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La chasse, c'est bien. Sauf quand on se trompe de proie.

La chasse, c'est bien. Sauf quand on se trompe de proie. - Page 2 Brandw10
Mer 15 Mar - 8:00

« Les loups chassent en meute. Mais je ne vous apprends rien. Je sais simplement que les animaux ont des sens plus aiguisés que les miens, même si je tente péniblement de rivaliser avec eux, notamment en les observant. Mais c’est loin d’être suffisant. »

Il fit signe de la suivre.

« En fait, ce n’est pas tant de vous laisser seule qui me dérangeait, je ne me fais aucun souci pour votre capacité à survivre. Je trouvais seulement impoli de vous laisser ainsi. »

Le jour était encore bien présent au-dessus de leurs tête, dissimulé par le feuillage des arbres, ils marchèrent tranquillement. Artémis n’appréciait pas de devoir traverser la forêt avec du gibier sur ses épaules. Certaines espèces n’hésitaient pas à attaquer des proies déjà abattues. Après tout, la proie était déjà neutralisée et le chasseur épuisé. Heureusement, sa grotte ne se trouvait guère très loin. D’ailleurs, connaissant les lieux comme sa poche, il put déjà en distinguer l’entrée.

« Vous m’excuserez, ma demeure est loin d’être des plus accueillantes. Mais elle peut être utile. »

Ils s’approchèrent.

« Comme vous pouvez le constater, elle est ouverte, donc facile d’accès à quiconque aurait besoin de s’abriter ou se nourrir en mon absence. Les animaux et prédateurs évitent de s’y approcher à cause de répulsifs naturels. Je vous en prie, entrez. »

Le vagabond alluma quelques bougies pour éclairer son antre, puis posa le cadavre de la biche sur son plan de travail. Il s’excusa de devoir se mettre immédiatement au travail. Retirer la peau et couper des morceaux ne se ferait pas tout seul. A l’instar d’un boucher expérimenté, il s’exécuta avec une facilité déconcertante. L’habitude se sentait et personne ne pouvait réellement avoir de doutes sur la question. Artémis conserva ensuite ce qu’il mangera dans la soirée, puis il plaça les autres morceaux dans des bacs remplis de gros sel.

« Peut-être pourriez-vous m’apprendre quelques-unes de vos recettes pour accompagner cette délicieuse viande ? »

Mer 15 Mar - 8:55
D'accord. Il n'avait pas la réponse à sa question, visiblement. Alors, elle ne l'ennuierait pas plus longtemps avec cela. Un hochement de tête pour l'assurer qu'elle avait écouté, et ils passèrent à autre chose. La politesse ? Elle laissa échapper un petit rire :

- Ne vous embarrasez pas de ça avec moi, les convenances, j'en ignore la moitié, et le reste, eh bien... Je ne vais pas mentir, c'est plus agréable de se sentir respectée, mais ce n'est pas une obligation, ne vous embêtez pas.

Il la laissa l'accompagner. Alors, pour une fois, elle resta sage et ne grimpa à aucun arbre, malgré l'envie qui se faisait ressentir à chaque fois qu'elle croisait un tronc... Autrement dit, en continu, ici, en pleine forêt. Mais elle se contint. Elle le lui devait, elle le sentait. Il était assez prévenant pour se soucier de politesse, elle devait l'imiter.

Et le voilà qui s'excusait une fois de plus ! Elle secoua la tête :

- Aucun problème, vraiment ! Tenez, par exemple : je vis dans un tronc d'arbre. Je pense que la notion d'"inconfort" n'a pas vraiment de sens pour moi.

Il lui parlait d'un espace accueillant, elle faisait le parallèle avec un espace confortable... Etait-ce vraiment approprié ? Quelle importance ? Elle était d'accord avec lui, de toutes façons. L'utilité avant le reste. Surtout dans son cas. Il était hors de question qu'elle abîme sa chère nature pour le simple plaisir des sens. Par conséquent, chez elle, elle ne possédait qu'un seul objet ornamenté : ce pot de verre qu'elle utilisait pour son miel et qui lui avait été troqué par un humain. Ce n'était pas elle qui avait gravé ces ornements, elle pensait donc que la nature ne pourrait pas lui en vouloir pour cela.

Mais le voilà qui reprenait les présentations de son logis. Elle l'observa avec de grands yeux. Si altruiste... Il était rare de croiser de telles personnes.

- Quelle chance d'avoir croisé votre chemin...

Néanmoins, elle rebondit rapidement sur une autre de ses paroles, comme voulant masquer ce compliement :

- Des répulsifs naturels ? Comme quoi ? Vous pourrez me les montrer, m'apprendre à... Euh, non, ce ne serait pas utile. Mais juste les voir !

Alors qu'il s'appliquait à dépecer la bête, Halie, après lui en avoir demandé l'autorisation, partit en exploration dans la grotte. Elle ne connaissait pas ce genre d'endroits, mais, avec cet humain présent un peu plus loin, elle se savait en sécurité, libre d'explorer comme elle.. Oh ! N'était-ce pas une ruche, dans ce coin en hauteur ?

Elle revint donc vers son compagnon, qui lui demandait des recettes. Elle récupéra une bougie, et, avec un petit sourire, déclara :

- Je ne connais rien de mieux que le miel pur !

Puis elle revint vers la ruche, vérifiant la fumée que produisait la bougie.

- Je vous conseille de vous éloigner.

Après s'être assurée qu'il l'avait entendue, elle reporta son attention sur la ruche, qu'elle enfuma en plaçant la bougie en dessous. Cela ne manqua pas, les abeilles s'éparpillèrent dans toutes les directions. Elle resta là pendant un moment, jusqu'à s'assurer que toutes les occupantes étaient parties. Puis elle préleva un rayon de miel et l'emmena vers l'entrée de la grotte, avec la bougie. La remettant à sa place, elle observa les morceaux de viande, le rayon dans la main. Puis, levant les yeux vers le chasseur :

- Est-ce que je peux faire une expérience ?
Sam 18 Mar - 6:00

Décidément, elle n’était pas difficile. L’inconfort que je lui proposais ne semblait la déranger. Elle n’était définitivement pas une citadine ni une bourgeoise des villes. D’ailleurs, lorsqu’Artémis énonça l’utilisation de répulsifs, Halie s’y intéressa aussitôt. Peut-être en avait-elle besoin, dans sa grotte ? Ce n’était pas un secret et il partageait donc ses secrets avec grand plaisir.

« Du citron, de l’oignon, de l’air cru, des herbes aromatiques, du vinaigre blanc… Il y a d’autres choses mais l’essentiel est là. Le mélange a pu vous empêcher de retrouver l’odeur des plus évidents. »

Ils parlèrent ensuite des arômes. Pour l’Hesperide, c’était inévitablement le miel. Curieux, pensa le vagabond. C’était pourtant une substance sucrée. Cependant curieux, il l’invita à faire comme chez elle et à réaliser son expérience.

Sam 18 Mar - 6:23
Citron, ail, herbes ? Tout cela, elle connaissait. Elle hocha la tête :

- D'accord, merci. Je ne pense pas en avoir besoin dans l'immédiat, mais, on ne sait jamais... Et puis, c'est toujours intéressant d'en apprendre plus !

Et elle parlait décidemment beaucoup trop. Alors, décidant de se taire, elle s'adonna à la petite expérience pour laquelle elle avait obtenu l'autorisation. S'assurant que l'homme pouvait toujours voir ce qu'elle faisait, afin de pouvoir l'arrêter s'il considérait l'un de ses gestes comme suspects, elle préleva l'un des morceaux de viande. Puis, avec application, elle l'enduisit copieusement de la substance sucrée. Une fois cela fait, elle hésita :

- Ensuite... Je ne sais pas. Vous faites cuire la viande, non ? Vous voulez essayer ? À moins que le sucré-salé ne soit pas à votre goût ?

Quelle idiote ! Elle aurait dû s'en assurer AVANT de tenter. Que ferait-elle si elle lui disait qu'il n'aimait pas ? Il était hors de question de gâcher. Alors... Peut-être tenterait-elle de goûter elle-même. Enfin, on verrait bien. Il lui fallait d'abord son avis.
Sam 18 Mar - 10:06

« Faites donc à votre guise. », rétorqua le vagabond.

Un peu plus au fond dans sa grotte, un trou plus ou moins profond avait été creusé. Une broche y était installée. Il y avait également une grille, légèrement surélevée. Artémis alluma un feu de bois, saisit le bon morceau de viande, salée et enduite d’une bonne couche de miel. La fumée montait par une brèche creusée au-dessus, une sorte de cheminée construite par le vagabond lui-même.

« Plus qu’à attendre. »

Il avait tout de même du mal à croire que l’Hesperide n’avait jamais quitté son nid ou vécu des aventures. La forêt avait beau être grande, elle ne l’était pas assez pour le Portebrume, qui ressentit une désagréable sensation à l’idée d’être bloqué dans cette forêt.

« Dites-moi, n’avez-vous jamais participé à des explorations dans la Brume ? Une guerre ? Un voyage ? Tout à l’heure, vous sembliez perturbé par mes descriptions des êtres évoqués, mais peut-être avez-vous pu explorer le monde en évitant soigneusement la Brume ? »

Sam 18 Mar - 13:22
Elle l'observa. Ainsi, c'était ça, la cuisine ? Peut-être devrait-elle essayer... Pourquoi ne pas le lui demander, d'ailleurs ? Mais plus tard. Il semblait décidé à combler ce moment d'attente avec de nouvelles questions. Questions qui la firent voyager... En pensée.

- Qui a besoin d'aventures quand tout ce qu'on veut peut nous arriver en pensée ?

Elle laissa échapper un petit rire, avant de se reprendre.

- Pardon. Mais prendre soin de mon petit coin de forêt, ça me suffit, vraiment. Même si, je dois l'avouer, j'ai déjà eu l'occasion de m'aventurer un peu en-dehors... Mais je finissais toujours par me perdre.

Rire gêné.

- Alors oui, cette forêt, c'est mon refuge. Ici, rien ne peut m'arriver, je ne peux pas me perdre. Je peux comprendre si vous n'arrivez pas à vous mettre à ma place, mais c'est comme ça. La vie en pleine nature est pour moi bien plus confortable que n'importe quelle ville.

Elle laissa passer un moment, puis tourna son regard vers le feu qui, elle devait bien l'admettre, commençait à libérer un fumet agréable.

- D'ailleurs... Si ça ne vous dérange pas, bien sûr, j'aimerais apprendre la cuisine. Mais ne vous forcez pas si vous ne voulez pas.
Dim 19 Mar - 17:24

Artémis parut comprendre les pensées de son invitée. La sécurité. Le confort. Quoi de plus rassurant ? Que pouvait-il dire ? Elle a sans doute raison. Quel intérêt de se mettre continuellement en danger ? Elle avait, à l’entendre, déjà bien des choses à accomplir dans cette forêt. Le vagabond, lui, avait bien des choses à faire dans le continent tout entier, et savoir Halie ici ne pouvait que le rassurer pour partir en étant certain de retrouver sa belle faune à son retour. Elle n’était pas une exploratrice comme il l’était et c’était probablement mieux ainsi. Cette vie, celle qu’il avait choisi, ne méritait pas d’être enviée par les autres.

« Je comprends tout à fait. », fit-il simplement. Inutile d’en dire davantage.

Elle brisa le silence qui s’était installé avec une demande particulière : apprendre à cuisiner.

Elle compte parler encore longtemps, mon frère ? J’ai faim, fit l’esprit du loup qui l’habitait.
- J’admets que le canidé a raison. Cette odeur me donne l’eau à la bouche. Mangeons, ordonna la Nebula.
- Calmez-vous, esprits. Vous me donnez mal au crâne. J’ai autant faim que vous. C’est mon corps, après tout.
- NOTRE CORPS, balancèrent les deux esprits en concert.
- Oui, oui, notre corps… J’y étais avant vous cela dit. Il m’appartient. Surtout toi, Nebula, qui rêve de t’en emparer. Le loup, lui, est un véritable frère.
- Agaçant est ce canidé qui m’empêche d’agir à ma guise. C’est une bénédiction pour toi, un malheur pour moi.
- Le canidé veut manger. Faites silence et nourrissez-moi, conclut le loup en grognant.


Sans s’en rendre compte, Artémis se mit à grogner à côté de l’Hesperide.

« Oula… à force de chasser, je deviens comme ces canidés devant une viande bien tendre. », lança ironiquement le vagabond pour détendre l’atmosphère. « Que souhaitez-vous apprendre ? Je ne prétends pas être un excellent artiste. Ma cuisine n’est pas très élaborée. »

Ven 31 Mar - 6:39
Il la comprenait. Elle hocha la tête. Elle n'en demandait pas tant. Qu'il n'essaie pas de lui imposer sa vision lui aurait largement suffi.

Néanmoins, après un moment, elle ne put s'empêcher de ressentir un certain conflit intérieur chez son compagnon. Alors, elle cessa son flot de paroles... Mais cela ne dura pas longtemps, et l'inquiétude la poussa à demander, doucement :

- ça va ?

Juste quelques mots. Peut-être dervait-elle cesser de parler à tort et à travers ? Mais elle tenait à l'assurer de sa sollicitude. Elle hésita lorsqu'il s'excusa, puis, finalement, son naturel reprit le dessus :

- Aucun problème ! Vous savez, pendant une seconde, j'ai cru entendre un loup... Vous saviez que j'adore les loups ? Et... Oh, désolée, je parle encore trop.

Enfin... Pouvait-elle se permettre de penser ainsi lorsqu'il lui demandait de préciser sa propre demande ? Les yeux brillants, elle lança :

- Oh, peu importe. Par exemple, comment vous avez l'habitude de préparer cette viande ?

Elle le laissa s'expliquer, mais, telle une enfant, ne put rester concentrée que durant quelques minutes, après lesquelles, prise d'une inspiration soudaine, elle frappa ses mains l'une contre l'autre, dans un geste parfaitement enfantin :

- Oh, je sais ! Vous m'aviez demandé des conseils sur ce que je fais habituellement... Je peux peut-être vous conseiller des plantes aromatiques !

Sans attendre, sans même s'assurait qu'il préférait la suivre ou l'attendre, elle quitta la grotte, en quête des herbes qui poussaient dans les environs. Enfin, c'était son objectif. Mais, très vite, son oeil fut attiré par une tache colorée. Alors, abandonnant son idée précédente, elle se dirigea dans cette direction. C'était étrange... Elle connaissait cette plante. Elle n'en trouvait pas tous les jours, mais avait déjà eu l'occasion d'être choisie par l'une de ses semblables. Mais, cette fois, malgré la proximité que venait de créer l'hespéride, la firiana ne libéra pas son parfum. D'abord surprise, Halie finit par comprendre. Après tout, elle ne serait jamais venue en cet endroit si elle n'avait pas été guidée. Alors, elle sourit. La fleur n'était pas là pour elle.

Alors, elle revint vers son point de départ. Et ce fut à ce moment qu'elle réalisa qu'ils ne s'étaient pas présentés. Mais tant pis, il faudrait le faire plus tard, voilà tout.

- Euh, Monsieur ? Venez voir.

D'accord, elle n'avait pas les herbes. Mais si son intuition était bonne, elle avait trouvé bien mieux.
Mer 12 Avr - 17:21

Faites attention, abrutis. C’est une Hesperide que vous avez en-face. Elle a une sensibilité accrue.
- Pardonne-moi, mon frère. Je n’ai pas été en mesure de réfréner mes pulsions face à cette viande exquise.
- Ce n’est rien. Patiente encore un peu et tu pourras te rassasier. A l’avenir, nous devrons faire attention. La Nebula s’est parfaitement adaptée aux comportements en société, tu vas aussi devoir t’adapter, mon frère.


Il sentit le loup acquiescer en guise d’accord. Artémis leva la tête en direction d’Halie.

« Un loup ? Hélas, je n’en ai pas vu ici depuis bien longtemps, sans quoi j’aurais apprécié vous les présenter. Peut-être reviendront-ils un jour ? C’est une espèce en quête perpétuelle de voyage. »

Tu nous connais bien, mon frère.

Un murmure attendrissant réconforta le vagabond. Son loup compassait largement avec le machiavélisme de la Nebula. Avec lui, il se sentait davantage en sécurité. Il fut ensuite ramené à la réalité par la demoiselle qui s’impatientait à l’idée de savoir ce qu’ils allaient bien pouvoir faire de cette bonne viande. Quand Artémis commença à expliquer, elle écouta dans un premier temps, puis elle fut prise d’un sursaut. Sans explication, elle s’en alla quelques temps.

Etrange demoiselle, ne trouvez-vous pas ? s’amusa la Nebula.
- Tu n’y connais rien, pauvre être insignifiant. Qu’est-ce qu’une brume peut comprendre de ce monde ? rétorqua le loup en ricannant.
- Je suis ravi de voir que vous vous entendez à merveille.


Elle revint les mains vides. Le Portebrume commençait à se questionner, mais elle ne lui en laissa pas le temps. Elle lui demanda de la suivre et il accepta volontiers. Une démarche vive et déterminée. Des pas qui savaient où aller. Il la suivit sans se poser de questions. Et plus ils s’approchèrent et plus le Change-Peau comprenait où elle l’emmenait. La Firiana. Cette magnifique fleur qui l’attirait. Ne connaissant pas cette espèce, il préférait ne pas y toucher. Ce n’était manifestement pas le cas de la doyenne ici présente.

« La légendaire Firiana. C’est bien la première fois que j’en vois une. »


Dernière édition par Artémis De Goya le Lun 24 Avr - 4:29, édité 1 fois
Jeu 13 Avr - 8:47
Il n'en avait jamais vu ? Très bien, elle se ferait un plaisir de l'y initier. Enfin... Pour être honnête, il n'y avait pas grand-chose à dire. C'était de l'ordre du ressenti, quelque chose qu'on vivait, pas quelque chose qu'on expliquait. Il n'y avait en réalité qu'une seule chose qu'elle pouvait lui dire à ce sujet :

- Honnêtement, j'en ai déjà croisé, mais jamais qui ne s'adressaient pas à moi. Et... Je le vois dans vos yeux, vous êtes l'élu cette fois-ci. C'est à vous de voir ce que vous voulez en faire. Je vous dirais juste qu'il n'y a aucun risque à la toucher, et même à la consommer. J'avais pensé que vous auriez peut-être voulu vous en servir pour assaisonner votre repas ? Je peux vous faire une sauce à base d'infusion, si vous voulez. Ou autre chose. Quoi que vous décidiez, je vous conseille de la cueillir avant la nuit.

Après quoi il ne ferait plus bon vivre dans les environs... Mais il était inutile de l'inquiéter. Elle en était certaine, il prendrait la bonne décision. En attendant qu'il le fasse, elle ramassa les herbes pour lesquelles elle était initialement sortie de la grotte. Voilà une chose qu'elle pouvait faire. Et puis, ainsi, elle lui laissait un peu d'intimité avec la fleur. Etait-ce le bon mot ? Etait-ce même seulement nécessaire ? Elle n'en avait aucune idée, elle avait toujours vécu seule. Les quelques fois où sa route avait croisé celle de ces fleurs, elle était seule également. Comment savoir si la présence de quelqu'un d'autre que l'élu perturberait la fleur d'une manière dont seule la nature connaissait les secrets ?

Dans le doute, elle s'éloignait, restant néanmoins assez proche pour entendre l'homme s'il l'appelait, pour une raison ou une autre. On ne savait jamais... Même si, honnêtement, elle ne pensait pas être nécessaire. Si elle-même avait pu s'en sortir seule, l'humain aussi, elle en était convaincue. D'autant plus qu'il ne courait aucun danger.
Lun 24 Avr - 5:10

Artémis écouta attentivement les explications de l’Hesperide. C’était assez cohérent. Quelque chose l’attirait depuis le début de la journée, mais il avait simplement réfréné cette irrésistible envie d’y aller. Puis l’avantage d’avoir un esprit occupé par un loup et une Nebula, c’était qu’il pouvait à peu près faire abstraction de tout.

« Si je ne la récupère avant la tombée de la nuit, cette plante mourra, n’est-ce pas ? Alors inutile d’hésiter plus longtemps. Notre assaisonnement est tout trouvé. »

Précautionneusement, le vagabond cueillit la fleur à l’aide d’une de ses dagues. Le contact avec cette dernière une irrésistible envie de la déguster. Quelle drôle de plante qui faisait tout pour être consommée plutôt que de mourir simplement de vieillesse. Ils retournèrent ensuite dans la grotte pour achever la préparation du repas. Dans un premier temps, le Portebrume détacha les pétales de la fleur, qu’il disposa ensuite dans un petit en terre cuite. Ceci étant fait, il utilisa un broyeur pour écraser les pétales. De là, lui vint l’idée d’y ajouter un peu de miel récupéré par son invitée. Il mélangea le tout, gouta une petite cuillère et fut plus que satisfait du résultat. C’état absolument exquis. Le temps de leur recherche, l’homme aux cheveux d’albâtre avait placé la viande sur une plaque, qui maintenant simplement une bonne température pour ne pas laisser la viande se refroidir. Il prépara rapidement la table, servit Halie, puis s’installa enfin. Il disposa la sauce sur les bons morceaux de viande.

« Il est temps de goûter. », dit-il, impatient.

A l’aide de couverts – car oui, étonnamment, malgré sa vie sauvage, Artémis conserva quelques manières de la ville - , il découpa un morceau qu’il mit immédiatement en bouche. Il prit le temps de mâcher et de savourer toutes les saveurs présentes dans ce morceau. Un délicieux mélange de sucré et de salé. Le gros sel était bien présent, mais rapidement adouci par cette fleur et ce miel de qualité. Il n’avait jamais rien mangé d’aussi bon. Pourtant, cela lui arrivait parfois de manger dans d’excellents restaurants, mais probablement qu’aucun cuisiner n’avait essayé une telle recette. Les deux habitants de la forêt tenaient probablement une concoction encore jamais vue.

« Je n’ai jamais rien mangé d’aussi bon. Qu’en pensez-vous ? »
Lun 24 Avr - 9:18
- Hum... En quelque sorte, oui.

Inutile de détailler. Mais elle ne pouvait pas non plus lui répondre un "oui" franc, car elle ne savait pas mentir. Non, cette plante ne mourrait pas, elle se corromprait. Mais d'un autre côté, la corruption n'était-elle pas un type de mort ? Une fin pire que la vraie mort, en réalité. Néanmoins, il se saisit de son idée d'en faire un assaisonnement. Halie suivit ses gestes avec attention, se permettant d'ajouter sa touche personnelle à la cuisine en y ajoutant sa propre récolte. Après tout, il ne faudrait pas qu'elle l'ait faite pour rien. Même si ces herbes pouvaient aussi être utilisées une fois séchées, ce n'était pas son objectif lorsqu'elle les avait cueillies. Et puis, elle ne pensait pas qu'un quelconque assaisonnement supplémentaire serait capable de gâcher le goût de la firiana.

Servie en premier, elle ne fit pourtant pas mine de manger, curieuse de la réaction de l'humain, dont elle percevait toute l'excitation, qui faisait naître un sourire attendri sur ses lèvres. Sourire qui se transforma en léger rire lorsqu'il lui livra ses conclusions :

- C'est la firiana, ça. Mais... Je ne sais pas si j'ai le droit de la manger aussi. Après tout, c'est vous qu'elle a choisi.

Il ne pourrait probablement pas répondre. Après tout, c'était censé être elle, l'"experte". Mais, encore une fois, elle ne savait pas comment la fleur se comportait face à plusieurs personnes.
Mar 30 Mai - 15:39

Le vagabond observa son invitée, l’air étonné.

« Ne soyez pas stupide. Mangez. Elle m’a peut-être choisi, mais je vous prie de manger ce plat, elle l’acceptera. Puis, honnêtement, dans son état actuel, je ne suis pas certain que cette plante représente un réel danger. »

Quelle découverte ! Il serait regrettable de ne pas partager ce bonheur avec quelqu’un d’autre. De telles saveurs feraient envier tous les plus grands gourmets. Même dans les plus chics restaurants dans lesquels on l’invita, aucun ne lui servit de tels plaisirs dans les papilles. Une question émergea : à quoi bon payer si cher des plats peu garnis et ultra sophistiqués ? Finalement, la simplicité, bien assaisonnée, restait bien le meilleur des plats. Cette assiette donna presque une idée au Portebrume. Une idée qui allait aux antipodes de ses activités traditionnelles. Et de celles de sa nouvelle amie.

« Ne devriez-vous pas quitter la forêt ? Ce mélange d’éléments me donne envie d’explorer le monde. Oui, c’est déjà ce que je fais. Sauf que je traque des monstres. Là, je pense que nous devrions nous concentrer davantage sur les spécialités locales et se les approprier. Qu’en dites-vous ? »

Jeu 1 Juin - 15:37
Il insistait... Alors, elle devait avoir le droit de lui obéir, non ? Hésitante, elle finit par se laisser tenter. Mais, pour elle, le plat n'avait rien de spécial. D'accord, elle comprenait, à présent. La firiana ne faisait simplement rien à ceux qu'elle n'avait pas choisis sans pour autant qu'ils soient ses ennemis. Elle n'était ni avec eux, ni contre eux. Pour eux, cette fleur était parfaitement ordinaire. Ni plus, ni moins.

Néanmoins, elle fut surprise de la proposition qui suivit. Partir en exploration pour découvrir les plats autour du monde ? Voilà quelque chose à quoi elle ne s'était pas attendue ! Mais ce n'était pas non plus une si mauvaise idée... Alors, elle sourit :

- J'en dis qu'on peut tenter l'expérience ! Faites-moi signe au Havre quand vous serez prêt à partir... Si vous m'acceptez à vos côtés, bien sûr !

Il allait donc bientôt falloir se quitter, si elle comprenait bien. Combien de temps s'était déroulé ? Elle n'en savait rien. Elle avait apprécié la compagnie de son voisin.