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[Event] Le Reclus

[Event] Le Reclus Brandw10
Dim 12 Mar - 22:54

POST MJ : LE RECLUS



Vous êtes cinq à avoir choisis de suivre Réno dans la traque du prisonnier des souterrains, laissant les intrigues cultuelles aux autres.
Asgrevain, automate que notre présence hante et qui apprend la puissance des songes dans ces hurlements abjectes qui le poursuivent encore, Artémis, impitoyable lame qui semble ignorer la prudence, protégée par notre sœur, et Elizawelle, guérisseuse de circonstance, peut-être cette fois pourra-t-elle prévenir les blessures avant de fuir – ce trio, que Réno connaît à présent assez pour se faire une idée de leur habilité, a été rejoints par deux nouvelles têtes. Une grande gueule manifeste assez dérouté depuis qu'elle les a rejoint ; qu'a t-elle vécu dans le velours de nos sœurs des rives du Dain, cette Tiphaine ? Elle semble tant leur avoir plu qu'elle est devenue hôte. Et, pour finir, Jessamy, un être affaibli, plaintif, à devoir être épaulé pour pouvoir tenir le rythme et aux idées de bienveillance que nous essayons d'adopter à son égard ; elle n'a pas choisit, nous avons beau le savoir, le sang qui coule en elle nous rebute.

Réno n'en tient pas compte, toute aide est bienvenue, elle a beau paraître à bout, ils ne peuvent la laisser seule, et qui sait si il n'y a pas un espoir dans son idée ?

- Nous sommes ici pour chercher la vérité, non le massacre… Sinon nous n'étions pas assez nombreux pour nous attaquer à Dainsbourg. Si… ce reclus, il esquisse un léger sourire sur ce nom, frappé par un souvenir lointain, peut-être raisonné, il nous en apprendra certainement plus que sa carcasse ne le pourrait.

Votre guide porte une lanterne, éclairant d'une lueur diffuse les replis de l'ancien Saint-Siége.
Outre les litanies distordues qui s’infiltrent dans les intervalles de vos pas et de vos palpitements, vous n'entendez rien. Pour briser ces rémanences d'un temps où les lieux étaient agités de vie, Réno se décide à parler ; il en a déjà vu trop qui, usés par la Brume, perdaient leurs moyens au moment décisif.

- Étrange d'être de nouveau à Dainsbourg à chasser le reclus… Vous l'avez nommé selon cette vieille légende locale ? C'était juste pour faire peur aux enfants de chœurs à l'époque, les décourager d'entreprendre la descente des escaliers vers les souterrains. Aujourd'hui ça serait bien superflu ! Hum…

Il se confond dans une brève toux, la gorge séche.
Une odeur de rance et de purulence flotte dans les alentours.
Une odeur a laquelle vous vous êtes peut-être habitué a être resté près de son repère ; Elle se fait plus douce dans les couloirs, mais c'est bien la même qui embaume l'ensemble des lieux, de façon si prégnante qu'elle semble se dégager du mur même.
Les odorats les plus sensibles ont bien du mal à retrouver son origine, mais vous comprenez vite que vous n'aurez pas besoin de vous reposer dessus. Sur le sol, sur chaque parois, parfois s’étendant jusqu'au plafond, des traces noirâtres, fraîches et baveuses, laissent une piste indéniable de son passage.
Ses pas vous mènent vers une grande porte brisée, largement imprégnée de la substance. Associez-vous à cette découverte à ce craquement lugubre que vous avez entendu plus tôt ? Était-il seulement réel celui là ? Sur vos gardes, vous parcourez les allées de pupitre de la salle de copie pour trouver, dans un coin, les vestiges cendreux d'un autodafé, encore entassé.
Vous écrivez, copiez, recopiez pour finir par détruire vos livres… vos coutumes sont si étranges parfois.

À moins de s'être volatiliser, il ne peut être loin, celui que vous traquez.
Vous tendez l'oreille, cherchez de nouvelle trace ; il y a d'autres voies ouvertes, des passages vers le dédale de la cathédrale ; des recoins par dizaines : derrière les hauts rayonnages d'ouvrages, dans la réserve où vieillie l'encre et jaunie le papier, dans toutes ces ombres mouvantes que les voûtes dessinent dans la pièce ; des respirations rauques, sporadiques et douloureuses ; non… il ne peut être loin.

Pourquoi ne le laisse-t-on pas tranquille?
Lun 13 Mar - 21:45

LA POURSUITE DU
SECRET ORIGINEL

Partie II - Le Reclus


Elle avait mal. Il y avait ce trou béant dans son estomac qui côtoyait sa raison, planant comme une ombre. L’enchainement rapide des évènements agissait comme un bouclier, l’empêchant de sombrer dans les méandres du deuil qu’elle sentait poindre.  
Son père. Tout lui revenait, comme des flashs. Tout ce qu’il lui avait dit, avant. Tout ce qu’elle avait appris, après. Elle avait compris qui était son père, à présent. Avait compris qu’il ne reviendrait pas.

Alors, elle s’encra dans le moment présent. Krista lui avait demandé quelque chose, et Elizawelle avait bien l’intention de l’y aider. Celle-ci avait failli mourir pour obtenir les réponses qui leur pendaient au bout du nez.  
Elle ferait de son mieux, garderait l’oreille tendue, dans l’espoir de percevoir les secrets de Dainsbourg.  

Une autre personne, l’une de celle qui avait veillé la Reddington, lui demanda alors son aide. Maintenant qu’elle lui prêtait attention, il était vrai qu’elle était en piteux état, elle aussi, quoique pas en danger de mort.  

– Je t’aiderais, promit Elizawelle, mais il va me falloir quelques minutes.

Elle prit une grande respiration, tentant d’évaluer sa fatigue. Soigner Krista avait nécessité pas mal d’énergie, et si elle n’en avait pas récupéré juste avant, elle aurait été épuisée. Et il leur restait encore pas mal de chemin à faire.  
Pouvait-elle lui venir en aide ? Du coin de l’œil, elle la vit se relever. Péniblement. Elle lui rappelait vaguement un oiseau avec ses plumes, mais sa peau était pâle, presque translucide, et sa stature était frêle. Si un jour elle avait été zoan, aujourd’hui elle était bien autre chose. Une autre victime du Magistère ?

À Tiphaine, elle adressa un hochement de tête, la jaugeant rapidement. La femme n’avait pas la langue dans sa poche. Elle parlait sans détour malgré la situation qui avait l’air de particulièrement l’éprouver. L’aventurière apprécia cet aplomb.
Ce n’était pas la première aventurière venue, Eliza en était certaine. Elle avait les mains calleuses de celles qui travaillent avec et la poigne de ses armes témoignait d’un usage fréquent. Elle avait peur, comme tout le monde, ici. Quoi de plus normal.  

Seule la peur d’une épreuve plus grande encore empêchait Elizawelle de fuir celle-ci.

– Le moment serait mal choisi pour partir à sa recherche, déclara honnêtement Eliza à propos du capitaine. Le Reclus, c’est bien ce qu’ils ont dit ? Il a blessé ceux-là, dit-elle en désignant le groupe de Krista. Je ne te propose pas une promenade de santé : tu as l’air solide, et si tu sais te servir de ça, tu pourras être utile, fit-elle en désignant les armes à sa ceinture. Ta fumée, on aurait dit un truc de portebrume. À moins que tu aies trouvé ce genre de caillou ? réfléchit la zoan en sortant la cordelette qui retenait son cristal.

Les groupes s’organisaient, interrompant la zoan. Bien vite, ils se mettent en route, et la jeune femme se pressa pour rejoindre la femme qui lui avait demandé de l’aide. Elle lui tendit la main, puis transféra rapidement son énergie vers elle.  
Elle regretta aussitôt son empressement. Elle se sentit soudainement étourdie, et du s’appuyer sur le mur crasseux pour éviter de tomber. Heureusement, la sensation s’atténuait. Légèrement hébétée, mais se remettant rapidement, Eliza offrit un sourire à la femme qu’elle avait aidée. Elle marcha à ses côtés, profitant de son pas plus lent que ceux des autres pour se reprendre.

Elle avait dépensé une grande quantité d’énergie en peu de temps. Jamais elle n’avait autant utilisé son cristal, et elle ressentait un étrange vide, une sensation étrange. Elle avait été pleine d’énergie, la voilà de nouveau fatiguée et inquiète.  
Heureusement, l’endroit avait tout ce qu’il fallait pour éveiller sa vigilance et elle demeura sur ses gardes, dédiant ses sens à percevoir les alentours. Il fallait toutefois dire que le mutant qu’ils poursuivaient n’avait pas fait dans la discrétion, et ils n’eurent aucune difficulté à le suivre à la trace.  

- Tu crois qu’il peut parler ? demanda Eliza. Si nous pouvons le raisonner, voir même le ramener avec nous, je crois que ce serait l’idéal.

Elle répugnait à l’idée de devoir confier cette créature, quelle qu’elle soit, au Magistère. Mais elle répugnait encore plus à le laisser moisir ici. Chaque tunnel, chaque embranchement, chaque carreau respirait sa présence. Ici et là, des cadavres plus ou moins récents parsemaient le sol, portant des marques inquiétantes.  
Non, vraiment, rien ni personne ne méritait de finir ses jours dans cette cité maudite. Elle réfléchit un instant, son cristal toujours en main. S’il était suffisamment fatigué, peut-être pourrait-elle l’empêcher de fuir ?

– Si je peux m’approcher, je pourrais peut-être absorber une partie de son énergie.

Ils s’enfonçaient encore plus dans les souterrains. Son odeur était proche, désormais.
Ses oreilles félines perçurent le bruit de sa respiration.


Résumé:
Jeu 16 Mar - 19:08
La dextre carmine soulève sa carcasse flétrie de fatigue ; elle attrape sa canne au vol, soutien infaillible, pour ancrer sa présence au sol. Elle se redresse dans un bruissement de plumes ; dans son dos, les ailes diaphane frémissent doucement sous leur coque de chitine. La douleur l’abasourdit quelque peu ; pourtant, son attention s’agrippe aux mots que l’héritière adresse à la féline. Sa cage thoracique lui semble se resserrer davantage autour de son battant. Son regard se fixe ailleurs, pour que l’on n’en perçoive pas le flamboiement. Son ancienne comparse est donc héritière de ceux qui ponctionnent les forces vives de Xandrie. Complice des crimes d’Opale, qui en ses tréfonds torture de pauvres gens pour son idéal. Cobaye et inventrice. Sa mâchoire pointe sous sa joue. La colère injecte son fiel dans sa gorge. Elle refuse de la laisser éclater ; pour arriver à ses fins, il lui faudra amadouer la panthère. Et si un fond de vérité subsiste dans les dires de Reddington, elle ne devrait pas être si difficile à convaincre.

Restent les trois autres inconnues. La femme au ventre de fumée, qui semble aussi désorientée que ses mots sont bravaches. L’homme aux cheveux de Brume semble aguerri ; et l’automate semble soigneux, soucieux de son arsenal. Et Réno. Il s’accorde à la prudence de la mutante, et peut-être pourrait-elle lui insuffler sa compassion.

Nouveau contact. Le flux vital s’écoule en son écorce, pour se nicher en chaque recoin de son architecture branlante. Jessamy ferme les yeux, un court instant. Savoure l’énergie retrouvée, qui la ramène à son état à l’aube du périple. Elizawelle chancelle et trouve la pierre pour support ; la mutante esquisse un geste pour la rattraper. Un sourire répond à son inquiétude. Elle laisse tomber son bras le long de son corps, songeuse. Est-elle sincère, ou brave-t-elle l’épuisement après avoir partagé sa force ?

Après que Jessamy ait récupéré son paquetage, elles cheminent ensemble, clopin-clopant. Réno les guide, et sa lueur chaude se heurte aux murs. Plus elle les voit, et plus ils la rebutent. Maintenant que Stolos est parti, et que seuls leurs pas rompent le silence, les pierres semblent moins se rapprocher les unes des autres. Elle sait pourtant le risque à poursuivre l’être en fuite, tapi dans les couloirs. Elle sait l’enfer qu’il pourrait lui faire revivre. Mais refuse de céder à l’appel du combat, à une rixe qui ne pourrait signer que leur trépas. Elle répond volontiers à ce qui interroge la grande félidée.

« Il parle. Mais c’est très limité. Je crois... Qu’il nous a demandé qui on était, tout à l’heure. Et si vous avez entendu un cri, en venant, c’était sûrement lui. »

Sa lèvre inférieure tremble un peu. Elle ne sait pas si son corps supporterait une deuxième attaque. Et celle qui l’a aidée semble en avoir trop fait. L’inquiétude creuse des plissures aux commissures de ses lèvres ; l’idée de sa nouvelle acolyte ne lui plaît pas. Pas du tout.

« Il est immense, fort, et il n’a sûrement vu personne depuis... longtemps. Je vois pas comment on pourrait l’emmener. Et où ? »

Sa proximité avec la femme rouge lui laisse peu de doutes quant à sa réponse. Et elle refuse d’y céder.
Elle se glisse dans la salle où gisent les cendres d’ouvrages oubliés. En avançant, sa canne y marque des empreintes ovales.

« J’ai des toxines paralysantes. S’il part en vrille, on peut faire essayer de le maîtriser avant de fuir. À six, ça devrait être moins compliqué. »

Elle reconnaît l’odeur de la cage éventrée. Poisseuse. Morbide. De quoi lui imbiber les cheveux ou lui coller à la peau.
Ils se rapprochent.


Résumé:
Ven 17 Mar - 20:20

Il fallait déjà repartir. Ils avaient perdu bien trop de temps et le vagabond le sentait. Plus ils passeraient de temps ici et plus leur espérance de vie diminuait. En observant la zoanthrope soigner la scientifique, Artémis ne put s’empêcher d’afficher une mine désapprobatrice. L’idée de s’affaiblir pour panser les plaies d’un être aussi inutile, en ce contexte précis, dépassait de loin l’entendement du solitaire. Le mal étant fait, aller de l’avant restait la meilleure chose à faire. Combien étaient aptes, voire même prêts à affronter ce qui les attendait ?

Es-tu prêt, toi-même, à affronter cette chose ? Tes camarades semblent partis pour tenter d’amorcer une discussion avec lui.
- Est-ce possible ?
- C’est assez peu probable. Le témoignage de la Banshee devrait pourtant vous mettre la puce à l’oreille. Seule au milieu de mes sœurs, cette chose n’a vu personne depuis des lustres, alors la communication n’est pas vraiment son fort.
- Notre présence ne fait que la stresser davantage.
- Tu connais les bêtes bien mieux que moi, mon frère.


Il trouva sa Nebula bien trop sympathique pour le coup. Il ne craignait pas que cela ne cache quelque chose, mais au contraire que ce Reclus était absolument terrifiant. En étant lui-même assuré du danger imminent qui les guettait, des frissons d’excitation parcouraient l’ensemble de son corps. Son pouvoir Portebrume ne serait probablement pas suffisant pour le maintenir en vie, d’où la crainte de sa partenaire. Le danger les guettait en permanence, mais la Mort s’était finalement invitée pour les cueillir le plus rapidement possible.

« Si vous voulez mon avis… », fit-il en imposant sa voix rocailleuse, jusqu’ici discrète. « … Cette chose n’est pour l’heure pas disposée à entamer une quelconque discussion. Elle sait qu’il y a du monde, potentiellement du danger ou de la nourriture, donc elle nous traquera sans merci. »

Artémis toisa chacun de ses partenaires. Tous avaient des qualifications variées qui pourraient être utiles. Reno était probablement celui qui se rapprochait le plus du vagabond, en terme de compétences. Mais une odeur gratta le nez d’Artémis, à l’instar d’Elizawelle. Était-il aussi un zoanthrope ? Cela n’avait guère d’importance. Asgrevin était une véritable machine à destruction, « Eli’ », féline et redoutable, était à la fois terrifiante et habile. Quant aux nouveaux arrivants, il ignorait à peu près tout d’eux, mais s’ils étaient encore de la partie, c’était probablement qu’ils en avaient dans le ventre.

« Discuter avec elle ? Pourquoi pas. », reprit-il. « Mais après lui avoir fait comprendre que nous lui sommes supérieurs. On doit la soumettre. C’est elle ou non. L’absorption énergétique et les toxines nous seront probablement utiles. Ce sera bref. Il nous faudra tout donner en peu de temps. »

N’ayant guère l’habitude de travailler en équipe, Artémis ne savait pas vraiment y faire. En regardant une seconde fois son auditoire, il se demande finalement s’il n’en avait pas trop dit. Malgré tout, il était partagé. Quand il s'agissait de bêtes, c'était assurément le meilleur.

« Ce n’est qu’une idée. Il y a certainement à redire et n’y voyez aucun ordre de ma part. Je me plierai aux exigences du groupe. »

Au fond de son être, il entendit un esprit ricaner.

Nous savons tous les deux que, le moment venu, tu écouteras ton instinct et n’en feras qu’à ta tête.


Résumé:
Sam 18 Mar - 17:37

Asgrevain écoutait distraitement les conversations de chacun, à l'affût de tout danger éventuel. Il marchait à côté de Réno, prêt à intervenir au moindre son ou mouvement suspect. Certains semblaient bien belliqueux à l’égard de ce “Reclus”. Il n’était pas certain du bien fondé de cette véhémence. Le but de leur expédition, c’était avant tout le savoir. Mieux comprendre l’Ennemi pour mieux le combattre. Comment combattre une pauvre âme errante pourrait les aider dans cette entreprise ?

« S’il s’en prend à nous, nous devrons nous défendre, bien sûr. Je ne souffrirai d’autres pertes dans nos rangs. Néanmoins, lui “démontrer notre supériorité”  ne ferait probablement que l’acculer davantage. Si le bougre possède encore ne serait-ce qu’un semblant de conscience, il s’agit d’un cas unique d’une personne qui aurait survécu dans la Brume. Même sans considérer l’incroyable savoir qu’il pourrait posséder, il est de notre devoir de lui proposer asile dans nos douces contrées.  »

Il ne pouvait imaginer ce que l’on pouvait endurer… ou devenir… après avoir vécu si longtemps dans le giron de la Malice. Peut-être n’y avait-il plus rien à sauver, mais tant qu’il n’en avait pas le cœur net, il se devait d’essayer, tout comme les prêtres avaient tout fait pour le sauver lui, être à l’âme artificielle.

« Je ne crois pas que nous devions nous montrer hostile, ni l’approcher en nombre. Quand nous le croiserons, il serait peut-être plus judicieux qu’une ou deux personnes s’approchent pour tenter de le raisonner, tandis que les autres se tiendront en arrière prêts à intervenir si la situation dégénère. »

L’automate se tourna alors vers Jessamy.
« Qu’en pensez vous, mademoiselle ? J’ai cru comprendre que vous étiez la seule parmi nous à avoir croisé sa route. Entre la raison et l’intimidation, quelle approche vous semble la plus judicieuse, entre la raison ou l’intimidation ? Si tant est que les Esprits nous laisse le luxe de choisir. Il est aussi probable que nous dussions simplement prendre nos jambes à nos cous, haha !»
Mar 28 Mar - 2:02

POST MJ : LE RECLUS



Un craquement au milieu des étagères, un bruissement de livret sous une main distraite, une flamme qui vacille et l'odeur de votre proie plein les narines.
En avançant vos regards balayent la salle, songeurs quant-au devenir du Reclu et du votre.

- Si nous pouvons le maîtriser, l'Alliance pourra lui trouver asile. À condition qu'elle en ait l’occasion, omet d'ajouter Réno alors qu'il répond à l'interrogation de la bénévole Jessamy. Mais si il nous résiste… je ne compte pas retourner dans l'enclave à nouveau bredouille. Alors, fuyez au danger, fuyez si vous le souhaitez, mais je commence à être fatigué de courir !

Il conclut par un signe de tête discret mais complice à l'intention d'Artémis. Le vieil ours entend dans ses propos une jeunesse impétueuse qu'il ne peut oublier. Il y a le temps de la retenu, du dialogue, de l'expérimentation, mais l'objectif prévaut.
L'objectif dont l'origine du nom demeure brumeux dans vos esprits.
L'objectif qui tente de se faire petit, tapie dans les ombres, vaguement dissimulé derrière un meuble basculé contre un mur, oubliant, de son corps tortueux, ses membres grotesques et ses excroissances bubonneuses qui demeurent à vue. La tête dans la semi-pénombre que seul vient perturber la luminescence de sa main à qui il murmure des mots inaudibles, l'être entend vos pas s'approcher, s'approcher, s'approcher encore ; alors, prit d'un tressaillement, il retient son souffle fétide. Une fêlure dans les sifflements d'agonies ambiants qui ne manquent pas de vous intriguer. Plus une réverbération plaintive dans le silence.
Et c'est Elizawelle, qui dans sa quête d'énergie et de noms d'ouvrages à l'équivoque moins mystique que la moyenne, tourne, la première, ses yeux perçants vers Elle.
La masse noirâtre.
La chose tremblante.

Ce qui a perdu forme et mémoire.
Ce qui s'est égaré à jamais hors des sentiers sacrés.
Ce qui, à l'aune d'un simple regard, hurle l'impossibilité d'un être.
: Le Reclus :


Il n'entend plus le fatras de votre recherche.
Les pas se sont arrêtés.
Pourtant ce sentiment de malaise continu de le hanter.
La tête dans son repli pousse un hurlement accablé.

[Event] Le Reclus Capture%20d%27%C3%A9cran%202023-03-26%2021.40.43

D'un geste, Réno vous arrête. Il doute à présent.
Comment convaincre cette aberration ? Est-ce même possible ?
La main crispée sur le pommeau, il attend de voir la tournure de la prise de contact, restant témoin d'un de ces moments où la bravoure est à l'acte pacifique. Un regard soucieux passe sur Asgrevain. Pourvu que ce temps de retrait ne coûte aucune vie.
Ven 31 Mar - 18:22

Asgrevain ne remarqua la créature que lorsqu’il entendit son cri glaçant. Quand il détecta la silhouette difforme, il ne put s’empêcher d’y voir une abomination. L’altération impie et grotesque de la Malice sur l'œuvre des Esprits. Difficile de croire qu’il restait le moindre soupçon d’âme en cette chose. Il lui fallait pourtant ignorer ses préjugés. Le corps ne reflétait pas l’âme, s’il y croyait pour lui-même, il devait y croire pour autrui. Il se fit violence pour soutenir son regard. Que déceler dans ces billes jaunes qui lui servaient d’yeux ? Etait-ce de la haine ? De la peur ? Ou la simple volonté de tuer ? Les lumières de l’automate viraient au rouge. Tout son système l’alertait sur le danger. Il était tentant d’envoyer une salve de balles explosives sur le monstre, mais une voix plus forte dans sa programmation l’incitait à lever pacifiquement les bras.

« Tout va bien, nous venons en paix ! »

Le comprenait-il seulement ? Rien n’était moins sûr. Dans le doute, le garde de métal exprimait ses intentions aussi bien par les mots que par son langage corporel et le ton doux de sa voix synthétique.

« Je ne peux qu’imaginer l’ampleur de votre désarroi, messire, mais je vous l’assure, nous ne sommes pas ici pour vous causer du tort. Vous avez dû connaître mille souffrances, ainsi piégé ici, reclu de tous. Survivre ici aussi longtemps, cela force l’admiration, vous avez une force unique. »

A mesure qu’il parlait, il avançait à pas très lents vers le Reclus, jusqu’à s’arrêter à une bonne distance de sécurité, se plaçant entre l’aberration et le reste du groupe. Si ses espoirs de résolution pacifique se révélaient chimères, il devait s’assurer qu’aucun de ses compagnons n’aient à en payer le prix, quitte à risquer sa carrosserie. Malgré tout, il espérait très fort et sans y croire vraiment que cette mandibule ridiculement sur-développée ne pouvait pas traverser son métal. Se rappelant un passage de 10 conseils infaillibles pour devenir super pote avec un prédateur mortel, une rubrique animalière qu’il avait lu récemment, il posa lentement un genou à terre et baissa la tête en signe de soumission.

« Cette lutte que vous menez peut cesser. Laissez-nous vous aider. Nous pouvons vous conduire loin de la Brume, loin de toute cette folie ambiante, là où la vie est autre chose qu’un calvaire. »

Résumé:
Sam 1 Avr - 22:59

LA POURSUITE DU
SECRET ORIGINEL

Partie II - Le Reclus


Asgrevain s'avança vers la chose.

Celle-ci n'avait plus grand-chose d'humain, selon la zoan. En fait, elle commençait à douter qu'elle l'avait déjà été. Elle n'avait l'air que d'une autre de ces créatures décharnées de la Brume, rien de bien différent d'un exulo ou d'un miroitant. Le cri qu'il avait poussé, glaçant, ne lui soufflait rien qui vaille.

Elle s'arrêta pour laisser passer ses compagnons, puis chercha du regard un endroit où se poser. Alors que l'automate approchait la créature de face, elle entreprit de la contourner, veillant à demeurer discrète pour ne pas attirer son attention. À pas de loup, elle se tapit derrière un tas de gravats. Elle n'était pas derrière le Reclus, plutôt sur le côté, ce qui éviterait que des balles perdues touchent ses camarades si la situation virait à la fusillade.

Elle espérait que la tentative de communication d'Asgrevain réussirait, mais au fond, maintenant qu'elle l'avait vu, elle était plutôt d'accord avec Artémis : ils risquaient forcément de devoir se battre. Ce n'était pourtant pas une raison pour ne pas tenter une méthode plus pacifique, mais Elizawelle n'attendrait pas que quelqu'un soit blessé pour agir. Attentive, elle observa la scène, tous les sens en alertes. Les indicateurs lumineux de l'automate l'informaient que celui-ci était parfaitement conscient du danger qui leur faisait face et il lui semblait agir avec prudence, même si elle désapprouvait ce genou au sol.

Elle avait laissé son sac de côté, le cachant dans un interstice où, elle l'espérait, elle pourrait le récupérer plus tard. En attendant, la voilà totalement libre de ses mouvements. Sur elle, elle gardait son revolver et son pistolet, de même que son cristal d'absorption énergétique et un totem d'appel qui risquait de lui être utile. À portée de main, ses munitions pour le fusil qu'elle gardait pointé sur le monstre.

Comment réagirait la chose au discours pacifique de son ami ?
Elizawelle était prête à toute éventualité.
Sam 1 Avr - 23:56

Son corps frémit. L’esprit du loup, Œil-De-Nuit, qu’il dissimula depuis le début de son aventure, commença à vouloir se manifester. Il souhaitait prendre possession de son hôte pour courir le plus loin possible de ce lieu. La Nebula, Niamh, se satisfaisait de la détresse du loup qui ne supportait pas ce danger. Et le principal concerné, Artémis, se tenait un peu à l’écart, adossé contre un mur, observait calmement l’automate tapait la discussion avec le Reclus. L’homme aux cheveux d’albâtre caressait l’une de ses deux fidèles lames, prête à s’abattre sur toute menace. Sa faible ouverture d’esprit le laissait penser qu’une solution pacifique était possible, mais les chances d’une telle réussite restaient pour lui assez minces.

Quels sont vos pronostics ? demanda le Portebrume.
- Je connais déjà la réponse, jeunes gens, dit la Nebula.
- Mh. Si vous voulez mon avis, cette chose n’est plus habitée par autre que la Malice depuis trop longtemps. Elle est faite pour tuer tout ce qui ne lui ressemble pas, rétorqua le loup.
- Je suis du même avis que le canidé. Il n’y a plus rien d’humain en lui.
- Hihi. Mes frères, ne vendez pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué.


Comme promis, Artémis n’empêcha pas son groupe de tenter la méthode pacifique. Il n’y participait pas, ne se jugeant pas nécessaire utile. Il aspirait un danger bien plus qu’autre chose et il le savait. Par ailleurs, même s’il détenait une Nebula en lui, il n’était pas certain que cette chose puisse la détecter. Habitué à traquer et tuer ce genre de monstruosité, le vagabond ne parvenait pas à se faire une raison à l’idée de converser avec elle. Ces instincts, liés à ceux du loup, le poussaient plutôt à vouloir à la combattre. Le plus difficile était de réfréner ces pulsions. Mais il accepta de passer ce moment désagréable. Il le promit et Reno ne l’empêcherait pas d’agir si la situation devenait critique.

Un coup d'oeil du côté du félin, Elizawelle, dont l'esprit semblait moins enclin à vouloir négocier à la vue de cette terreur. Ses sens de prédatrice, son instinct de survie, la poussaient naturellement à fuir ou à attaquer. Tout comme lui, elle se contenait et se forçait à observer cette scène absolument surréaliste. Qui pourrait bien avoir envie de parler à la Mort elle-même ?


Résumé:
Lun 3 Avr - 13:38
Elle a été dressée pour blesser ses pairs.
Pour plonger ses griffes obsidienne dans la carne tendre ou sous les écailles ciselées. Les remords absents des phalanges délétères, le regard crépusculaire fixé sur le point faible à atteindre. Corset meurtrier duquel elle s’est extrait sans jamais vouloir y retourner. Elle regrette que ses crocs servent encore la morsure destinée, une fois sa liberté retrouvée.  

Peut-être que ses compagnons, eux, ont eu le choix — plus ou moins. La rixe est venue à eux, sans qu’ils n’aient été jetés dans l’arène. L’homme au pelage sélénite est un chasseur, sans nul doute ; il parle du Reclus comme d’une bête à pourchasser. L’automate lui ressemble davantage. Chevaleresque, de l’architecture qui lui permet de se mouvoir au verbe châtié. Jessamy hoche la tête dans sa direction.

« C’est ce que nous avons essayé de faire, tout à l’heure. On aurait peut-être réussi, si Stolos n’avait pas tout gâché. Elle déglutit, sa mâchoire pointant à travers sa joue. Le nom du parjure lui écorche la bouche. On peut réessayer, mais il sera plus méfiant. »

La mutante demeure songeuse aux mots de l’aventurier. Pourquoi sont-ils si certains du malheur de la Créature en ces lieux ? Quand elle l’a vu, tapi au fond de sa cellule, elle a compris avoir pénétré en son domaine. Un cloaque putride, solitaire et brumeux. Une gueule béante de laquelle il aurait pu s’extraire avant même leur arrivée. Sa maison. Il a, sans doute, une raison de rester. Personne n’était là pour le retenir, ni pour le faire fuir — du moins, jusqu’à maintenant.

Elle entend sa respiration, ce râle métallique qui doucement se morfond. À nouveau, leurs regards se croisent, et elle capte l’horreur dans les iris fauves du traqué. D’instinct, elle cale le pommeau de sa canne contre le mur pour se plaquer les mains sur les oreilles. La pierre sacralisée vibre de son cri désespéré, son refus de devoir à nouveau confronter d’autres êtres. Sa gorge se serre. Elle lui trouve quelque chose d’infiniment triste, incompris, ancien. Jessamy pince les lèvres. Son attention s’accroche à chacun des mouvements du chevalier de métal, à chacun de ses mots. Trop de mots.

Elle s’accroupit à son tour, se délestant de son paquetage. Dans son dos, ses ailes bruissent doucement. Ses muscles se tendent sous le voile blanc de sa peau. Son corps entier convoite l’ultime hallali. Elle surprend son regard à dévier sur ce bras luisant qu’il couve avec adoration.
Jessamy le sait. Elle a été dressée pour blesser ses pairs. Le sang brûlant de Myste qui coule en elle pulse avec vigueur pour la préparer à la joute ; il appelle son semblable. Elle ne peut que retarder ce que lui souffle son désir primal.
Ses mains se crispent un peu sur la pierre. Son regard cherche l’expression du Reclus. Elle cherche ce qui pourrait rompre sa peur.


Résumé:
Mar 18 Avr - 1:45

POST MJ : LE RECLUS

Vous ne pouvez comprendre la bête. Vous ne pouvez savoir ce qui lui traverse l'esprit. Vous ne savez pas ce que c'est, des millénaires à vivre dans ces souterrains, à être enfermé, torturé, puni pour ses méfaits... La haine ronge son être, elle a depuis longtemps détruit son esprit et son apparence malfaisante, la mutation d'un corps que l'on pourrait supposer jadis comme le votre, a achevé de dessiner le portrait d'un monstre. Un monstre dont l'intelligence est malgré tout restée intacte, peut-être le plus terrible de ses fardeaux.

L'espace d'un instant, elle semble donner l'impression d'accepter cette main tendue, Asgrevain. Elle fait un pas prudent dans ta direction. Pourtant ses sens sont aux aguets et seuls deux individus ont véritablement tenu compte du terrain parmi vous : votre ennemi et Réno. Ce n'est donc pas une surprise pour ce-dernier, lorsque le Reclus cesse soudainement de montrer patte blanche pour porter un coup d'estoc, à l'aide de son membre griffu, en direction de la poitrine du robot.

Paré au dernier moment par la lame de votre serviteur.

Aussitôt, celui-ci recule pour se mettre hors de portée d'une faux qui s'abat simultanément dans sa direction. Il en faudra bien plus pour tromper le chef des Patrouilleurs... mais qu'en est-il de vous ? Sa promesse faite à lui même demeure, il ne laissera pas plus de sang couler aujourd'hui. Si ce n'est celui de la bête.

« - Il n'y a rien qui puisse raisonner cette chose, » entame-t-il tout en vérifiant que chacun est toujours à son poste. « En demeurant ainsi dispersés nous ne lui offrons aucune issue. »

Est-ce la raison initiale pour laquelle le Reclus s'est senti obligé de mener l'offensive ? Possible. Mais l'heure n'est plus au doute. En tranchant l'air devant lui, Réno impose au monstre de battre légèrement en retraite et vous permet de resserrer les mailles du filet. Mais le Reclus est malin : s'il souhaite gagner le combat, il sait qu'il doit commencer par éliminer le plus faible de la troupe. D'un geste de l'épaule, le monstre abat ainsi l'un de ses bras difformes en direction de celle d'entre vous qu'il pense la plus chétive, mais aussi la plus éloignée du meneur.

Elizawelle, toi qui tiens à peine debout, tu te retrouves soudain sur la trajectoire d'une monstrueuse protubérance chitineuse bardée de piquants et recouverte d'un mucus potentiellement venimeux. Artémis et Jessamy peuvent intervenir tandis qu'Asgrevain et Réno ont l'opportunité de prendre le monstre à revers. Mais attention, vous avez l'impression que celui-ci est loin d'avoir dévoilé toutes ses cartes.
Ven 21 Avr - 16:25

Quand le Reclus s’avança prudemment vers Agsrevain, l’espace d’une seconde, il crut fermement que le monstre serait raisonné. Rien qu’une seconde durant laquelle, mû par un espoir idéaliste, il baissa sa garde. Ce fut suffisant pour la créature, qui fondit sur l’automate bien trop vite pour le laisser réagir. Heureusement Réno veillait, et le sauva in extremis d’un sort funeste. Quel idiot ! Combien de fois faudra-t-il qu’il risque la désactivation avant d’apprendre de ses erreurs ?

Le robot se remit promptement debout, prêt à ferrailler avec son adversaire. Mais celui-ci lui avait déjà tourné le dos. Ses circuits ne firent qu'un tour quand il comprit qu’il chargeait Elizawelle. Hors de question que sa naïveté ne mette en danger son amie ! Il n’eut qu’un battement de cil pour prendre une décision : il n’était pas assez rapide pour rattraper leurs ennemis, et son processeur n’avait pas le temps d’analyser le danger de ce qu’il s’apprêtait à faire, alors il agit “à l’instinct”, comme disent les humains.

« ARRIÈRE !»

Il pointa son index vers le dos de la bête, pria intérieurement les Esprits pour ne toucher la mauvaise cible, et tira une balle explosive. Sa prière fut exaucée et le tir fit mouche, le bruit assourdissant de la détonation fit écho dans les souterrains quand la balle toucha l’échine du monstre. Il avait dû la sentir passer ! Il aurait aimé éviter d’utiliser un arsenal si meurtrier, mais le Reclus ne lui avait guère laissé le choix. Le garde sacré replia son index pour dégainer son épée, craignant de toucher ses camarades dans cet espace restreint. Il prit un instant pour analyser la situation, prêt à réagir en fonction des actions de ses alliés.

Résumé:
Lun 24 Avr - 12:22
Elle observe le moindre de ses mouvements, la moindre nervure pulsant à la carne, les frémissements de ses traits difformes. La bête se rapproche avec lenteur du chevalier d’acier. Jessamy plisse les yeux. Il n’avait pas fait ça, lors de sa première tentative. Il était resté prostré, cloîtré dans ses craintes.

Ses plumes se hérissent sur son échine alors qu’il abat son arme sur le poitrail de l’automate. Leur compagnon sauf, le meneur assène l’évidence. Sa colère sourde pointe à travers sa joue diaphane. Crispée, Jessamy défait son paquetage pour en sortir une première fiole ; accroupie, elle ingère le liquide rouge, et ressent la force nouvelle faire vibrer son sang de mutante. Une puissance battre à ses tempes, lui hurlant son envie d’être dépensée. Le souffle court, elle extirpe une deuxième bouteille, plus petite.

L’occasion se présente alors que leur adversaire se jette sur la femme fauve. Prête à intervenir, la mutante s’interrompt devant le zèle de son comparse de métal. À son tour, Jessamy s’élance, éclair bourdonnant dans le plafond de Brume. Ses compagnons la retrouvent agrippée au bras faible du Reclus, griffes enfoncées dans le bleu céruléen. Elle arrache avec les crocs le bouchon du flacon, et a tout juste le temps de faire gicler quelques gouttes dans la béance encore fumante, creusée par la balle de l’automate dans l’échine du monstre.

Le bras gorgé de Myste l’éjecte comme un vulgaire insecte. La fiole lui échappe des mains pour se briser sur le sol, dans des éclats de verre et de liquide. Dans son dos, ses ailes battent furieusement, lui évitant un choc fatal contre le mur. Elle atterrit avec souplesse aux côtés du mentor, accroupie sur ses jambes. Sans la mixture amère qu’elle ressent encore au fond de son palais, ses muscles se seraient enflammés. Sa douleur revêt encore son aspect quotidien, l’étreint sans l’étouffer dans son feu.

Ses babines se soulèvent, alors qu’elle ne quitte plus des yeux son adversaire aux gestes atrophiés.
Elle peut encore se battre.
Elle peut encore mettre un terme à tout cela.


Résumé:
Lun 24 Avr - 19:14

« C’était tellement prévisible. », pesta le vagabond en dégainant ses deux lames.

Intérieurement, le Portebrume était assez satisfait d’avoir prédit la réaction du Reclus et de pouvoir ce mesurer à lui. Mais il prit la mesure de l’intelligence de cette chose quand il la vit s’élancer en direction d’Elizawelle, fortement diminuée. Elle ne s’était pas économisée depuis le début. Cet être difforme l’avait parfait compris et avait décidé de s’en prendre à elle. Les éliminer un par un était la meilleure chose à faire pour s’en sortir. Reno avait promis de protéger tout le monde, mais la tâche était bien trop difficile. Jessamy, la Banshee dont il ignorait tout, se déplaça à une vitesse extraordinaire et grimpa rapidement sur le dos du monstre. Rien d’étonnant quand on connaissait les caractéristiques de cette race. Elle fut rapidement éjectée au loin, mais le temps d’un instant, le vagabond crut la voir verser – du moins essayer – le contenu d’un récipient. Intéressant, songea-t-il.

Œil-De-Nuit, tu es prêt ?
- Toujours, mon frère.
- Cette manœuvre nous pompera beaucoup d’énergie, mais c’est notre seule chance d’atteindre le Reclus avant qu’il ne s’en prenne à sa cible.
- Ne perdons pas un instant.


Le zoanthrope se changea un en loup blanc, vétuste, au regard sombre et terrifiant. Il grognait. Son vœu était de cacher cet aspect à ses compagnons, mais la situation nécessitait de mettre cette volonté de côté. Le canidé s’élança, puissamment, élégamment, en direction de son destin. Il avala les mètres et il lui sembla que la vitesse de la chose diminua. Serait-ce l’effet de la toxine ? Une fois proche de lui, à deux mètres tout au plus, il bondit.

MAINTENANT !

Artémis retrouva son aspect humain. Ce détachement, brutal, lui fit l’effet d’un poignard en plein cœur. En plus de cette douleur, s’ajoutait une énorme fatigue. L’adrénaline le maintiendrait debout jusqu’à la fin de son objectif, mais la suite dépendra de ses compagnons. Le Portebrume gravit le dos difforme de la bête pour parvenir jusqu’à sa tête. Tout se déroula rapidement. Une fois sur sa nuque, tandis que le Reclus avançait toujours, l’homme aux cheveux d’albâtre planta ses deux lames dans les yeux de son destrier d’infortune. Il s’arrêta net et hurla de douleurs. On pouvait le croire affaibli, sauf que la douleur demeura si grande qu’un regain d’énergie le prit aussitôt. La prise étant médiocre, Artémis fut violemment éjectée, les lames pleines de sang. Il tenta tant bien que mal de se réceptionner, mais il ne put empêcher quelques roulades mal négociées.

Ça va, mon frère ?
- J’ai connu des jours meilleurs. Mais je crois que ça ira.


Grâce à ses capacités de Portebrume, Artémis parvint à soigner les quelques blessures présentes. Cependant, sa fatigue persistait toujours.


Résumé:
Lun 24 Avr - 19:59

LA POURSUITE DU
SECRET ORIGINEL

Partie II - Le Reclus


La fin était proche.
La sienne, tout au moins.

Le bras du Reclus aurait dû la happer. Comme au ralenti, alors qu'il était pourtant incroyablement plus rapide qu'elle ne l'avait évalué, elle vit le membre du monstre s'élancer vers elle, décrivant une courbe serrée pour la toucher dans le coin reculé où elle s'était installée. Presque simultanément, elle entendit l'exclamation de la voix robotique d'Asgrevain. Les évènements s'enchaînèrent à toute vitesse. D'instinct, parce qu'elle était prête à réagir et parce que son doigt était sur la gâchette, elle tira vers le monstre. Au même moment, une détonation assourdissante retenti dans le dos de celui-ci.

Elle ne prit pas le temps de comprendre ce qui se passait, de voir si son coup avait atteint sa cible. N'agissant que par instinct, à moitié sonnée par l'explosion qui lui avait sauvé la vie, elle lâcha son arme et roula sur elle-même pour s'éloigner précipitamment de la créature. Elle se releva, un peu chancelante, pour tenter de comprendre ce qui se déroulait autour d'elle. Elle ignorait ce qui s'était passé, n'avait aucune idée si son coup avait touché son adversaire. Le cœur battant à tout rompre, elle senti le spectre de la mort s'éloigner d'elle. Pour l'instant.

Elle regarda autour d'elle, les sens en alerte malgré ses oreilles qui bourdonnaient encore. Elle n'entendit pas la fiole éclater au sol, ne vit que le verre s'étaler dans tous les sens. La femme-oiseau avait agi et Elizawelle remarqua ses ailes, étrangement familières. Ce n'était pas des ailes d'oiseaux, mais des ailes de banshee ! Ses yeux naviguèrent rapidement entre la femme et la fiole éclatée, espérant qu'il s'agissait là de l'une des toxines de paralysie qu'elle avait mentionné plus tôt.

Ce fut au tour d’Artémis de s’élancer sur la créature. Cette fois, Elizawelle ne perdit rien de l’action. C’est avec surprise qu’elle vit un poil blanc recouvrir l’échine de son compagnon, qui se transforma en un loup pâle. La zoanthrope serra les dents, ne se laissant pas impressionner. Eliza avait laissé son fusil devant la créature. Elle sortit donc son pistolet, le mettant en joue tout en s’éloignant le plus possible du Reclus qui semblait l’avoir pris pour cible.  

Ce monstre n’était pas qu’un simple monstre, Elizawelle en était convaincue. Si ça avait été le cas, il aurait attaqué Asgrevain, qui était directement devant lui, sans se poser de question. Mais il l’avait ciblé, elle, l'être le plus affaibli de la pièce. Tout indiquait qu’il pouvait recommencer... mais peut-être était-il hors d’état de nuire ? L’attaque d’Asgrevain, puissante, l’avait certainement affaibli. Artémis semblait avoir fini le travail avec ses épées.

Pourtant, l’aventurière avait le pressentiment que ça ne serait pas aussi simple.
Elle se tint sur ses gardes, prête à dépenser ses dernières parcelles d’énergies.

Résumé:
Mar 25 Avr - 0:21

POST MJ : LE RECLUS

Vos coups ont porté mouche, chacun. Et pour un vieux de la vieille comme Reno, cela a semblé facile, trop facile. Il vous intime de vous reculer, de ne surtout pas approcher de la bête. Transpercée, aveuglée par les coups portés à ses orbites, elle s'effondre au sol et gît, lasse ; après autant de temps elle a bien mérité ce repos. Vous voilà débarrassés du monstre ? Il n'avait rien de bien impressionnant, si ce n'est sa morphologie familière. Vous croyez...

Il était une fois un prêtre, un homme saint. Rien ne pouvait se mettre en travers de sa foi, rien ne pouvait l'empêcher de louer les idoles. Il était jeune, hélas, et parmi ses paires on ne le considérait guère.

À cette époque, les Esprits vivaient parmi les Hommes. À cette époque, on pouvait côtoyer les êtres les plus puissants sur cette terre. L'un d'entre eux vivait dans la cité pieuse, à Dainsbourg. C'était un ז̵̶ָ̨̢̢̨̡̡̨̛̙̮̞̹̙̬͈̫̭̯̖̘͍̠̝̭͔̬̺͕̞̠̩͉͎̮͙̲̭̞͉́̅̈́̈̋͑̃̋̈́̓̿̾͋̌͆͊̀͆̂̽̀̂͋͒̇̑̀̏̾͒̈́̓̍̐́̀́̓̎̃́̑͒̋̓̏͑̒̚̚͘͜͜ͅͅכ̴̷ָ̡̡̢̧̢̛̛̗̫̤̟͉̤̬̙͍̩͓͈̜̭̺̰̜̝̝̭̳̤̦̦̳̞̹͈̣̳̘̬̳͕̯̰̰͍̯̤͖͔̟̋͒̉̎͑̅̈́̅͗̑̒̄̎̀͆̈̋́̐̅͐̓͛́̊̓̉̈́̌͛͋́̕̚̕̚͝ר̸͈͉͐͗͌̾̇̓͛́̅̂̆̓̐͌̌̈́̀̇͒͒̚̚͘͝͠͠ͅ important, un ז̵̶ָ̨̢̢̨̡̡̨̛̙̮̞̹̙̬͈̫̭̯̖̘͍̠̝̭͔̬̺͕̞̠̩͉͎̮͙̲̭̞͉́̅̈́̈̋͑̃̋̈́̓̿̾͋̌͆͊̀͆̂̽̀̂͋͒̇̑̀̏̾͒̈́̓̍̐́̀́̓̎̃́̑͒̋̓̏͑̒̚̚͘͜͜ͅͅכ̴̷ָ̡̡̢̧̢̛̛̗̫̤̟͉̤̬̙͍̩͓͈̜̭̺̰̜̝̝̭̳̤̦̦̳̞̹͈̣̳̘̬̳͕̯̰̰͍̯̤͖͔̟̋͒̉̎͑̅̈́̅͗̑̒̄̎̀͆̈̋́̐̅͐̓͛́̊̓̉̈́̌͛͋́̕̚̕̚͝ר̸͈͉͐͗͌̾̇̓͛́̅̂̆̓̐͌̌̈́̀̇͒͒̚̚͘͝͠͠ͅ puissant mais bon. Il faisait le bien tout autour de lui.

Un jour, il vit cet oiselet écarté des autres. Il décida de le prendre sous son aile. Le pensant digne de confiance, il lui montra la א̶̴ֶ̢̡̢̢̼͈̬͙̤̜̣͍̣̺̲̙̭͎̞̻͖͉͔̗̭͓̩̠͓̗̮̤̺̳͔͖̞̥̬̠̳̹͎͉̭̥̩̟̱̗̗̺̟̹̺̳̲͚̘͕̬̻̂̄͑̉̿̋̆́͐̅̓̌̊̈̈́̃̃̎͛̈́̒͋̍̕ͅמ̶̷ֶ̧̢̡͙̗̘͍͍͖̻̦̘̳̝̖̤͙̤̘̜̱̹̬̯̺͇̙͓̼̬̟̔͛͂̎͑̉̃͂̂̌̂͋͂̎͒̑̌̑̓͊͒̒̄̀̔̀͐̒̍͗̏̐̽͑̋̒͗̐̇̊̕͘͝ͅͅת̸̡̤͎̻͖̗̱̜͚͙͉̞͙͍̰̯̦͍̝̥͖͍̜̦̦̦̦͋̊̂̏̔̿̓͆͂̂͊͜͝. Car il le pensait bon, lui aussi, et car ce Dieu là était honnête. Mais lorsque l'oiselet entrevit la א̶̴ֶ̢̡̢̢̼͈̬͙̤̜̣͍̣̺̲̙̭͎̞̻͖͉͔̗̭͓̩̠͓̗̮̤̺̳͔͖̞̥̬̠̳̹͎͉̭̥̩̟̱̗̗̺̟̹̺̳̲͚̘͕̬̻̂̄͑̉̿̋̆́͐̅̓̌̊̈̈́̃̃̎͛̈́̒͋̍̕ͅמ̶̷ֶ̧̢̡͙̗̘͍͍͖̻̦̘̳̝̖̤͙̤̘̜̱̹̬̯̺͇̙͓̼̬̟̔͛͂̎͑̉̃͂̂̌̂͋͂̎͒̑̌̑̓͊͒̒̄̀̔̀͐̒̍͗̏̐̽͑̋̒͗̐̇̊̕͘͝ͅͅת̸̡̤͎̻͖̗̱̜͚͙͉̞͙͍̰̯̦͍̝̥͖͍̜̦̦̦̦͋̊̂̏̔̿̓͆͂̂͊͜͝, son esprit se clairsema. De la foi de l’idole envers l'Homme, il profita et c'est avec cette foi qu'il l'assassina.

Il était une fois, un prêtre, un homme saint. Par ses pairs, il fût enfermé à jamais, condamné à garder le secret de la  א̶̴ֶ̢̡̢̢̼͈̬͙̤̜̣͍̣̺̲̙̭͎̞̻͖͉͔̗̭͓̩̠͓̗̮̤̺̳͔͖̞̥̬̠̳̹͎͉̭̥̩̟̱̗̗̺̟̹̺̳̲͚̘͕̬̻̂̄͑̉̿̋̆́͐̅̓̌̊̈̈́̃̃̎͛̈́̒͋̍̕ͅמ̶̷ֶ̧̢̡͙̗̘͍͍͖̻̦̘̳̝̖̤͙̤̘̜̱̹̬̯̺͇̙͓̼̬̟̔͛͂̎͑̉̃͂̂̌̂͋͂̎͒̑̌̑̓͊͒̒̄̀̔̀͐̒̍͗̏̐̽͑̋̒͗̐̇̊̕͘͝ͅͅת̸̡̤͎̻͖̗̱̜͚͙͉̞͙͍̰̯̦͍̝̥͖͍̜̦̦̦̦͋̊̂̏̔̿̓͆͂̂͊͜͝. Dans une cage on le laissa pourrir. Dans une cage où son âme s'émacia et où son corps devint difforme. Incapable de maîtriser les pouvoirs du Dieu auquel il avait volé le don de א̶̷ֲ̨̢̡̡̡̢̰͉͙̬̣͙̝̺̭͖̬͉͚̼̜̼̰̦͍͈̠̘̯̩̝͓̦̳̦̥̲̼̭͔͔̫̜̗̥͓̯̜̗̦̯̼̱̙̰́̓̐͌͋̔̾͋͊͒̃̎̍́̚͝ͅͅר̶̶ִ̧̨̧̛̥̝͎͓̳̯̻̰͇͖̥̭̥̝̲̟̲͖̤̠̪͚̋̑͐̀͂́͆̂́̓̊͌̇̆́͒͂̔̅͂̊̍̀͂͛̄̚̕͜͠͝͝י̴̟̦̰̩̠̲͖́́̀̽̏̈́̌͝כ̸̛͎̜͎̞̳͙̞͓̺̙̬̤̦̣̜͍̠̐̎͗̏͗̈́̏͋̅̐͒̅̃̇͆́̒̇̊̆̌͛͒̈́̀͛̕͝ו̷̴ּ̢͇͈̭̦̖͌̇̆̃̿̒̈̋͑̄̌̋̉̇͋̽̚ת̵̨̖̥̮̤̜̦̬͇͇͎̰̜͓̱͉̬͖̪͙̩̣̭̳̟̙̜͇̙͔̹̭̞͗̋̉̈́̍̃͋̈́͂̐̉̅͊̐̃̄̀͂̕͘ ̶̢̧̡̢̡̢̥͔͍̭̮̱̞̩̫̪̱̩̘͕͚̣̜͉͇̙͖͇̇̀̊͑̍̍̔͆̚͜י̸̸ָ̡̢̛̤͎̞͎͇̩̲̣͙̮̟̳̞͎̟͚̹̈́͂̽̿̏̽͂̍͒̊͐̎́̐̑̉̾͊͊͛̄͑̿̿̄̒̈́̇͋́͐̂͌̓̔̈́́̈́͆̓̽̊̐̈́̽͋͐͂͘̕̚͘͝͠͝͝ͅמ̸̸ִ̨̡̧̬͓͙̰̜͚̖̻͉̪̼̪̼͎̻͚̈͗́̊̔̈́͒̿̋̈͗̽̒͂̃̀̀̊̎̋̀̈̊̅̾͂̚͘̕̕͜͜͜͝͝͠͠͝י̴̧̨̛̹̼͔̝̤̮̖͈͇̰̠̠͇̾̎͆͂́̅̈́́̏̀̽̓͐̂̄̎̈́͒͐̽̉̀͑̈͆̍͐͌̍͘͜͠ͅם̶̫̙̰̤̹̯͔̠̘͆́̿̓͂̈̋̈́̇̈́̎̀͗́́̽̐̉̇͆̕̚̕͘͝͝.

Un râle s'échappe de la carcasse : d'abord sifflement il devient grondement, alors que sous vos yeux ébahis celle-ci est percluse de tremblements. Les plus proches d'entre vous peuvent témoigner des morceaux de chair noire et bouillonnante qui jaillissent des plaies que vous avez infligées à la bête, lui donnant une allure encore plus grossière. Non, cela n'a plus rien d'humain. Lentement, le monstre se redresse alors sur ce qui lui sert de bras. Lentement, son visage se tord pour afficher, à l'endroit où se trouvaient jadis ses yeux, des sortes de tentacules au bout desquels pendent mollement des iris jaunes. Ils vous observent, tour à tour.

Là où l'échine a été transpercée, une pointe chitineuse a poussé, un éperon monstrueux pointé vers toi, Artémis. Le monstre ne semble pas décidé à utiliser ses bras cette fois-ci, qu'il garde croisés contre sa poitrine, cachant peut-être un point faible ? En tout cas, si vos attaques étaient belles et bien mortelles, le Reclus, lui, ne semble pas décidé à mourir.

Jessamy, la toxine non plus ne semble plus faire effet ; il charge.
Dim 30 Avr - 14:52

LA POURSUITE DU
SECRET ORIGINEL

Partie II - Le Reclus


Au début, tout sembla calme. Le Reclus s’était effondré après l’attaque d’Artémis et demeurait immobile au sol. Pourtant, un frisson sinistre descendit le long de la colonne vertébrale d’Elizawelle, couplé à une sensation de danger imminent qui hurlait avec force dans son esprit, puis dans ses oreilles lorsqu’un mugissement lugubre monta du corps mutilé du monstre. Ses mains se crispèrent sur son arme. Elle était loin, mais elle pouvait percevoir la chair s’agiter. Il n’était pas mort. Elle se campa sur ses pieds, une expression de dégoût sur le visage. Elle ne comprenait pas ce qui arrivait, mais sa part animale le souffla à son oreille : il allait se relever. Elizawelle jeta un œil à ses compagnons, une boule d’angoisse dans la gorge. Ils étaient tous fatigués, blessés et avaient utilisé beaucoup des ressources qu’ils possédaient. Combien de temps auraient-ils la force de combattre ?

Le Reclus se releva, munit de nouvelles armes. Ils lui avaient pourtant infligé de lourds dégâts, des dégâts qui auraient dû être doublement mortels, une première fois avec l’explosion d’Asgrevain, une deuxième fois avec l’attaque d’Artémis. Cette dernière avait touché le cerveau de la créature, ce qui signifiait que de le détruire ne suffisait pas. Comment battre un tel monstre ? Car rien d’autre ne pouvait maintenant définir ce qui avait autrefois eu une apparence vaguement humaine. Désormais, il n’avait l’air de rien d’autre qu’un amas de chairs. Rien d’humain ne se dégageait plus de ces iris jaunes. L’horreur l’avait remplacé. Elizawelle avait l’impression que ses balles ne serviraient à rien, mais elle ne se résignait pas à ranger son arme. Le jaguar hurlait en elle, puissant. Elle n’arrivait pas à saisir l’ensemble du message, mais l’intuition animale était claire : elle devait fuir.  

Elle ne pouvait toutefois pas s’y résigner et elle serra les dents, espérant que l’un de ses compagnons ait une épiphanie dans les quelques secondes qu’ils avaient pour se préparer à sa prochaine attaque. Sa conscience animale criait, se débattait en elle. Elizawelle ressentait avec une vivacité inouïe la peur de l’animal, une peur qu’elle se forçait à diviser d’elle-même. Sans qu’elle s’en rende vraiment compte, concentrée sur son adversaire, une forme sombre prenait forme alors que son corps humain perdait toute trace d’apparence animale. Comme si son esprit se scindait. Un déclic se fit et soudain, elle comprit. Elle ne pouvait expliquer comment ou pourquoi, mais jamais elle n’avait eu un tel contrôle sur sa part animale. Elle se concentra sur cette sensation, la ressentit bien plus intimement que ces cristaux ou totems qu’elle avait eu l’occasion d’utiliser. C’était différent : ça faisait partie d’elle. C’était elle. S’il existait une connexion entre ses deux corps, chacun avait son propre esprit, sa propre intuition, ses propres sens. Soudain, elle pouvait converser avec cette part d’elle-même. Comme lorsqu’elle n’avait qu’un corps, elle n’avait pas besoin de mot. Elle le sentait, chacune de ses réflexions était transmise à son autre corps.  

Elle ne sursauta pas lorsque la sombre forme féline grogna à ses côtés. Il lui semblait n’avoir jamais eu l’esprit aussi clair. Autour d’elle, elle croisa des regards. Un point faible ? La zoan lut dans les yeux de la banshee et remit son revolver en joue. Le bras, hein ? Un plan se formait peu à peu. Le jaguar serait parfaitement placé pour harceler le monstre et, peut-être, lui offrir une ouverture. Elle pourrait alors tirer sur ce bras, en espérant qu’il s’agissait effectivement de son point faible. Elle avait toutefois l’intime conviction que le jaguar à ses côtés avait un lien bien plus profond avec elle que lorsqu’elle utilisait son totem, car il lui semblait, comme à travers un filtre, ressentir à la fois ses mains sur son arme et le sol sous les coussinets du félin. Avec toute la prudence et la concentration dont elle pouvait faire preuve, elle lança sa part animale vers le mutant, guettant une ouverture, mais se tenant prête à s’écarter si elle était de nouveau prise pour cible.
Résumé:
Mar 2 Mai - 16:10

« Quelle est cette chose, Nebula ?
- Je n’y connais rien en anatomie de Reclus, abruti. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
- Tes sœurs ne peuvent pas te renseigner ?
- Mes sœurs ont autre chose à faire que de renseigner un abruti d’explorateur. »


Conversation terminée. Artémis se trouva face à une sorte de queue, un bras peu esthétique au bout duquel un éperon visait dangereusement le Portebrume. Il observa cette chose avec une certaine réticence. Elle le retiendra un bon moment. La déception se lisait sur son visage. Être dans l’incapacité de soutenir ses camarades à défaire le Reclus, paralysé par ce tégument sans nul doute agressif. Au fond de lui, le vagabond sentit Œil-De-Nuit se dissimuler le plus loin possible. Même la Nebula ne se décida de ne pas se moquer de lui. La crainte était tout à fait compréhensible. Et l’apparition d’un jaguar n’arrangea pas les choses. L’homme aux cheveux d’albâtre comprit qu’il s’agissait d’une pratique plus évoluée de la capacité des zoanthropes. Il n’était pour l’heure pas capable de libérer la bête en lui.

« Mon frère, cette chose est immortelle.
- Si mourrons tous, alors peut-être l’envisagerais-je, mon frère.
- Mais fermez-là. Le Reclus a un point faible et certains l’ont bien compris. Heureusement que des femmes réfléchissent un peu plus que vous, pleurnicheuses. »


Elle avait raison. Trop de temps perdu à tergiverser. La nouvelle lui parvint finalement. Le point faible de leur adversaire se trouvait dans le bras de ce dernier. Peut-être avait-il la capacité de déplacer ces organes ? Ou peut-être cette chose ne disposait pas de la même anatomie que les humains ? Cela lui était égal. Artémis rengaina l’une de ses lames et n’en garda qu’une seule. Il s’approcha rapidement de la membrane et qui se mouva en même temps que lui. Elle se déplaçait rapidement. De nombreux échanges eurent lieu et l’épéiste ne parvenait pas à prendre l’avantage. Pour une raison qu’il ignorait, peut-être la fatigue, il savait pertinemment qu’il ne prendrait pas le dessus sur cette chose, trop rapide. Alors qu’elle effectua un énième assaut, le Portebrume pivota d’un pas et laissa volontairement l’éperon le transpercer au niveau de l’épaule gauche. Un léger râlement de douleur. Il saisit la membrane, malgré l’effroyable douleur, afin d’être certain de la bloquer. De son bras valide, armé de l’épée, il la trancha d’un mouvement vif. Une giclée d’une substance étrangère coula. Probablement son sang.

« Répugnant, dit la Nebula.
- Pour une fois, je suis d’accord avec la brumeuse, rétorqua le loup.
- Je suis bien content que nos avis concordent enfin. Avec le temps, nous parviendrons peut-être à cohabiter tous ensemble, conclut le vagabond en esquissant un sourire douloureux. En attendant, Nebula, je vais avoir besoin de tes services.
- Je n’ai pas tellement le choix. »


Artémis tira sur l’espèce de queue chitineuse afin de définitivement s’en débarrasser. La douleur fut absolument insupportable. En la dégageant, il put sentir des muscles se déchirer et des bouts s’en échapper avec le corps étranger. Il finit par la jeter loin de lui et de tomber sur les rotules. Immédiatement, la magie opéra et la plaie, d’une certaine circonférence, se referma lentement. Sa maîtrise n’était pas optimale et il avait l’impression de consommer bien trop d’énergie inutilement. Entrainer le corps et l’esprit était une bonne chose, mais négliger la maîtriser de ses capacités était une erreur et il le réalisait à présent.

« Le combat ne doit pas s’éterniser, tu t’affaiblis trop rapidement, Homme.
- Je ne l’avais pas remarqué. Merci pour le conseil, Nebula.
- Que comptes-tu faire ?
- En profiter que cette saloperie me tourne le dos pour l’attaquer. Elle m’a sous-estimé en pensant que j’allais m’amuser avec sa queue.
- Je ne crois pas qu’elle t’ait sous-estimé. Elle a justement voulu te mettre te tenir éloigné des autres. »


A l’instar de ses déplacements en forêt, il se mouva en toute discrétion. Il ne doutait pas des sens aiguisés du Reclus qui, sans l’ombre d’un doute, le voyait certainement venir. Ou pas. Alors le Portebrule profita du leurre du jaguar pour accélérer le pas et se diriger vers le bras de son adversaire. Lancé pleine balle, usant de ses dernières forces, il arma sa lame à un mètre de sa cible, puis la lame s’abattit sur le présumé point faible.



Résumé:
Sam 6 Mai - 1:48
Sa surprise siffle entre ses crocs lorsque la pointe jaillit du dos blessé de la créature. Ses yeux repoussent, serpents cyclopes sortant du crâne excavé. Il est comme un lézard à qui l’on aurait coupé la queue. Même un esprit tordu du Magistère n’aurait pu inventer ça.
Le regard de la mutante attrape celui de la chasseresse — yeux vermeils contre yeux fauves. Ses prunelles dérivent vers leur atout, du moins celui qu’elle devine. Celui qui brille, caché sous le bras cuirassé, le trésor dont ils doivent s’emparer.

L’alter ego d’Elizawelle s’élance, ombre dans les ombres. Puis c’est au tour du chasseur de s’attaquer au bras. Et alors que le Reclus fond sur elle, c’est à l’automate de s’interposer en égide.
Dans cette arène, il n’y a que des bêtes, qu’elles soient de chair ou d’acier.
Un grondement fuse entre les babines délétères. Jessamy croise furtivement les prunelles mouvantes de son adversaire. Il est cerné. Son myocarde se serre. Les battements tonnent à ses tempes en rythme martial.
Elle a commencé les hostilités. C’est à elle d’en finir.

D’un bond, Jessamy s’élève derrière la stature cuirassée d’Asgrevain. Les battements de ses ailes fendent l’air, éventails diaphanes ; ses élytres se dressent au-dessus de ses épaules. Ses cheveux, dont la blancheur se confond avec celle de la Brume, fouettent son visage déformé de fureur. Devoir à nouveau sonner l’hallali la torture.

Son corps fend l’air en lame blanche et rouge. De toutes ses forces, Jessamy s’agrippe aux épaules du Reclus, dans une étreinte forcée. Les longues griffes de sa main droite plongent, noirs poignards, dans la viande au bleu incandescent. Sa main gauche s’agrippe à son cou avec fermeté, presque comme à celui d’un amant.

Seul le reliquat de son visage capture son attention. Les sombres nervures qui relient ses yeux à ses orbites lui effleurent les joues. Elle n’a qu’une supplique à lui murmurer, un souffle éphémère sur la carne ancestrale :

« Je suis désolée. »

D’un coup, ses crocs pénètrent l’emplacement de sa jugulaire. Et alors que sa gueule s’emplit d’un goût acide, les larmes lui montent aux yeux.


Résumé:
Lun 8 Mai - 19:04

POST MJ : LE RECLUS

Votre coordination était parfaite, mais si vous aviez compris pour le point faible du Reclus, lui même avait compris que vous aviez compris. À l'instant où la flèche d'Elizawelle s'est plantée dans son bras, la lueur s'est évanouie. Remontée dans ce qui lui sert d'épaule, elle a trouvé sa place, discrète, au milieu de sa poitrine. Vos efforts sont donc vaincs... ou peut-être pas ? Car dans l'attention que le monstre vous a portée l'espace d'un instant, comprenant votre petit stratagème, sacrifiant volontiers son bras à la lame d'Artémis et son cou aux crocs de Jessamy, il a oublié une chose. Ou plutôt quelqu'un.

Peut-être n'aviez-vous pas remarqué la Brume, plus épaisse et plus dense autour de vous, formant un cercle dans lequel vous avez dansé en laissant des sillons. Asgrevain sûrement, car il s'est reculé prudemment, hors de portée du combat. Les yeux globuleux de la bête s'en rendent à peine compte et sa bouche a à peine le temps d'émettre un râle singulier. Le temps d'un instant, vous êtes tous immobilisés, comme si le temps s'était arrêté.

Le bras du Reclus n'a pas encore touché terre, la flèche encore fichée à l'endroit exacte où se trouvait la lueur.
Son moignon n'a pas encore donné vie à une nouvelle abomination, exposant l'air à un liquide noirâtre bouillonnant.
Ce même sang qui, dans la bouche de Jessamy, s'est figé.

Le temps s'est arrêté, oui, sous l'effet de la Brume, laissant à son fidèle allié l'occasion de sortir son épée pour asséner le coup de grâce. Ainsi ce que l'on disait était donc vrai... le Patrouilleur a bien un pacte avec la Malice. Lorsque le flot reprend, vous pouvez voir sa lame gigantesque poindre hors du thorax de la bête, dont les yeux fixent avidement le plafond en quête d'un miracle. À moins que ce soit simplement un sursaut d'humanité, dans son espoir vainc de rejoindre l'Isthe ? N'avait-il pas été un dieu à son tour, lui aussi ?

« - JE.... VOU... LAIS... »

Éjectée, la « lueur » roule sur le sol tandis que la Brume s'en éloigne, reprenant sa densité d'origine. Vous pouvez apercevoir quelque chose ressemblant vaguement à un cristal de pouvoir :

[Event] Le Reclus Typear17

À côté du curieux objet, son ancien propriétaire, privé de sa force vitale, rend son dernier soupire et s'effondre. Au moment où son corps touche le sol, vous pouvez le voir se disloquer soudainement et... redevenir poussière.

Félicitations, tous ensemble vous avez vaincu le Reclus et obtenu un cristal divin d'immortalité.