ennemi, les deux qui suivent sans tarder le laisse immobile. Vous perdez le compte des victimes alors qu'une tempête de fumée dépasse Asgrevain parti en tête et s'invite parmi vous, achevant la ténacité des survivants qui tentent de fuir pour échapper au funeste destin que leur réserve Elizawelle. Combien de leur frère et sœur, déjà trop affaiblis, ont été siphonnés de leur vitalité par sa main ? Leurs signaux s'éteignent un à un, jusqu'à un seuil critique.
Ah que de pertes, quelles tristes nouvelles ils doivent porter à leur reine !

Alors que la fumée se dissipe, vous reconnaissez deux têtes que vous aviez pu voir dans les rangs des volontaires. Halie et Tiphaine vous font face. Peut-être espériez vous avoir le temps de poser des questions, mais les occupants des lieux ne vous en laisse pas l’occasion. À l'oreille il y a bien un groupe d'au moins dix fois plus nombreux que celui que vous venez d'affronter qui vous fonce dessus. Mettant ses doutes sur les nouvelles arrivantes et sa soif de sang de coté, la voix de Réno tonne par dessus le vacarme.

- Courrez !

Évidement qu'il s'agissait d'une avant-garde, évidement qu'un éclaireur avait tôt fait demi-tour afin de signaler le repas proche, évidement que de votre coté, vous fuyez vers la lumière au fond du couloir à la suite de Réno, sans prendre gare aux cadavres torturés dont le nombre va en augmentant.
La cohorte de stridulation vous pousse vers l'avant, encore, toujours, dés que l'un de vous faillis un autre est là pour l'épauler, et c'est à bout de souffle que vous atteignez une lourde porte de fer rouillée. Réno ne perd pas de temps et l'ouvre, forçant de son poids jusqu'à ce qu'une ouverture suffisante vous permette de passer de l'autre coté. Sitôt le dernier d'entre-vous passé, la porte est repoussée.

- L'armoire, là-bas !

Cri-t-il pour une aide pour barricader le passage.

Ainsi vous êtes parvenu jusqu'au souterrain de la cathédrale.

La nuée rampante ne s'échine pas longtemps contre la porte. Le silence revient et une fois que vous retrouvez votre souffle et que vous aurez fait connaissance avec vos nouveaux compagnons d'aventure vous vous décidez à explorer les lieux. L’atmosphère de renfermé se fait de plus en plus âpre à mesure que vous progressez.
Chaque pas vous approche d'une grande réunion.